Jeudi 28 Mars 2024
Istres...
Dimanche, 17 Juin 2018

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Sortie a hombros de Juan Leal l’après-midi et d’Adrien Salenc avec Cristian Pérez le matin...

Arènes abondamment garnies, temps chaud, ciel voilé. Six toros du Curé de Valverde corrects de présentation avec pour la plupart des armures au-dessus de la moyenne, pour ne pas dire démesurées, sérieux, maintenant l’intérêt de la course, même si plusieurs ont eu quelque mal à durer à la muleta. Le quatrième, « Cubetisto » a été crédité de la vuelta posthume. A l’issue des hostilités, le mayoral est venu saluer sous l’ovation tandis que le ganadero était aussi applaudi.

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Morenito de Aranda (oreille et silence) ouvrit les débats avec un Valverde qui prit deux piques, la première rectifiée et la suivante en partant de bien plus loin, mais préservée. Brindis à l’assistance d’une faena comprenant notamment plusieurs passages gauchers justifiant plus tard l’octroi d’un trophée. Le quatrième allait s’illustrer sous le fer, d’abord avec une séance de montagnes russes maitrisée par le lancier, puis un second assaut bien contenu et enfin un troisième en étant placé au centre, le toro se rapprochant toutefois, mais étant encore bien pris, ce qui déclencha la musique. Applaudissements au varilarguero. Par la suite, Morenito dut composer avec un bicho prompt à envoyer le testut sur les retours. A gauche, la mayonnaise eut plus de mal à prendre et après entière tombée au second envoi, tout retomba dans le silence.

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Pepe Moral (silence et sifflets) a déçu. Il est vrai qu'il n'a pas été le mieux servi et qu'il avait pourtant donné des signes favorables au capote sur la réception de son premier,  ayant peut-être commis l’erreur de le faire trop piquer à trois reprises, la dernière de loin. Le fait est que par la suite, le Valverde eut du mal à tenir la distance, l’ensemble manquant de transmission. Conclusion à la peine. Par la suite, Pepe ne put réussir le desquite avec le quinto qui ne justifia jamais l’adage. Se contentant d’une faena de peu d’engagement, il ne tarda pas à afficher une nouvelle fois ses lacunes dans l’usage de la ferraille...

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Venu remplacer l’infortuné Manolo Vanegas, Juan Leal (deux oreilles puis oreille) a été le grand vainqueur de l’étape. Il prit d’abord un client dont les cornes démesurées firent l’admiration du voisinage, le recevant par larga de rodillas avant deux piqûres sans grande histoire puis un brindis à Bernard Marsella. Deux cambios au centre avant d’aller se positionner assez rapidement près des cornes, créant l’émotion par son concept tremendiste. Incontestablement, Juan en a deux comme des ballons de basket et quoique l’on puisse penser de son toreo, il a réussi  par sa vaillance, son entrega et son aguante à maitriser son sujet là où d’autres auraient probablement plié prématurément les gaules ! Entière un poil tombée puis descabello. Avec l’ultime, Juan allait la jouer selon le même principe. Rien de bien probant à signaler sous le fer, puis bon second tercio avec saluts de Marco Leal et Manolo de los Reyes. Brindis au conclave, début agenouillé au centre, musique, la suite en mode un peu plus âpre face à un toro enclin à la brusquerie duquel il tira tout de même plusieurs séries méritoires avant que son opposant ne décline, proposant finalement un autre exercice périlleux au plus près des cornes, l’estocade faisant augmenter son butin d’une unité.

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Avant la sortie a hombros du plus sévillan des arlésiens, il a été remis en piste un prix au picador Juan Antonio Carbonnel, de la cuadrilla de Pepe Moral, qui avait piqué le second, celui du meilleur torero allant évidemment à Juan Leal.

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Voir le résumé vidéo de cette corrida en cliquant ICI

En matinée, dans la poêle à frire du Palio devant environ 2/5 d’arène, la novillada de Virgen María a fait l’unanimité, tant la plupart des pupilles de Jean-Marie Raymond, au demeurant bien présentés, ont étalé une bonne caste, laissant bien entrevoir que pour une grande majorité, il y avait là « de quoi toréer » !  L’ultime, ou plutôt le sobrero venu suppléer le sixième, a été honoré de la vuelta posthume qui selon moi aurait pu tout autant être briguée par certains autres. Probablement, avant de libérer l’assemblée, une manière de récompenser de façon plus globale ce bon lot de Virgen María...

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Adrien Salenc (deux oreilles et oreille) était visiblement venu très décidé, étalant d’emblée ses bonnes résolutions et un potentiel qui parait très proche de ce que l’on attend d’un novillero en passe de pouvoir envisager le passage dans la classe supérieure. Il se distingua par une réception de son premier par véroniques puis sur un quite par chicuelinas après une monopique. Salut à l’assistance et entame décidée qui déclencha la musique, la suite se déroulant essentiellement à tribord pour des séries bien enchainées en donnant la distance. Le passage sur l’autre rive ne l’incita guère à insister et après un ultime remate par bernardinas, Adrien conclut par entière foudroyante qui lui assurait déjà une sortie par la grande porte... qui à Istres a la particularité d’être en fait...  la petite !!! Le quatrième ne sortait pas du même tonneau, il prit un puyacito avant qu’Adrien n’aille brinder sa faena au maître japonais 10e dan de karaté, établi en France, Hiroo Mochizuki ! Ensuite, visiblement contrarié par le jeu défensif de son opposant, Adrien ne lâcha paspour autant l’affaire, mais éprouva toutefois plus de mal à transmettre. Conclusion réussie par entière d’effet rapide.

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Cristian Pérez (oreille et deux oreilles) s’est fait rapidement remarquer par ses ganas, signifiant au conclave qu’il n’était pas venu d’Albacete pour faire de la figuration. Après deux rencontres puis un brindis à l’assemblée et un autre à un groupe d’amis, il alla au centre exécuter trois cambios, poursuivit sur la lancée par plusieurs muletazos dynamiques, finissant par se faire désarmer, mais se reprenant immédiatement pour se lancer dans une séquence encimista et tremendista conclue par une entière en se faisant bousculer sans mal. Le quinto a été ensuite reçu par quatre largas agenouillées suivies de capotazos électriques. Il brinda conjointement à Bernard Marsella et Denis Loré et démarra son trasteo genoux dans le sable, échappant de justesse à un accrochage pour avoir perdu l’équilibre. La suite en s’appuyant sur le côté bouillant et spectaculaire puis en étant victime d’un sérieux tampon qui le laissa un temps groggy, étant alors dirigé vers l’infirmerie, mais refusant finalement d’y entrer, faisant demi-tour pour reprendre le combat de façon énergique, l’entière qui tomba le novillo libérant deux pavillons reçus avec beaucoup d’émotion. C’était le fruit d’une autre tauromachie dans laquelle la volonté, l’énergie et le potentiel de transmission entrent largement en ligne de compte...

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Vincent Pérez (saluts et oreille) qui se présentait en piquée, de surcroît dans « son arène », est tombé sur deux bons adversaires. Il brinda sa première faena à son père, se fendant lors de l’entame avant de poursuivre au son de « Nerva » un trasteo appliqué, mais quelque peu mécanique, auquel il manquait la profondeur, celle qui s’acquiert avec l’expérience. Echec au descabello après entière caída. L’ultime s’étant cassé une corne, sortit un sobrero du même fer qui allait s’avérer très bon. Après un monopuyazo puis un salut de Morenito d’Arles et Miguelito au second tercio, Vincent brinda à la galerie une faena qui allait s’avérer décidée, mais inégale en impact comme en transmission, même si elle alla quelque peu a más. Demie tombée suffisante. A noter que Vincent fit alors la vuelta en y ayant invité Jean-Marie Raymond, ce dernier recevant au passage une ovation des plus méritées.

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Avant la double sortie a hombros, il a été annoncé que c’était en définitive Cristian Pérez qui avait remporté le prix...

  Voir le résumé de la novillada en cliquant  ICI

(NDLR : la journée de dimanche s’annonçant des plus compactes, les reseñas d’Istres et Aire ne seront publiées que lundi en fin de matinée. Quant aux autres nouvelles, elles attendront lundi soir, pour ne pas dire mardi matin...)