| PATRICE |
| Jeudi, 30 Décembre 2021 | |||
 Pluie et lluvia…
Pas la grise.
Celle du ciel bas.
Et des oiseaux aux plumes mouillées.
Pas la verte.
Celle de la forêt de Guyane.
Et des forçats en blouses rayées.
Pas la rouge.
Des pluies de chair et de sang.
Qui effrayaient Pline l’Ancien.
Pas la noire.
Celle d’Hiroshima.
Et des résidus de la fission.
Pas celle.
De la Genèse et de l’Arche.
De punition divine.
Pas l’horrible.
Du Dachau.
Des cendres autres que celles de Pompéi.
Pas celle.
Du Santiago de Pinochet.
De battle-dress et de stade.
Ni la lluvia incestueuse.
De l’été.
De Marguerite Duras.
Ni celle qui ne tombe pas.
Et qui croule.
Des Travailleurs de la mer.
Celle.
Des sans dents.
Sous les cartons de la rue.
Et la pluie.
Des tristes coïncidences.
De l’Albanie d’Ismaïl Kadaré.
Mais.
L’autre.
Celle.
Des.
« Se da ! Se da !".
Criés des gradins.
Avec le coussin.
Sous le bras.
Y el programa.
En la mano.
L’imperméable.
O el plástico.
De usar.
Y tirar.
La lluvia.
Des faenas interrompues.
A attendre dans les vomitoires de Rome.
Qu’enfin elles reprennent.
La pluie.
De Madrid
Un jour de Saint Patron.
Et José Tomás avec le toro de Los Bayones.
La lluvia.
De Jerez.
Pour la réapparition.
Manquée d’Antonio de Ronda.
La pluie de Madrid encore.
Pour les torazos de Miura.
Et Padilla.
Avec José Ignacio Ramos.
Celle d’espoir.
Du Valdemorillo des novilladas.
Quand commençait.
La temporada.
Celle.
Du quatrième mouvement.
De la VIème symphonie.
De Ludwig.
La lluvia inespérée.
Des couples amoureux.
Sous l’abri.
Des parapluies.
La lluvia.
De Nîmes.
L’après-midi du mano a mano avec Emilio.
Et de la vuelta d’Ojeda un lapin blanc à la main.
La pluie.
Sur le pays d’Amphyse.
Un matin de Noël.
Il y a si longtemps.
Celle.
Qui fait luire le métal.
Des toros.
De la carretera.
Et la lluvia.
De Pampelune.
Un jour de fête nationale.
Quand Antonio José Galán.
Tua presque à mains nues.
Le Miura.
Des deux oreilles.
Et de la queue.
Lluvia
Et pluie.
D’affliction.
Les unes.
Pluie.
Et lluvia.
De ravissement.
Les autres.
Patrice Quiot
|
