Mardi 16 Avril 2024
ARLES
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Triomphe de Daniel Luque qui a indulté « Aldeano », de Victoriano del Río, et en matinée, de Yon Lamothe qui a obtenu un trophée avec le Gallon puis le Talavante…
 
En l’absence d’Emilio de Justo, gravement blessé à Las Ventas le dimanche des Rameaux, et son remplacement par Daniel Luque, en la présence tricéphale d’un lot de toros qui proposait une variété d’encaste, l’amphithéâtre arlésien est passé par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel taurin. Pour tout dire, avant que ne sorte le sixième, « Aldeano », de Victoriano del Río, un beau cinqueño de 520 kg, on avait en bouche des saveurs très mitigées avec un Juli qui n’avait pas trouvé matière à se surpasser, et un Luque, visiblement plus entreprenant, mais sans que rien ne puisse laisser imaginer un tel final. 
 
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Mais la magie a fini par opérer et quand Aldeano finit par réintégrer le toril et que Luque se vit remettre les « máximos trofeos », le profil de ce mano a mano venait de prendre d’autres couleurs. Celles du triomphe d’un surdoué du toreo qui en un quart d’heure venait de faire chavirer le cirque…
 
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El Juli (silence, silence at applaudissements) 
 
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Daniel Luque (oreille, silence, et deux oreilles et la queue symboliques)
 
Sobresaliente : Miguel Ángel Sánchez.
 
Du moyen à l’approximatif qui avait constitué jusqu’au cinquième le fil conducteur de ce mano a mano, avec quelques passages de meilleure note, certes, mais sans vraiment casser la baraque, on est tout à coup passé à quelque chose de bien plus remarquable et remarqué, grâce à un excellent toro et le potentiel artistique élevé d’un maestro habité quand il est en état de grâce. C’est d’ailleurs le cas de le dire car effectivement, c’est bien de grâce qu’il fut question !
 
dl17m
 
Après un bon accueil capotero puis deux rencontres bien contenues, la première avec toutefois une invitation à un tour de montagnes russes pour le lancier, les choses s’emballèrent, tout commençant par un brindis à El Juli suivi de premières séquences relâchées, inspirées et verticales du meilleur effet. Les gradins réagirent alors, accompagnant le maestro de Gerena de son soutien sans failles jusqu’au au sentiment de plus en plus étayé qu’il allait se passer quelque chose de grand. De son côté, le président ne lâcha pas l’affaire, le public non plus et s’ensuivit une sorte de challenge à qui cèderait le premier. Le tout avec en fond de scène une bronca qui allait progressivement crescendo, et un Luque qui poursuivait sa faena avec un œil sur le toro et l’autre sur le président. Le mouchoir orange n’était plus très loin et dans une liesse comme on en connait pour de grands événements, il finit logiquement par tomber. Après, chacun peut en penser ce qu’il veut, mais ce qu’on peut dire, c’est que la pétition de l‘assistance était unanime. 
 
vdr17k
Olé, José !!!
 
Grand a été Luque et lorsqu’il a invité en piste le mayoral Juan pour le remercier, l’ovation de gala qui accompagnait le geste faisait plaisir à entendre. Le reste sera bien vite oublié, mais ce quart d’heure exceptionnel restera longtemps dans les mémoires des présents. Aldeano et Luque, à l’évidence, une « pareja de Arte » !
 
nov17h
 
En matinée, devant environ un quart d’arène, face à de bons novillos de Gallon frères, surtout les deux premiers, puis de Talavante les trois autres, meilleur le quinto, la novillada a été somme toute entretenue. 
 
yl17h
 
Yon Lamothe (oreille et oreille) s’est distingué à la réception de son premier par chicuelinas mains basses. Palo brisé sur le premier puyazo, bon second tercio, brindis à l’assistance, le Landais se faisant bousculer sans mal sur un cambio avant de dessiner plusieurs séquences méritoires, notamment à bâbord, avant demi-lame. Avec son Talavante, Yon doubla la mise et sortit par la grande porte après avoir à nouveau obtenu un trophée.
 
yl17k
 
Sa faena, brindée à Antonio Ferrera, s’avéra quelque peu académique, mais comprit plusieurs mouvements, surtout droitiers, méritant la mention. Entière.
 
tristán17h
 
Tristán (oreille et saluts) afficha d’emblée une belle détermination avec le capote, pourtant déchiré par son opposant, puis après deux rencontres, il brinda à un ami une première faena appliquée face à une machine à embestir dont il tira parti. Entière puis descabello. Plus tard, il pincha une faena méritoire avec son Talavante, se voyant ainsi privé d’une autre oreille, après plusieurs séquences ajustées, qui lui aurait permis d’accompagner Yon dans sa sortie a hombros.
 
rm17h
 
Raquel Martín (vuelta et oreille) avait laissé l’an dernier sur le même sable une excellente impression lors de la non piquée. Un an après, dans la catégorie supérieure, la protégée de Cristina Sánchez s’en est tirée à peu près bien, sans pouvoir pour autant triompher. Avec son Gallon qui sortit en trombe et rematait au burladero, mais qui subit sur les deux rencontres, elle brinda au public une faena qui alla a más, bien démarrée par harmonieux doblones, poursuivie en soignant le geste mais pêchant lors de la conclusion par entière au troisième envoi. Avec l’ultime, difficile à canaliser avec le capote, Raquel brinda à Sophie Meynadier puis afficha une belle implication récompensée d’une oreille après entière tombée au deuxième essai… 
 
gal17h
Enhorabuena, familia Gallon !!!