Jeudi 28 Mars 2024
Istres
Dimanche, 17 Juin 2018

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Tarde de clôture marquée par les triomphes d’Enrique Ponce et Juan Bautista. En matinée, triomphes de Sébastien Castella et Luis David Adame qui a reçu une cornada en portant l’épée au dernier...

No hay billetes, rafales parfois gênantes. Six toros de Juan Pedro Domecq inégaux de présence et de jeu, commodes de tête, peu piqués, la plupart maniables, mais manquant le plus souvent de forces par devant, plus compliqué le lot de Marín. Le deuxième a été crédité de la vuelta et le sixième a été remplacé par un sobrero de Parladé.

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Arènes décorées par Yoan Clément Morcillo. A l’issue du paseo, une minute de silence a été observée à la mémoire d’Iván Fandiño.

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Dans la foulée, après l’Air du Toreador interprété par la soprano Asae Suzuki, Enrique Ponce a reçu un souvenir en piste en présence notamment de Bernard Marsella afin d’honorer ses 25 ans de carrière de matador et pour avoir eu le geste d’accepter de lidier vendredi dernier la corrida d’Adolfo Martín, saluant au son de l’Hymne Valencian...

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Enrique Ponce (oreille et deux oreilles) se signala par une bonne réception capotera de son premier et après deux piques sans éclat, il brinda à l’assemblée une faena donnée à un adversaire qui était loin d’avoir les jarrets en acier ! Au son du Concerto d’Aranjuez, le maestro de Chiva se lança dans un trasteo précautionneux, soignant le geste autant qu’il le pouvait puis concluant par entière caída foudroyante. Le quatrième prit un puyazo maladroit avant qu’Enrique ait encore devant lui un opposant aux mêmes caractéristiques que son premier. Au passage, il se fit applaudir en allant décrocher à la main une feuille de papier venue s’accrocher à une corne ! Comme une création : « la suerte del papel pegado » !!!  Ensuite, au son de l’Ave María interprété par la soprano puis de Jeux Interdits à la guitare de Lucas Romero, la faena comprit sur des rythmes lents, pour ne pas dire lancinants, quelques séquences méritoires, avec notamment les fameuses poncinas, avant que tout cela ne se termine par une nouvelle entière d’effet rapide.

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Juan Bautista (deux oreilles et la queue puis saluts) prit d’abord un client qui n’alla qu’une fois au cheval et après un brindis à l’assistance et au son de Mission en version guitare et orchestre, l’Arlésien allait écrire une copie comprenant plusieurs passages relevés jusqu’à une séance de surplace qui connecta sur les travées. Juan voulut couronner son trasteo par un coup de canon a recibir dont il est coutumier, mais il pincha avant de plonger une entière. Deux oreilles et le rabo lui ont été octroyés et pour faire bonne mesure, le président sortit un mouchoir bleu que personne, ou presque, ne demandait ! Face au quinto, Bautista proposa un capoteo varié avant un nouveau monopuyazo. Il a alors décidé de poser lui-même les bâtonnets, se faisant applaudir pour trois paires, la seconde au quiebro et la troisième au violon, ce qui dans ce contexte tombait plutôt bien, non ? La faena, donnée sous l’air de « The Sound of Silence » qui m’a rappelé mes vingt ans, comprit quelques enchainements valeureux sur les deux pitons qui auraient mérité une meilleure conclusion.

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Ginés Marín (silence aux deux) se distingua au capote pour la réception de son premier qui un peu plus tard à la muleta se fit davantage remarquer par sa noblesse que par ses forces. Malgré ces carences, l’Extremeño insista sans réellement convaincre, son trasteo résultant finalement soporifique. Entière tendida au troisième envoi. Ginés ne put réussir le desquite avec l’ultime, un sobrero de Parladé sorti au son de « L’Encantada » remplaçant un juanpedro boiteux qui avait été pour sa part accueilli par « Vino Griego » ! A la muleta, avec quelques arpèges de guitare, l’affaire ne tarda pas à décliner, à l’image de son adversaire face auquel il insista à l’excès et composa la figure davantage que ce qu’il ne s’engageât vraiment. Pinchazo profond et un descabello.

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En matinée, devant trois quarts d’arène, avec du soleil et quelques rafales, la corrida de Jandilla (le 2 de Vegahermosa), juste de forces, peu piquée et inégale de comportement - meilleur le 6 qui a hélas blessé Luis David-, a été lidiée par trois diestros de nationalité différente qui ont connu des fortunes diverses.

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Antonio Ferrera (saluts et vuelta) s’est fait remarquer sur le capoteo de réception et après un unique puyazo, il brinda au conclave une faena donnée à un adversaire faible qui allait souvent lécher le sable. Toutefois, exécuté à mi-hauteur, son trasteo comprit quelques passages relevés avant entière tendida et deux descabellos. Le quatrième était lui aussi faible par devant, il ne prit qu’une pique puis se lança dans une faena un poil longuette qui eut bien du mal à transmettre, la musique étant même stoppée net à la demande de l’Extremeño. Entière puis vuelta divisant l’opinion.

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Sébastien Castella (oreille et deux oreilles), tout auréolé de son passage isidril réussi, reçut son Vegahermosa avec douceur en se ployant. Après une rencontre suivie d’un superbe quite par quatre chicuelinas rematées par rebolera, le bicho effectua une vuelta de campana à l’issue du second tercio, puis brindis au respectable. Entame appliquée, sans obliger un toro dont les forces n’étaient pas non plus le meilleur atout, Sébastien affichant une belle maitrise et une aisance technique jusque dans le final encimista conclu toutefois par pinchazo... suffisant ! Bon capoteo d’accueil au cinquième qui après une piqûre, étala des forces bien mesurées, le Biterrois proposant alors un long trasteo reposé et essentiellement droitier dans un pouce de terrain conclu par entière tombée foudroyante libérant deux appendices.

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Luis David Adame (oreille et deux oreilles) brilla au capote avant le sempiternel monopuyazo puis récolta une belle ovation au second tercio. Le Mexicain brinda au public un trasteo débuté par deux cambios au centre suivis de séries droitières bien menées, mais la faiblesse de l’opposition ne contribuant guère à transmettre. Appliqué tout au long de l’exercice, Luis David récolta des applaudissements après les échanges. Bernardinas en adornos, puis il pincha avant de placer une entière. Le sixième allait étaler davantage de combativité. Pique en deux fois, puis brillant quite par zapopinas déclenchant la musique. Au second tercio, Adame se montra imprécis au début puis se reprit bien, partant ensuite accoudé aux planches pour gagner le centre. Là, au son de Nerva et encouragé depuis la planche par Alejandro, son cadet, il étala un répertoire varié qui connut plus ou moins d’impact avant de se jeter dans les cornes pour une entière en se faisant spectaculairement et violemment accrocher.  Sur le coup, il refusa dans un premier temps de gagner l’infirmerie, puis sur les conseils de son entourage, il y a été ensuite promptement évacué, tandis qu’un de ses banderilleros allait recueillir les deux oreilles qui lui auraient permis de rejoindre Sébastien Castella pour sortir a hombros. Sauf que dans un geste fort de compañerismo, le Biterrois quitta le ruedo à pieds...

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Le bulletin médical fait état d’une cornada étendue remontant dans la cuisse droite qui n’a pas affecté d’artères ou de veines importantes. Luis David a été soigné - avec nettoyage et pose de drainages - dans l’infirmerie puis s’en est allé vers Madrid...

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