Jeudi 28 Mars 2024
CFT
Lundi, 21 Février 2022
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Centre Français de Tauromachie : Chronique d'un stage à Salamanca...
 
Dimanche 20 février 2022, 6 heures, voilà, nous y étions, de nouveau, le convoi allait repartir vers le Campo de Salamanque. Un autre stage d’entrainement intensif du Centre Français de Tauromachie aller débuter...
 
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6h30 précises, 5°C au compteur, le camion et la voiture démarraient pour 1100 km et 10 heures de route pour le moins. Une autre voiture, avec 3 autres élèves, était déjà partie vers 6 heures, l’impatience …
 
Après juste un an et demi de confinement plus ou moins choisi, nous repartions vers les taureaux salmantins. Le stage précédent nous avait vu revenir juste avant que les frontières ne se referment sur nous. Nous voulions croire que cette parenthèse dans nos vies resterait un mauvais souvenir.
 
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La quasi pleine lune nous avait donné une petite lumière irréelle pour mettre nos valises dans les coffres, les capes, les épées, de quoi ne pas avoir froid, car les températures de Salamanque peuvent se révéler proches du congélateur !
 
Les parents étaient là pour voir leurs enfants partir, séquence émotion pour certaines mamans voyant leur petit partir pour la première fois… Ils reviendront transformés, c’est sûr.
 
Pour plus de facilité, nous ne nous attendrions pas, chacun faisait sa route, sans attendre les autres.
 
Nous entrions sur l’autoroute et la totalité de notre voyage allait se dérouler sur ce ruban de bitume, de porte à porte, easy riding donc. On avait calé la radio sur Nostalgie, qui délivrait des vieux airs des années 80 : « Sultans of Swing » de Dire Straits, « Tchiki boum » de Niagara, « Les poèmes de Michelle » de Teri Moïse, le très à propos « Chacun sa route, chacun son chemin » de feu Tonton David, que du easy listening. Pendant ces 10 heures de conduite, il fallait s’installer dans la durée. On allait se relayer toutes les deux heures maximum, ce qui permettait à chacun de se reposer un peu. La voiture était installée en mode long courrier classe affaires, avec le siège passager pouvant se transformer en une véritable couchette. Notre organisation était toujours la même : le masque pour les yeux, l’oreiller parfumé, celui qui ne conduisait pas dormait, et surtout pas l’inverse !
 
Pour moi, la nuit avait été très courte, car beaucoup de choses avaient traversé mon esprit en me couchant : n’avais-je pas oublié le petit chargeur du téléphone, la pommade à l’arnica pour les coups, le disque de sauvegarde, au cas où, les attestations parentales et j’en passe. Bref, ce matin, j’étais un peu dans le coton !
 
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7 heures… Le jour se levait sur Sète et l’on commençait à apercevoir à l’horizon la chaine majestueuse des Pyrénées, ces montagnes de feu si bien nommées, enneigées et embrasées par un soleil déjà intense. On avait l’impression que l’on pouvait les toucher. Notre route passait par Toulouse-Bayonne, ce sud-ouest où nous avions passé de si bons moments taurins et où nous avions des souvenirs de ferias mémorables, grâce à des gens passionnément aficionados qui savent si bien s'amuser, dans une ambiance toujours bon enfant. Puis, venaient Irun-Vitoria-Burgos et enfin Salamanque.
 
En zappant, à la radio, on n’entendait que des reportages sur l'Ukraine qui pouvait se transformer, du jour au lendemain, en une poudrière. On ne parlait plus de la pandémie, sur le plan national, il n’était question que des élections pestilentielles, comme le disait le regretté Coluche. Il était donc temps pour nous de « tailler la route », comme dans la chanson de Souchon, comme des clochards célestes, si chers à Jack Kerouac, à la découverte de nouvelles sensations, rencontres et autres aventures...
 
Au niveau d’Irun, comme toujours, nous eûmes la pluie, les tunnels se multipliaient, il pleuvait fort, les virages se succédaient, c’est une portion du trajet qui est fatigante, mais, nous savions qu’il y avait au bout, quelque part, des taureaux qui nous attendaient. Le prix à payer en quelque sorte.
 
Arrivés dans la vallée, la fatigue se faisait sentir. On le réalise quand le tour de quart ne dure plus qu’une heure. Un arrêt technique pour tous - voiture y compris - et on repart.
 
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16h30 : voilà notre hôtel en bord d’autovía qui se profile. Nous sommes au beau milieu de la campagne, les moutons du berger voisin sont juste à côté de nos fenêtres. C'est une merveille.
 
Nous arrivons, Ana la dueña nous attend, elle nous embrasse, on demande des nouvelles de chacun, depuis la dernière fois. Dana, la petite chienne n’est plus, nous avons une pensée pour elle. Nous sommes heureux d’arriver dans notre querencia. Le minibus et l’autre voiture suivent une heure après. Chacun prend possession de sa chambre. Ça va durer une semaine, confortablement installés, comme à la maison. Nous allons avoir une soirée de démarrage de stage, où le programme sera présenté. Un bon diner, aussi, ce sera bienvenu.
 
Nino Julián, de son côté, est à Ciudad Rodrigo, à une quarantaine de kilomètres de là. Il s’y déroule un carnaval avec des épreuves taurines, depuis un mois, avec des sélections très sérieuses. Des novilladas sans picadors et des festivals avec figuras sont organisées en pleine ville, sur la place du village, c’est exceptionnel et à ne pas manquer dans la vie d’un aficionado curieux de voir du toro typique. Il nous rejoindra dans la soirée.
 
D’autres invités sont prévus, mais ce sera pour plus tard.
 
Alors, maintenant, comme on dit : ¡¡¡ A torear !!!
 
Demain, une visite de Salamanca est prévue, mais, pour sûr, cette nuit, tous ces petits vont faire de beaux rêves de toros…
 
(Communiqué)