A écouter Ramón Valencia, on pourrait penser que Séville a été un bon cru…

Ben pardi ! Les professionnels, à commencer par les empresas, ont en commun leur capacité à véhiculer leur autosatisfaction. Quelque part, c’est humain, mais quand-même, il ne faut pas pousser le bouchon trop loin, sous peine d’en être ridicule.

Ainsi, comment peut-ont dire qu’on peut être satisfait pour deux ou trois grands moments en quinze jours ? Si ça lui suffit, au Raymond, grand bien lui fasse, mais tous ceux qui ont collé leurs fesses pendant deux semaines sur les étagères de la Maestranza ne seront certainement pas du même avis. A commencer par moi, qui ai vu une première moitié à la télé et le reste sur place.

Que l’on fasse ressortir les perfs de Juli et Manzanares, d’accord, que l’on mette en exergue l’indulto du Cuvillo, passe encore, mais après ? Et pour revenir aux toros, rendons grâce à Ramón Valencia de reconnaître que plusieurs ganaderías de renom ont déçu. Sauf qu’à la fin, il ne lui en faut pas beaucoup pour être content…

Si mes comptes sont bons, toutes catégories confondues, ce sont 128 toros qui sont sortis pendant cette feria. Je ne ferai pas l’injure à l’empresa de compter le nombre de ceux qui ont été applaudis à l’arrastre, ni d’en extraire le pourcentage. Pas plus que je ne ferai la liste des élevages qui ont déçu. Mais à l’évidence, elle serait bien plus importante que celle de ceux qui ont triomphé.

A chacun son analyse, et tout en sachant le côté imprévisible de la corrida, ça ne fait quand même pas bézef. Rassurez-vous, ça ne fera pas changer le cours des choses et l’an prochain, certains toreros méritants n’auront toujours pas leur place, d’autres y figureront sans que l’on sache très bien pourquoi, ou parce qu’on le sait que de trop, et pour les ganaderías, ce sera pareil, celles qui ont pétardé se retrouveront encore en bonne place…

Finalement, c’est Ramón qui a raison, tant qu’il y aura des couillons dans mon genre pour retourner l’an prochain !!!