Jeudi 28 Mars 2024
CABESTRÍA
Jeudi, 02 Juin 2022
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Rencontre avec le cavalier Olivier Boutaud, passionné de chevaux et de toros, champion de Doma Vaquera et maestro de spectacles équestres, dont les fameuses cabestrías…
 
Une chose est sûre, les journées d’Olivier Boutaud sont plutôt chargées. Elles se conjuguent le plus souvent entre chevaux et toros autour de l’art équestre et des diverses manifestations de ce cavalier hors-pair que l’on peut croiser au gré de ses interventions, notamment dans les ferias. Depuis son fief de Saint-Etienne-du-Grès (13), s’il apporte un soin très attentif à ses montures, Olivier s’occupe au quotidien de ses cabestros qu’il prépare afin de les exhiber dans les rues des communes qui le sollicitent. Et dans ce domaine, il en connait un rayon…
 
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« Mes parents étaient viticulteurs à Uzès. On n’est pas loin de Nîmes et on est déjà dans un corps d’aficion. J’ai commencé à monter à cheval à l’âge de six ans dans un circuit classique, dressage, obstacles, avant de venir assez rapidement dans une équitation de travail car l’on est aussi très proche des terres camarguaises, mais aussi du toro espagnol. Donc, cette passion m’est venue très jeune.
 
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Même si actuellement je vis en grande partie dans les alentours de Séville, j’ai aussi une propriété à Saint-Etienne-du-Grès acquise en 1995 qui est bien adaptée par rapport à mon activité. Elle est en outre à proximité des sites correspondant aux chevaux, à la Camargue, aux toros…
 
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En Espagne, la doma vaquera, c’est l’équitation de travail dans les toros de combat. On est donc appelé à des faenas de campo avec mes cabestros, à de l’acoso y derribo, et j’ai été attiré par tout ce qui tournait autour du cheval par rapport au toro, au départ camargue, puis je suis venu à l’ibérique. 
 
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Je me suis alors dit qu’il fallait en faire un produit de spectacle, c’est pour ça que j’en suis venu à la cabestría en travaillant avec Dominique Deurrieu qui a été le premier à faire rentrer en France des cabestros portugais de race Montalegre.
 
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Justement, avec les cabestros que l’on vient d’acquérir au Portugal, grâce à Manuel Braga qui vendait des cabestros de cette race, on fait un entrainement par semaine. Avec mon associé Jean-Pierre Camarrata, on est allé les acheter à Villafranca de Xira et maintenant, on les travaille pour qu’ils soient tranquilles quand on les sort. On reproduit un peu le tableau d’avant avec les cabestros qui partaient du campo et qui allaient jusqu’aux arènes. Pour des raisons de sécurité, on ne met pas les toros de combat au milieu, bien que ça puisse s’envisager sur une commande précise, mais on ne mettra pas de chevaux. 
 
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Nos chevaux sont dressés, mais il faut les maintenir, ce qui nécessite de les entrainer régulièrement. Avant la pandémie, on fonctionnait avec des moruchos, qui sont une race à part, des toros de media casta de la région de Salamanque, mais on a été alors obligés de se séparer de ce troupeau car on ne pouvait pas rester deux ou trois ans sans travailler. On vient donc d’acheter un lot de cabestros Montalegre dressés, qu’on peut arrêter dans la rue, mais il faut quand-même toujours les entrainer et les garder dans ce dressage-là.
 
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Il est vrai que les cabestros ont un rôle à jouer dans les arènes lorsqu’il faut ramener un toro au toril, mais en France, ça ne se fait pas trop. Justement, on était en discussion avec les Saintes car ils vont peut-être refaire un acoso y derribo sur la plage au mois de novembre. Et je suis le seul à l’heure actuelle à posséder un jeu de cabestros dressés pour cette pratique.
 
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En ce qui concerne mes spectacles, on vient de se produire à Saint-Etienne-du-Grès dans le cadre des Ferias des trois tauromachies, vont suivre Nîmes ce samedi sur l’Esplanade de 16 à 17h pour le spectacle « Chevalissimo », puis Istres les 18 et 19 juin à midi dans les rues du centre. On a aussi des interventions prévues à Saint-Gilles, Lunel, Boujan, Béziers puis Nîmes en septembre.  Pour Arles, ça devrait se faire en septembre car en avril, on était programmés, mais les cabestros n’étaient pas encore arrivés... Bien sûr, d’autres dates peuvent se rajouter.
 
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Au sujet de mes autres activités, je suis en culture bio pour la luzerne destinée uniquement en interne pour alimenter le bétail, mais le plus clair de mon temps passe aux concours où je me présente, les cabestrías et autres spectacles. Dans le domaine des compétitions de doma vaquera, on est dans le haut niveau, je viens de faire trois concours nationaux à Rota, Cartaya (Huelva) et Jerez, deux de deux étoiles et un de trois étoiles où j’ai fini dans les dix premiers. Actuellement, au ranking du championnat d’Espagne, je suis troisième sur quarante cavaliers !
 
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J’ai acheté une petite propriété à Dos Hermanas, pas loin de Séville, où je travaille avec Antonio Quinta qui possède une écurie. Je mène mes activités équestres avec aussi les concours, les cours et un peu de courtage. Je suis à fond dans l’ambiance correspondant à ma spécialité… »
 
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On retrouvera donc Olivier à l’occasion de quelques ferias estivales sur nos terres ou lors de ses spectacles. Comme aux toreros, on lui dit « suerte », bien sûr, qu’il continue longtemps à faire partager sa passion des chevaux et des toros…
 
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Olivier Boutaud – Doma Vaquera France - Le Mas Sainte-Anne Chemin du mas d'Artaud - 13103 Saint Etienne du Grès - Tel : 06 08 46 51 98.
 
En Espagne : Cortijo San Marco - Carretera Don Rodrigo 8 km – 41700 Dos Hermanas (Sevilla)