Jeudi 28 Mars 2024
Serafín Marín : Professeur d’un jour au CFT !
Dimanche, 29 Mai 2011

a-cft28bb

Le maestro catalan a rendu visite aux élèves du CFT pour un entraînement pas comme les autres…

Déjà, Christian Lesur avait invité en cours de saison plusieurs maestros confirmés, tels que Juan Bautista et Denis Loré, mais sauf erreur de ma part, c’est la première fois qu’un diestro espagnol franchissait les Pyrénées pour se retrouver dans la placita de Garons afin de conseiller de jeunes aspirants.

a-cft28e

Parmi eux, la section catalane n’était certes pas une inconnue pour Serafín, mais il n’a fait aucune différence, conseillant les uns et les autres avec la même passion sous le regard de Christian Lesur, interprète d’un jour pour certains, de Julien, le préparateur, et de Gilles Raoux, venu lui aussi assister à cette séance particulière.

a-cft28a

Pour avoir suivi cet entraînement du début à la fin sur le bord de la touche, bien entendu, je peux certifier que tout le monde a joué le jeu à fond, les élèves se montrant très attentifs, intimidés même pour certains d’entre eux.

a-cft28b

Et ce prof pas comme les autres a fait preuve à la fois de patience, de charisme et de clarté pour prodiguer ses précieux conseils… sans hésiter une seconde à mettre la main à la pâte, entendez une muleta, prenant même le toro par les cornes, ou plutôt… les cornes du toro !

a-cft28d

Une séance particulièrement instructive dont tous ceux qui ont pu en profiter garderont certainement un excellent souvenir…

a-cft28c

A l’issue de la séance, j’ai pu discuter un moment avec Serafín qui m’a livré ses impressions sur son intervention et plus généralement, sur les perspectives de sa temporada, sans occulter évidemment la pénible situation catalane qui l’a frappé de plein fouet…

a-cft28j

"Je suis très heureux d’être ici et de voir comment mes jeunes compagnons venus de Catalogne sont accueillis. J’aime beaucoup m’occuper des jeunes, leurs donner des conseils, et par ce genre d’actions, j’essaie d’apporter mon grain de sable à la tauromachie…

On sait ce qui s’est passé en Catalogne, hélas, j’ai beaucoup lutté, mais on sait bien que l’an prochain, il ne devrait plus y avoir de toros, aussi ce coup de main venant de la France est très appréciable. Pour faire changer les choses, il y a bien ce recours au tribunal constitutionnel, on espère toujours et on travaille surtout au recueil de signatures…

a-cft28i

Je devrais toréer trois fois à Barcelone, en juin avec Finito et Rivera, en août pour donner l’alternative à un jeune Catalan, Jesús Fernández, et enfin pour la Feria de la Merced. J’aimerais que cette dernière corrida soit avec José Tomás, ce serait extraordinaire !

En France, j’ai pour le moment trois contrats, Céret le 9 juillet avec les Couto de Fornilhos, Beaucaire le 31 pour la corrida de Los Bayones, puis Béziers pour la miurada du 15 août. Ça fait quelques années que je ne suis pas venu toréer chez vous, et je n’ai jamais eu trop de réussite, mais je suis très content de pouvoir y revenir cette année car j’ai beaucoup d’illusion et je crois que cette fois-ci, ça va bien se passer.

a-cft28f

En Espagne, j’ai déjà toréé à Saragosse et deux fois à Las Ventas où je dois en principe retourner, j’irai aussi à Pamplona, Huesca, Barcelone bien sûr, et dans quelques autres arènes encore qui restent à préciser. L’an dernier, je n’ai participé qu’à six corridas, mais cette année, je vais en faire beaucoup plus, je pense autour de vingt !

Ce bond en avant est dû à la fois à l’action des gens qui me dirigent et aussi à l’impact de courses où j’ai montré une image positive. Actuellement, malgré le choc de l’histoire catalane qui a forcément laissé des traces mais qui constitue une épreuve à surmonter, je me sens très bien, avec beaucoup d’envie, notamment celle de montrer que je suis un torero récupérable. Je vais tout faire pour le démontrer à chacune de mes sorties…"

a-cft28g
Compte tenu de ce qui s’est passé en Catalogne et qui l’a profondément meurtri, mais aussi en mesurant cette énorme volonté d’aller de l’avant, ce n’est pas sans un brin d’émotion que nous nous sommes séparés en lui disant « suerte », bien sûr, mais aussi « hasta pronto »… car je suis certain qu’au cours de cette saison, nous aurons assez souvent l’occasion de reparler de Serafín Marín, un torero particulièrement attachant.