Samedi 27 Avril 2024
PATRICE
Dimanche, 10 Avril 2022
ay10ph
 
 L’ayuda…
 
 
A quelques exceptions près.
Il n’est pas fijo.
 
Il ne fait pas vraiment partie.
De la cuadrilla.
 
Qui le considère.
Pour ce qu’il est.
 
Un épisodique.
Saisonnier local.
 
Un intermittent.
Humble.
 
Un modeste.
Serviteur.
 
Qui n’existe.
Que par procuration d’utilité.
 
Un Figaro.
Al revés.
 
Une silhouette.
Qu’on commande.
 
Du matin.
Au soir.
 
De la mañana.
A l’anochecer.
 
Du trottoir de l’hôtel.
Au piso du callejón.
 
Du café con leche porté à la chambre du picador.
Au coffre de la furgoneta.
 
Dévolu.
Aux besognes.
 
Son visage est souvent ordinaire.
Et sa voix souvent aigue.
 
Il n’a pas vraiment.
D’âge.
A quarante ans.
On pourrait lui en donner mille.
 
Tâcheron du ruedo.
Stakhanoviste du mundillo.
 
ay10h
 
Beaucoup.
Ignorent jusqu’à son nom.
 
Et.
Ne le calculent pas.
 
Quand ils récupèrent.
Le capote qu’il leur tend.
 
Après le «Voy, voy, voy !!».
Qui le distingue.
 
Il porte les malles.
Et essuie le sang.
 
L’éponge et la brosse métallique.
Sont ses trastos.
 
Il tient la cigarette à disposition.
Et époussette la poussière des alamares.
 
Bouteille d’eau en la mano derecha.
Et chiffon sali dans l’autre, il va ainsi.
 
Il est le servant.
Du valet.
 
Dans l’ombre duquel.
Derrière, il se tient.
 
Et dont il doit anticiper.
Les ordres.
 
Dans le mutisme.
Qui convient.
 
Son allure ne doit dire.
Autre chose que le dévouement.
 
Et ses gestes.
Aussi.
 
La retenue.
Est son corte.
 
Et l’effacement.
Sa faena.
 
Son état.
Ignore la gloire.
 
Mais des toros et des hommes.
Il connaît l’écume.
 
Image désuète.
De la subordination.
 
Il se tient.
Au bas bout de la table
 
Et n’accède pas à l’intimité.
Du maître.
 
Qui, en metálico.
Lui fait remettre ses gages.
 
41.500 ptas.
Más o menos.
 
Comme prix mérité.
D’un travail accompli dans la sueur et la grâce.
 
Faisant pour l’éternité.
De l’ayuda, manard en chemisette de lumières.
 
Une simple et belle.
Figure taurine.
 
Patrice Quiot