| MARCO |
| Lundi, 16 Mai 2022 | |||
 Tentadero lumineux à la ganadería Taurelle avec le jeune prodige du toreo Marco Pérez …
 Le dimanche 15, à l’issue de ce tentadero, Bernard Taurelle et son fils Vincent étaient aux anges. Pour tout dire, ils n’étaient pas vraiment les seuls !
 En effet, grâce à l’étonnante maturité torera d’un gamin de quatorze ans qui te sort une gestuelle de maestro avec une facilité époustouflante, grâce aussi à une première vache de la meilleure caste, nous venions de vivre des moments exceptionnels.
 Accompagné de son mentor Jean-Baptiste Jalabert et de son père Vicente, le jeune salmantino Marco Pérez venait de mettre tout le monde d’accord.
 Pour ma part, c’était la première fois que je le voyais toréer « en vrai », mais bien sûr, par des reportages et des vidéos, j’étais au courant de ses premiers exploits, en particulier en Amérique puisque de l’autre côté du charco, son âge l’autorise à lidier des becerros en public.
 C’est ainsi que l’on a pu être informé de ses triomphes, notamment à Lima puis à Manizales où il est sorti a hombros, ni plus ni moins que sur les épaules de… César Rincón ! Ça a de la gueule sur une carte de visite, non ?
 Pour revenir à ce tentadero, ce qui m’a frappé en premier lieu chez Marco, c’est une évidente planta torera et une facilité déconcertante dans le maniement des trastos. Sous les conseils éclairés de Jean- Baptiste, tout parait lui sortir facilement, la vache se laissant envoûter par un poignet et une ceinture, qui avec ce qu’il faut de temple, de pureté et de relâchement, sont autant d’arguments pour un bagage déjà bien étayé… et convaincant.
 Compte tenu de la qualité de l’opposition, Marco toréa jusqu’à plus soif, la première, qui a affronté le cheval monté par Jean-Loup Aillet, terminant toujours bouche fermée alors qu’elle avait pris je ne sais combien de dizaines de passes, toutes aussi belles les unes que les autres. Un grand moment pour un souvenir inoubliable. Un encanto…
 Marco venait de marquer les esprits, et avec la suivante, plus âpre dans son comportement, on a pu apprécier une autre facette de son potentiel, Marco ne lâchant rien malgré quelques complications, parvenant à composer aussi plusieurs séquences des plus allurées.
 A l’issue du tentadero, j’ai pu m’entretenir avec le maitre et son élève pour encore mieux cerner ce petit prodige qui a tout pour devenir grand. Extraits…
 JEAN-BAPTISTE JALABERT
«
« J’ai connu Marco par hasard. Un jour, je me trouvais chez le ganadero Carlos Charro et il y avait un groupe de jeunes de l’école taurine de Salamanque, dont Marco, qui était le plus jeune, pour toréer de petites vaches. Il devait avoir neuf ans, j’ai été stupéfait de le voir évoluer et par la suite, étant ami avec son professeur, quand je retournais tienter, Marco venait parfois avec moi. J’ai fait la connaissance de ses parents, il est venu plusieurs fois en France, le contact était établi et il y a environ deux ans et demie, on a officialisé notre relation.
 Il a déjà connu quelques triomphes en Amérique où son âge lui permet de toréer et à chaque fois, je l’accompagne. Il a notamment toréé à Lima, Quito, Manizales, et récemment il est allé au Mexique, à Juriquilla, où il a toréé deux fois, dont une corrida mixte avec el Juli, et aussi chez Joselito Adame à Aguascalientes.
Il continue donc son apprentissage, il est évident que j’aimerais le présenter au public, mais il faudra encore attendre un peu pour qu’il en ait l’autorisation. En Espagne, il a pu participer à quelques festivals en fin de cartel, mais évidemment, on attend qu’il ait l’âge légal pour se lancer dans le grand bain.
 Il est bien sûr très impatient, mais il faut toutefois qu’il poursuive son évolution, il va grandir et le toro aussi, en même temps que les exigences du public, mais il est certain qu’il a de remarquables qualités qui font déjà parler, c’est pourquoi on sent énormément d’attente autour de lui.
Pour son âge, il a une vista et une technique incroyables, c’est un surdoué du toreo qui en outre est bon élève à l’école et un garçon éminemment sympathique. Il s’entraine à côté avec les deux professeurs de l’école taurine, José Ignacio Sánchez et José Ramón. Son papa était novillero, il était donc déjà imprégné par les toros et moi, je le vois régulièrement, que ce soit ici ou chez lui.
 Tout va très vite et des impresarios importants tentent de lui obtenir une dérogation pour monter quelque chose dans l’été. On verra bien si ce sera possible, il va avoir quinze ans en octobre, donc seize en octobre 2023. A partir de là, tout deviendra plus facile… »
 MARCO PÉREZ
« Je suis très heureux de venir tienter dans cet élevage où j’ai toujours été très bien reçu. C’est une famille très sympathique et en outre, je prends du plaisir avec ce bétail.
Aujourd’hui, je suis tombé notamment sur une excellente vache, la première, qui avait beaucoup de classe et qui en outre a duré longtemps.
 (J’ai ensuite demandé à Marco ce qu’il préférait, le collège ou l’école taurine. Je vous laisse deviner sa réponse…)
A Manizales, j’ai éprouvé une grande émotion quand j’ai été porté sur les épaules par un maestro de réputation mondiale comme l’est César Rincón !
Je suis impatient d’avoir seize ans pour enfin pouvoir répondre aux sollicitations des empresas afin de me produire devant les afcionados, que ce soit en Espagne ou en France, pour qu’ils apprécient mon toreo. Depuis l’âge de six ans, je m’entraine et je sais que je dois encore apprendre et progresser, c’est ce que je continue de faire pour arriver le plus haut possible… »
 Papa Vicente, toujours aux petits soins pour son fiston...
On va donc souhaiter à Marco de poursuivre sa préparation sans trop ronger son frein car le temps passe vite et d’autres avant lui ont éprouvé la même impatience avant de devenir plus tard figura del toreo ! Compte tenu de son potentiel, je suis persuadé que son tour viendra… Suerte, Marco !
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