Vendredi 19 Avril 2024
PATRICE
Jeudi, 13 Janvier 2022
jo13ph
 
La première mort de Jaime Ostos…
 
Tarazona de Aragon.
Chef-lieu de la comarca de Tarazona y El Moncayo.
Province de Saragosse.
 
7304 habitants.
Une « moreria » importante au XVIème siècle.
Et à 87 km de Saragosse en passant par Vera de Moncayo, Magallón, Pedrola, Pinseque, Utebo.
 
Nous sommes le 17 juillet 1963.
 
Charles de Gaulle est Président de la Vème République depuis 4 ans, 5 mois et 9 jours.
Et le 14 du même mois, Jacques Anquetil a remporté son quatrième Tour de France.
Nous sommes un mercredi.
Un jour spécial à Tarazona.
 
Ordinairement, la feria de San Agustín se déroule au mois d'août.
 
Mais ce 17 juillet, Carmen, l'épouse de l'homme d'affaires propriétaire de l’entreprise textile Gutiérrez Tapia fête son anniversaire et une journée festive a été organisée dans la ville.
 
Avec musique et corrida
Comme cadeau de l'entreprise à Tarazona.
 
Ángel Peralta, Jaime Ostos, El Viti et El Caracol sont au cartel.
Toros de Hermanos Ramos Matías.
 
Arènes pleines.
Hasta la bandera.
 
Peralta a toréé en premier.
 
Et sort “Nevado”, le premier toro en lidia normale.
Celui d’Ostos.
 
Il est 17h45.
 
Véroniques d’accueil, deux piques, deux paires de banderilles et brindis au public.
Le vent gène.
Une rafale découvre le torero.
 
Et “Nevado” sectionne la veine iliaque d’Ostos.
 
Primero el shock de la cornada, después el reguero de sangre que mana de la ingle de Jaime Ostos alarma a todo el mundo”, rapporte Carmelo Moya qui couvrait l’événement.
 
Ángel Peralta contraint l’hémorragie de son poing.
 
Ostos arrive à l’infirmerie avec cinq de tension et sans pouls.
 
Devant la gravité de la cornada, il reçoit l'extrême-onction et son acte de décès est dressé.
 
On lui transfuse six litres de sang.
 
Grâce à l’incitation d’Ángel Peralta, trois cents spectateurs quittent les gradins pour faire la queue devant l’infirmerie et proposer le leur.
 
On lui en injecte quatorze litres et on va chercher les aiguilles de suture à Tudela, un village voisin.
 
Le médecin local et « Félix Ylarri y el doctor Antonio Val Carreres, lograron salvarle la vida » se souvient Pilar Carcavilla, journaliste locale.
 
Ostos passera dix-neuf heures à lutter pour rester en vie.
Il sort de l’infirmerie le lendemain à une heure de l’après-midi pour être transféré vers une clinique de Saragosse.
 
Jaime Corazón de León le llamaba la prensa de la época.
 
Il réapparaîtra en avril 1964 à Arles avec César Girón et El Viti devant un lot de Maria Teresa de Oliveira.
 
Cette année-là.
 
Fernand Braudel,  publie La Grammaire des civilisations.
Louis Aragon : Le Fou d'Elsa.
Jean-Marie Le Clézio reçoit le Renaudot avec Le Procès-verbal
Marcel Pagnol publie Jean de Florette et Manon des sources.
 
Et à Nîmes pour la féria, la presse locale fait état :
 
De pétards.
D’une bagarre au bar Amical, dit bar « Le Gitan ».
Et de « vandales » qui se sont attaqués à cinquante-cinq panneaux de signalisation.
 
Datos 
 
Jaime Ostos Carmona :  8 avril 1931 à Écija (Espagne) / 8 janvier 2022 à Bogotá.
 
Débuts en public : Écija le 1er juin 1952 aux côtés de Bartolomé Jiménez Torres. Novillos de Juan Belmonte.
 
Débuts en novillada avec picadors : Osuna (province de Séville) le 5 avril 1953 aux côtés de Jiménez Torres et Braulio Lausín.
 
Novillos d’Arturo Pérez Fernández.
 
Alternative : Saragosse le 13 octobre 1956. Parrain, « Litri » ; témoin, Antonio Ordóñez. Toros d’Antonio Urquijo.
 
Confirmation d’alternative à Madrid : 17 mai 1958. Parrain, Antonio Bienvenida ; témoin, Gregorio Fernández. Toros de Juan Cobaleda.
 
Premier de l’escalafón en 1962.
 
Patrice Quiot