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Mardi, 16 Août 2022
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Les cocktails taurins de Perico Chicote…
 
« Maestro, le presento a Lupe Sino…” dit Pastora Imperio à «Manolete».
 
Nous sommes un soir de 1943.
 
Nous sommes au bar «Chicote», Gran Vía, 12, Madrid.
 
Lieu incontournable de la vie nocturne madrilène, ce soir-là, s’y trouvent entre autres Lola Flores «La Faraona », Manolo Caracol, Gitanillo de Triana…
 
Hemingway, Ortega y Gasset, Jacinto Benavente, Fleming, Dali, Rainier de Monaco, Grace Kelly étaient des habitués.
 
Et des politiques aussi : “La Pasionaria”, José Antonio Primo de Rivera, Eisenhower qui y vint « junto a una representación de los actores y actrices más famosos de Hollywood: Ava Gardner, Sofía Loren, Audrey Hepburn, Gregory Peck, Charlton Heston, Yul Brynner… »
 
« Un eje imaginario sobre el que rota una puerta giratoria, y rotaba aquel Madrid castizo de brazos abiertos del simpar Perico Chicote »
 
Après avoir travaillé dès l’âge de quatorze ans comme barman au « Ritz », au « Savoy » et au bar Pidoux sur la Gran Via qui fut dit-on le premier bar américain d’Espagne, Perico Chicote avait ouvert l’endroit en 1931.
 
En 1932 sortait la première édition de son « Mis 500 cocktails », après le «Cocktails » de 1928, vendu six pesetas et dont la préface avait été écrite par l’immense critique taurin Gregorio Corrochano (Talavera 8/04/1882/Madrid 19/10/1961).
 
Perico Chicote avait créé à son intention le « Corrochano Cocktail » : Jus d’orange, gin et une cuillère de Grand Marnier.
 
L’ouvrage de 1932, quant à lui, avait été préfacé par Jacinto Benavente (( Madrid, 12 août 1866 - Galapagar, 14 juillet 1954), prix Nobel de littérature en 1922.
 
Hemingway était un des piliers du « Chicote ».
 
Pour boire davantage, l’américain buvait debout.
 
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Perico Chicote disait toujours : « Para ser buen barman había que saber de fútbol y de toros ! »
 
Et ajoutait : « El buen barman es una mezcla perfecta de angostura, simpatía (la auténtica, no la fingida) y mano izquierda. »
 
Il avait confié au «Monstre» qui avait droit au Gin-Fizz « La coctelería es, como la tauromaquia, cuestión de tercios, querencias y medidas ».
 
Il créa plus de 800 cocktails.
 
Trois pesetas les courants ; six les spéciaux.
 
Comme le «Domingo Ortega» : « Tres partes de ginebra Gilbey’s por una de Benedictine, remátese con unas gotas de marrasquino y corónese con una guinda. »
 
Le «Antonio Bienvenida» : « Una copita de crema de cacao, media de kirsch y otra media de coñac, agitadas (que no mezcladas). »
 
Le «Don José María de Cossío» : « Sobre pedacitos de hielo (ausente aún el cubito) una copa de Gin Gordon, unas gotas de Orange Bitters (o sea, angostura) y unas gotas de curasao roj »
 
Il en créa un dont il conserva le secret pour Alexandre Fleming, celui de la pénicilline et dont la statue trône devant Las Ventas.
 
Et un autre, le «Club taurino de Bilbao» : « Pedacitos de hielo, a partes iguales jerez seco y vermú italiano, añádanse tres sacudidas de angostura, agítese y sírvase con una rodajita de limón. »
 
Voilà Perico Chicote.
 
« La mejor mano izquierda que ha toreado nunca detrás de una barra americana, El Velázquez de los cócteles”.
 
Miguel Mihura, dramaturge et journaliste espagnol appartenant à la génération de 27, écrivit : « Yo decidí nacer en Madrid porque era lo que me cogía más cerca del Bar Chicote. Pues eso. Por la calle de Alcalá… la florista viene y va…hasta Las Ventas. ».
 
Datos 
 
Pedro Chicote Serrano, « Perico Chicote»
 
13/05/1899 (Madrid) /25/12/1977 (Madrid)
 
Pedro Chicote Serrano, huérfano de padre en una familia de origen humilde, empezó a trabajar con tan solo ocho años como mozo de bar en el mercado de los Mostenses; con once años mantenía a su madre y hermano repartiendo telegramas. Hacia 1916 entró como ayudante de barman en el Hotel Ritz de Madrid, pasó luego al Savoy y acabó en el bar Pidoux de la Gran Vía madrileña, antes de abrir en esa misma calle su propio establecimiento en 1931.
 
Con el tiempo, el Bar Chicote, se convertiría en símbolo de una vertiente cultural del ocio madrileño durante la segunda mitad del siglo XX.
 
Manolo Caracol, gitan, né à Séville le 9 juillet 1909 et mort à Madrid le 24 février 1973...
 
Appartenant à une longue lignée d'artistes du flamenco, il descendait du légendaire El Planeta. Agé seulement de treize ans, Manuel Ortega Juarez de son nom de naissance, se fit connaître en 1922 en remportant ex-aequo avec El Tenazas, le premier prix du concours de cante jondo de Grenade, organisé par Manuel de Falla et Federico García Lorca. Dans les années 1940, il se produira avec sa compagne Lola Flores dans des spectacles qui avaient peu à voir avec le flamenco, et se lia d'amitié avec le torero Manolete. Dans les années cinquante, il mena de front deux carrières, l'une théâtrale, dans un genre commercial où le flamenco laissait place aux zambras et autres styles de musiques populaires et sentimentales, et l'autre axée sur le flamenco pur, à travers des enregistrements où il est souvent accompagné de son guitariste attitré Melchor de Marchena, notamment pour des seguiriyas1. Il fit aussi des apparitions au cinéma notamment avec Lola Flores. Il meurt en 1973 dans un accident de voiture à Madrid. Il a sa statue à Séville dans le quartier de la Alameda de Hércules.
 
       - María Dolores Flores Ruiz, alias Lola Flores, est une chanteuse, danseuse et actrice espagnole née le 21 janvier 1923 à Jerez de la  Frontera (Cadix ), et morte le 16 mai 1995 d'un cancer du sein dans sa résidence de El Lerele.  Lola Flores fut le symbole vivant de la culture espagnole durant une cinquantaine d'années.
 
Pastora Imperio est le nom de scène de Pastora Rojas Monje, née le 13 avril 1887 à Séville et morte le 14 septembre 1979 à Madrid (Espagne), danseuse gitane de flamenco et actrice de cinéma, elle s'est distinguée, par son répertoire large et complet, comme l'une des meilleures artistes de l'époque.
 
À douze ans, elle est déjà connue sous le nom de Pastora Monje puis plus tard celui de Pastora Rojas puis sous celui définitif de Pastora Imperio. Son répertoire est très varié, elle récite, chante et danse n'importe quel thème du folklore espagnol. Très tôt, elle commence à être reconnue par le public
 
En 1912 elle se produit au Théâtre Romea de Madrid et plus tard dans tout le pays. En 1914, elle se rend à Paris et fait une tournée en Amérique latine, notamment à Cuba, Argentine et Mexique. Le 15 avril 1915, elle est consacrée définitivement dans la première de L'Amour sorcier de Manuel de Falla (dont la composition fut inspirée par sa danse), au théâtre Lara de Madrid. Le 14 février 1917, elle se produit devant le roi d'Espagne lors d'un gala pour la Croix Rouge.
 
En 1928, elle se retire de la vie artistique pour y retourner à nouveau en 1934, jusqu'en 1959 où elle se retire définitivement des spectacles.
 
Elle se marie le 20 février 1911 avec le célèbre torero Rafael Gómez «El Gallo», qui reconnaît sa fille Rosario Gómez Rojas, née en 1920 de Fernando de Borbon y Madán, cousin de Alfonso XIII. Elle est l'arrière-grand-mère de l'actrice Pastora Vega.
 
Patrice Quiot