Jeudi 18 Avril 2024
PATRICE
Mardi, 15 Novembre 2022
pq15ph
 
Golosinas toreras…
 
Les biscuits m’enchantent.
 
Les gâteaux me comblent.
 
 
 
Enfant, j’adorais les sucreries.
 
Golosinas ça s’appelle en espagnol.
 
 
 
Et un peu comme Marcel.
 
Des saveurs et des souvenirs aujourd’hui me reviennent.
 
 
 
Celui de la boule de meringue colorée.
 
Au goût de coco.
 
 
 
Croquante.
 
Et douce.
 
 
 
Presque sirupeuse.
 
Elle éclatait sous la dent.
 
 
 
Libérant.
 
Un exotisme lointain.
 
 
 
D’inconnu troublant.
 
Et d’inaccessible horizon.
 
 
 
Comme « Un goût de cannelle et d'espoir » de Sarah Mc Coy.
 
Comme le toreo d’Antonio Ordóñez Araujo.
 
 
 
Celui du chewing-gum «Malabar».
 
De couleur rosa Mexicano.
 
 
 
Avec la devinette en papier.
 
Qu’on jetait après l’avoir lue.
 
 
 
Un peu dur au début.
 
Il rompait à la mastication.
 
 
 
Gardant cependant.
 
Tout au long de sa vie de gomme parfumée.
 
 
 
Une élasticité contraignante.
 
Sollicitant les ratiches.
 
 
 
Un client résistant.
 
Était le «Malabar».
 
 
 
Un chewing-gum.
 
De macho.
 
 
 
Comme « Les jours s'en vont comme des chevaux sauvages dans les collines » de Charles Bukowski.
 
Tel le toreo de Jaime Ostos Carmona.
 
 
 
Celui du « Zan » en plaquette.
 
Rectangulaire et quadrillé.
 
 
 
D’un negro zaino
 
Il était.
 
 
 
Et collait.
 
Au palais.
 
 
 
Carreaux de réglisse.
 
Astringents et doux à la fois.
 
 
 
Sans concession.
 
A la facilité.
 
 
 
Il exigeait
 
Un savoir-faire de technique.
 
 
 
Une régularité
 
De métronome.
 
 
 
Et une réflexion.
 
Sur le travail.
 
 
 
Comme une toile de Pierre Soulages.
 
Comme le toreo de Dámaso González Carrasco.
 
 
 
Celui de la boule magique.
 
Constituée de plusieurs couches de sucre glace.
 
 
 
Plus qu’un bonbon.
 
C’était une confiserie.
 
 
 
A ne pas croquer.
 
Mais à déguster.
 
 
 
En laissant les différentes saveurs.
 
Peu à peu s’exprimer.
 
 
 
Un plaisir d’attente.
 
Un plaisir de gourmet.
 
 
 
La bécasse.
 
De la friandise.
 
 
 
A ne pas donner.
 
A ceux à la recherche de l’immédiat.
 
 
 
Comme « Le café de la jeunesse perdue » de Jean Patrick Modiano.
 
Comme le toreo de Francisco Camino Sánchez.
 
 
 
Celui du coco Boer en poudre
 
Et en boîte ronde.
 
 
 
Fabriqué avec.
 
De la réglisse sauvage italienne.
 
 
 
Et des extraits.
 
Secrets.
 
 
 
A savourer.
 
En se léchant le doigt de lui imprégné.
 
 
 
Ou directement.
 
La langue dans la boîte.
 
 
 
Ou encore dilué.
 
Dans de l’eau.
 
 
 
Celle fraîche du robinet.
 
Qui fuit.
 
 
 
Râpeux.
 
Et doux.
 
 
 
Piquant.
 
Et suave.
 
 
 
Une austérité enchanteresse.
 
De forme et de fond.
 
 
 
Une saveur
 
D’excavation.
 
 
 
Un goût.
 
De chantier.
 
 
 
Et de labeur.
 
Bien accompli.
 
 
 
Comme «La Comédie Humaine » d’Honoré de Balzac.
 
Comme le toreo de Santiago Martín Sánchez.
 
 
 
Celui de la poudre pétillante.
 
Qui explosait dans la bouche.
 
 
 
Coquine.
 
Rigolote.
 
 
 
Un plaisir.
 
Immédiat.
 
 
 
Un enchantement.
 
De l’instant.
 
 
 
Une coquetterie.
 
Fugace.
 
 
 
Qui se voulait tendre.
 
En faisant presque pleurer les yeux.
 
 
 
Une gourmandise.
 
De miston aux dents de lait.
 
 
 
Et qui plaisait.
 
Aux gamines en robe plissée.
 
 
 
Comme « Les dames de Cranford » d’Elizabeth Gaskell.
 
Comme le toreo d’Antonio Borrero Morano.
 
 
 
Alors.
 
« Tout d'un coup le souvenir m'est apparu. Ce goût c'était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin, à Combray, parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l'heure de la messe, quand j'allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m'offrait après l'avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul… » (« Du côté de chez Swann »).
 
Et revient le goût des Carambars, sucettes Pierrot.
 
Sucres d’orge Candy, bonbons Michoko ou Roudoudous…
 
 
 
Avec.
 
 
 
Le souvenir de Capea, Tinín.
 
Ou José Mari.
 
 
 
Celui de Galloso, Puerta.
 
Ou Miguelín.
 
 
 
Todos juntos en una calgabata 
 
De golosinas toreras.
 
 
Patrice Quiot