Jeudi 28 Mars 2024
CÉSAR
cf15ph
 
Les impressions du novillero César Fernández après son succès d’Aguascalientes, malgré une blessure par corne…
 
César n’est pas tout à fait un inconnu… Le 31 mars 1991, dimanche de Pâques à Arles, un diestro mexicain d’Aguascalientes faisait sa présentation sur le vieux continent en affrontant des toros de Miura. Ce jour-là, il repartit après avoir coupé le souffle aux aficionados, faisant figure à la fois de héros et de rescapé. En effet, il a été à deux doigts de se faire couper en deux sur une réception a portagayola de « Hablador », avant de s’illustrer au second tercio puis lors d’un combat à couteau tiré à la muleta, obtenant un trophée pour son aguante, son entrega et sa vaillance. Bref un sacré luchador dont tout le monde parlait à la sortie de Roberto Fernández, plus connu sous l’apodo de « El Quitos ». Trente et un ans plus tard, le dimanche 3 avril, justement à Aguascalientes, César Fernández faisait le paseo dans la plaza de toros San Marcos sous les yeux de son père, qui n’est autre que… El Quitos !
 
César aura 22 ans en août, il est né à Nîmes, et malgré son jeune âge, on peut le considérer comme un globe-trotter, avec toujours en tête de percer dans le toreo. J’avais fait sa connaissance il y a deux piu trois dans dans le callejón d’Arles, juste à l’endroit où sortit « Hablador » pour la portagayola de son paternel, et je découvris alors un garçon fort sympathique qui s’entraina notamment quelques temps avec les élèves du CFT. Depuis, il fait petit à petit son chemin, et malgré sa blessure - cornada de deux trajectoires dans la cuisse gauche -, sa novillada d’Aguascalientes a laissé à l’évidence des traces positives dans le mental du novillero…
 
cf15d
 
« Je partageais le cartel avec Cristian Ivan et Cristian Antar avec une novillada de San Martín. Une novillada très compliquée, très bien présentée et avec peu d’options. J’ai eu le pire lot, avec des novillos qui n’étaient pas nobles et obéissant aux toques. À mon premier novillo, j’ai pu lui faire une petite faena, mais il ne m’a pas permis plus, estocade fulminante, j’ai reçu une ovation.
 
Deuxième novillo, bien bâti avec beaucoup de bravoure. Je l’ai reçu avec des véroniques avant un bon puyazo. Je le sors avec la muleta au centre par doblones. A ma première série par la droite, il me serre beaucoup, et au troisième muletazo il va directement au corps et me met un coup de corne. Je me précipite sur le côté parce que j’avais du mal à poser mon pied au sol. On me fait un garrot, et je sens le public inquiet car de ma jambe coulait du sang noir.
 
cf15a
 
Sur le côté, j’entends mon père s’inquiéter, mais je sens que je peux continuer. Je réussis à lui voler deux séries avec la main gauche en boitant. Je ferme le novillo au tercio, et je vais chercher l’épée pour le tuer. Je me lance dessus et je mets une entière au premier voyage. Il s’écroule directement et le public a tout de suite hurlé de joie en criant « Torero/torero… » Je lui coupe la seule oreille de l’après-midi, et je suis déclaré triomphateur de la novillada.
 
cf15b
 
Je me suis fait opérer le soir même, et j’ai pu sortir jeudi. Je vais très bien, je remarche petit à petit. Je reprendrai le campo la semaine prochaine.J’attends avec impatience la sortie des cartels « des triomphateurs de la feria », en espérant y être. Si ce n’est pas le cas, je me dirigerai directement en Espagne, en cherchant des contrats pour cette année. Je chercherai aussi de toréer en France, chez moi, car je n’ai toujours pas eu cette chance, et je pense que j’en suis capable.
 
Cette novillada a eu beaucoup de répercussions médiatiques au niveau mondial, et j’espère qu’elle m’aidera cette année pour montrer de quoi je suis capable, et de mon envie d’être quelqu’un dans ce monde… »
 cf15c
Bonne récupération, César, et bien sûr, suerte pour la suite de ta temporada…