Oreille pour Miguel Ángel Perera et Paco Ureña lors d'une corrida de García Jiménez dont la présentation était bien au-dessus du comportement...

Jeudi 20 mai. Gradins clairsemés. Minute de silence à la mémoire de Teodoro Matilla (toros avec la devise noire) puis hymne national. Six toros de Hermanos García Jiménez et Olga Jiménez (2 et 3) bien présentés, justes de forces, systématiquement monopiqués et au comportement très inégal à la muleta.

Miguel Ángel Perera (oreille et saluts) écouta les premiers applaudissements sur la réception par véroniques de son premier, avant que le toro n’expose que des forces très limitées sur l’unique rencontre. Saluts de Curro Javier au second tercio puis brindis de Perera au conclave. Entame toute en douceur, tandas bien dosées et cadencées, l’Extremeño insistant dans la réalisation d’un trasteo certes d’inégale intensité, mais qui comprit plusieurs mouvements méritoires. Miguel Ángel mit ensuite un terme à l’affrontement par une entière d’effet immédiat. Bon capoteo avec le cuarto piqué lui aussi à l’économie. Second tercio à charge de Javier Ambel, qui salua, et Vicente Herrera puis brindis au public d’un Perera qui se fit rapidement désarmer sur un doblón. Le maestro de Puebla del Prior enchaina par la suite d’excellents redondos mains basses remportant l’adhésion des gradins, se mettant le Matilla dans sa canasta avec sérieux et dominio. Entière trasera.

Paco Ureña (oreille puis saluts)  se montra entreprenant au capote avant une vuelta de campana à l’entrée des piqueros. Monopuyazo sans style, le toro poussant en biais en cherchant la sortie, quite alluré par véroniques puis brindis à l’équipe médicale de la plaza qui n’a hélas pas chômé ces derniers temps. Début appliqué exécuté con ganas et décision, Ureña imprimant rythme et gestuelle soulevant les olés. De la belle ouvrage, templée et inspirée, rematée par entière provoquant la sortie de nombreux pañuelos. Le quinto a foncé sur le matelas avec une notable énergie, sans invite à récidiver, puis brindis au respectable de Paco qui se signala d’emblée sur deux trincherazos. Menacé ensuite sur l’aile droite, le Lorqueño opta pour la fréquentation de l’autre rive, tirant avec décision plusieurs naturelles de gala. Las, l’épée n’a pas été à la hauteur, résultant basse, puis descabello.

Daniel Luque  (saluts et silence) venu remplacer Emilio de Justo, une substitution justifiée par sa dernière prestation à Vistalegre, mania le capote avec grâce et suavité.  Vuelta de campana puis pique rectifiée d’El Patilla pour une unique ration, début de faena avec un Luque s’évertuant à chauffer un moteur quelque peu poussif de la part d’un bicho à l’embestida réfléchie et parcimonieuse. Muletazos sueltos la plupart du temps, certains méritoires, sans que l’on puisse parler d’une faena aboutie. Entière. L’ultime a reçu un puyazo à ne pas montrer dans les écoles de picadors, second tercio inégal puis brindis au micro à tous les compañeros blessés au cours de ce cycle. Doblones stylés, puis derechazos prudents distillés à un adversaire cherchant rapidement la querencia des tablas, compliquant d’autant la tâche du maestro de Gerena qui a vite compris qu’à l’impossible nul n’étant tenu, ce n’était pas trop la peine de s’attarder plus que de mesure. Entière.

Ce vendredi, paseo à 19h : toros de Victoriano del Río pour Diego Urdiales, Manzanares et Andrés Roca Rey...