Vendredi 19 Avril 2024
DIVAGATIONS DE PATRICE
Jeudi, 31 Décembre 2020

mich30ph

Michou...

 Je me souviens :

De « Pour un homme », de Caron, son eau de toilette ;

D’un blouson en jeans ;

De son visage de pierre ;

De ses fines mains ;

De sa sveltesse torera ;

De sa voix d’alcool fort et de tabac ;

D’une bague en or à son doigt ;

D’un  burladero de callejón  aux arènes de Nîmes et d’une intimité partagée ;

D’une soirée d’été sur un banc de la Placette ;

Du «Rugby Bar» où il m’accueillait ;

De sa conception de ce qu’était une belle vie ;

De l’importance qu’il attachait à la parole donnée ;

De sa fidélité en amitié ;

De son goût pour les belles phrases ;

De l’amour de sa famille, de ses amis et de sa race.

Vers la première moitié des années quatre-vingt, Michou avait créé la Peña « Camino/Litri » dont le siège était au « Rugby Bar », à la Placette.

A l’époque, je tenais la chronique tauromachique de « Télé Bleue » et nous avions décidé de faire un reportage le jour de l’inauguration.

Ce fut une très belle soirée.

Les toreros, Jean Bousquet, la presse locale, les amis… Tous étaient présents.

Le bar était plein et le sujet avait essayé de rendre la circonstance.

Une vingtaine d’années plus tard, j’assistais à une corrida à Nîmes, à côté de Michou.

Nous parlâmes peu,  le bras de Michou sur mon épaule.

Quand nous nous séparâmes, Michou me rappela l’inauguration et me disant combien ce moment lui avait plu, il me fit délicatement comprendre que ça lui ferait très plaisir d’en avoir les images.

Je me promis de faire le nécessaire et de lui apporter l’enregistrement.

Mais Télé Bleue ayant cessé d’émettre et les archives ayant disparu, il me fut impossible de tenir mon engagement.

Je sais que Michou ne m’en a pas voulu, mais ce fut pour moi un immense regret...

Patrice Quiot