Le bon, le beau et l’agréable...

En une exagération.
De la forme.

Le beau.
Devient la règle.

Le beau.
Remplace le bon.

Bon appétit.
Devient bel appétit.

Bonne journée.
Belle journée.

Bonne année.
Belle année.

Et font désormais.
Le paseo des mots.

Cette dérive.
Contamine tout.

Le beau.
Devient l’objet.

Qui doit faire naître.
Le désir.

Aux dépens du bon.
Il prend la main.

Et l’emphase linguistique.
Nous transporte au pays du ridicule.

Regrettable.
Et dangereux.

L’effet.
Devient la cause.

Et la tournure se substitue.
Au fond.

La tauromachie, non seulement.
N’échappe pas à la pandémie.

Mais renforce.
Le phénomène.

Car, comme un mauvais.
Fond de sauce.

Qui aurait
Subitement tourné.

Le beau se transforme.
En agréable.

En plaisant.
En divertissant.

Rien de plus.
Et tout en moins.

Or, si le vrai beau.
Est désintéressé.

Le simplement agréable, plaisant ou divertissant.
Ne l’est pas.

Car il trompe.
Sur ce qu’il montre.

Une apparence.
Au lieu d’une réalité.

Une contrefaçon.
Un fake.

La jeune torería.
Est particulièrement touchée par le virus.

La vérité du sens.
Disparaît souvent de son registre taurin.

L’intelligence d’une faena.
Devient dérisoire.

La construction d’un trasteo.
Souvent secondaire.

Pour beaucoup.
De ces juvéniles.

A défaut
De faire beau.

Il suffit de.
Faire agréable.

Plaisant
Léger.

En délaissant.
Le reste.

En oubliant.
Le bon.

En négligeant
Le vrai.

Le solide.
Cède la place au liquide.

Le piquant.
A la guimauve

Les mouches.
Aux papillons.

Le maniérisme.
Leur impose sa règle.

Et la broderie.
Son registre.

Pour une tauromachie.
De Bisounours.

Une passe agréable.
Ou plaisante.

Ne sera jamais.
Une bonne passe.

Deux demies.
N’en feront jamais une.

Et une estocade.
En aucun cas une façon de se débarrasser.

Ce toreo là.
Ne sera jamais toreo.

Et si le bon.
De Dámaso était beau.

L’agréable de beaucoup.
Ne l’est pas.

Morante.
Manzanares ou Talavante.

Ne sont jamais plaisants.
Mais toujours grands.

Car se défaisant.
Du plaisant.

Pour le laisser.
Au convenu facile de ce qu’il est.

Ils disent.
Quelque chose qui signifie.

A leur image.
Et à l’inverse des plats de « Top Chef ».

Le toreo.
Ne doit pas virer gourmand.

Et racoleur.
Sous cloche de métal argenté.

Pour devenir.
Ce que des prétendants au trône.

En font.
Une œuvre donnée à voir.

A la seule fin de susciter.
Des likes et des émojis.

Patrice Quiot