Vendredi 29 Mars 2024
GARLIN
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Triomphe d'Isaac Fonseca qui a remporté le Trophée Jean Ducos...
Dimanche. Garlin, XXème novillada de Printemps.Plus de ¾ d’arènes.
Six novillos de Pedraza de Yeltes.
Santana Carlos : silence et salut au centre après deux avis.
Isaac Fonseca : une oreille après un avis et deux oreilles.
Sergio Rodríguez : silence et une oreille.
Le prix Jean Ducos au meilleur novillero de la tarde est allé logiquement à Isaac Fonseca.
Présidence juste et débonnaire de Zocato.
Les frimas printaniers ont enlevé sans doute aux organisateurs garlinois les quelques places qui manquaient pour atteindre une nouvelle fois le lleno. Compte tenu des conditions météo, la réponse populaire est donc satisfaisante et cela le matin comme l’après-midi. La réputation sympathique et sérieuse de la placita béarnaise n’est plus à faire. C’est pour l’aficion un rendez-vous imprescriptible…
 
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Le lot de Pedraza de Yeltes alla, du point de vue de sa présentation, à más : les trois derniers étaient les plus lourds et les mieux défendus. L’ensemble se montra maniable, avec un fond de noblesse, sans non plus atteindre les sommets. Au cheval, aucun des Pedraza ne brilla réellement. Le quatrième, juste de force, avait de la classe, le cinquième plut pour sa mobilité et le sixième se montra le plus complet. Ainsi, la course alla de menos à más, ce qui permit de rester sur un souvenir positif.
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Santana Carlos s’était qualifié le matin face à Tristán dans un contexte mouvementé. Il justifia tout à fait sa présence le soir. Sa classe et son originalité à la cape plurent d’emblée, mais la faena porta peu sur le public, compte tenu peut-être du manque de transmission de ce premier opposant. A son second passage, scénario inverse : quasi absent à la cape, il brilla avec la percale dans un style alluré, avec cette recherche esthétique qui est le propre de ces toreros. Ses échecs au descabello virent s’envoler tout espoir de récompenses.
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Beaucoup de métier chez Isaac Fonseca, nettement au-dessus de ses deux opposants qu’il domina de bout en bout. C’est un torero complet; à la cape il effectua d’emblée un quite par chicuelinas basses et serrées qui avait son poids. Très professionnelles, ses deux faenas muleteras manquèrent cependant d’un peu d’émotion, de cette folie qui habite souvent les espadas mexicaines. Néanmoins, elles furent construites solidement, avec une maîtrise juvénile qu’il faut mettre au crédit du jeune Aztèque. Il fut à son second passage l’auteur de l’estocade de la tarde et ainsi sortit en triomphe des arènes « de la Porte du Béarn ».
Des promesses sans doute chez Sergio Rodríguez qui s’est montré cependant bien vert pour ce genre de confrontations. Il y a une recherche chez le jeune homme : un goût des choses bien faites et une intention nette d’effectuer un toreo pur et classique. Il a du temple, ce sens de la cadence, qualité appréciable. Mais il y a aussi beaucoup de scories dans ses manières, il se fait souvent désarmer ou toucher la muleta et il se mit même le toro sur lui, sans autres dommages qu’une belle frousse. Il tua le second de ses adversaires d’une media en place, ce qui lui permit de couper un trophée, concluant la soirée de manière agréable permettant au public de sortir sourire aux lèvres.
(Pierre Vidal - Corridasi - Photos : Mathieu Saubion)