Jeudi 28 Mars 2024
Nîmes, Vic…

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Triomphe de López Simón qui est sorti a hombros par la porte des cuadrillas…

Dimanche matin. Devant une grosse demi-arène et par beau temps avec toutefois une brise gênante, ont été lidiés des toros de Zalduendo correctement présentés, piqués avec précautions, justes de forces la plupart, donnant un jeu varié à la muleta. Le second a été remplacé par un sobrero du même fer.

Morante de la Puebla (silence et sifflets) est venu expédier les affaires courantes, faute d’avoir trouvé un adversaire dont le potentiel se serait adapté à son toreo.  Un jour sans, avec trois pinceladas… y nada más. Son premier s’avéra invalide et a été remplacé par un exemplaire de la même maison face auquel il adopta le programme minimum, à savoir rien au capote, un tercio de piques pour la forme et sans ganas à la muleta où le vent n’arrangea pas les choses. Faena de aliño et entière caída au second envoi. Avec le quatrième, un secteur du public le prit à partie par dérision, acclamant les lances d’un banderillero pour essayer de le piquer au vif. Réplique par chicuelinas marchées pour un premier assaut poussé et un second en simulacre. Bon quite de Mora par chicuelinas puis doblones suaves qui finalement ont constitué le corps d’une non faena conclue illico presto par trois quarts de lame en passant par la Grande Bourse !

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Sympathique retour de David Mora (oreille et saluts) qu’on crut un temps perdu pour le toreo. Belle réception de son premier par capotazos allurés avant deux rencontres puis un excellent quite par gaoneras, Ángel Otero et José María Tejero saluant ensuite au second tercio. Brindis au conclave, deux cambios au centre suivis de derechazos qui transmirent sur les étagères et firent sonner la banda. David poursuivit par séries ajustées, exécutées avec autant d’aguante que d’entrega, le tout étant conclu par quasi entière. Avec le quinto, encore superbe capoteo de réception, deux piques sans histoire puis bon quite au centre par chicuelinas sincères avant d’aller brinder à la doyenne de Nîmes, un geste bien reçu par le public. Entame volontaire pour un trasteo qui le vit faire un bel effort face à un opposant compliqué. Sans pouvoir totalement s’imposer, l’une des satisfactions de cette course aura bien été de le revoir dans d’aussi bonnes dispositions, autant morales qu’artistiques…

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Venu prendre l’alternative, Ginés Marín (oreille et saluts) accueillit son premier avec une certaine allure avant une vuelta de campana et un bon quite par chicuelinas entre les deux rencontres. Au second tercio, belle prestation de Javier Ambel sur deux paires, puis remise des trastos avant un brindis au picador Guillermo Marín…

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qui n’est autre que son père ! Début par le haut puis séquences harmonieuses sur les deux bords, avec verticalité et relâchement, le bicho finissant amorcillado après entière.

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Avec l’ultime, juste de forces et piqué en deux fois parce que c’est écrit dans le règlement, il exécuta une faena opiniâtre brindée à l’assemblée dans laquelle il ne voulut rien lâcher, même s’il fit le boulot tout seul. Las, un échec avec la ferraille est venu contrarier ses plans, mais au final, le Jerezano laissa une impression somme toute favorable…

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Après-midi. Temps ensoleillé mais frisquet, arènes copieusement garnies. Six toros de Juan Pedro Domecq nobles mais faibles la plupart. Le cinquième, invalide, a dû être liquidé prématurément et à la demande du torero, un sobrero de regalo a alors été sorti.

Manzanares (oreille et silence) se distingua sur la réception au capote de son premier qui afficha des forces bien limitées au cheval. Profitant de sa noblesse, Manzanares la joua en mode démonstration, sans trop d’engagement, mais avec sa grâce naturelle qui donne un cachet artistique relevé à chacun de ses muletazos. Une œuvre magistrale soutenue par la Concha Flamenca qui libéra  un pavillon après un coup de canon a recibir.  Bonne réception capotera du quatrième piqué en deux fois en mode homéopathique, le bicho s’avérant à son tour bien juste de forces. Faena sans émotion, et relation de cause à effet, après quelques génuflexions du cornu, l’Alicantino décida d’en finir sans plus tarder.

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Alberto López Simón (silence, silence puis deux oreilles) joua d’abord les infirmiers devant son premier, se faisant toutefois remarquer dans un final encimista qui porta sur les étagères. Pinchazo puis entière. Le cinquième fut protesté pour faiblesse et à force de mettre pied à terre, il finit par se casser la patte avant droite, ce qui contraignit Alberto à abréger. Il alla demander ensuite le sobrero de regalo avec lequel il a exécuté au son de Nerva une faena compacte et dominatrice qui après entière lui valut les deux trophées d’une sortie a hombros certes méritée, mais qui était un peu l’arbre qui cachait in extremis la forêt…

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Varea (saluts aux deux) a pris l’alternative avec « Malavida » avec lequel il réalisa une faena brindée à son père comprenant des passages harmonieux qui eurent toutefois du mal à transmettre, l’émotion étant aussi limitée que la chispa de son opposant. Entière au troisième coup puis descabello.

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Avec le dernier, reçu par largas arrodilladas avant deux picotons, Varea se montra appliqué au cours d’une faena propre qui ne décolla vraiment jamais, faute d’avoir touché un adversaire plus endurant…

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Matin : deuxième corrida de la Féria. Corrida Concours de Ganaderías…

Manuel Quintas Resines : toro manso sin casta, Luis Miguel Encabo silence.

Los Maños : excellent toro de vuelta avec un grand premier tiers qui baissera en fin de faena, Javier Cortés, vuelta partagée avec le picador Gabin Rehabi.

Hoyo de la Gitana, toro manso con casta, Thomas Dufau salut.

Martinez Pedrés, noble limite soso, Luis Miguel Encabo, salut.

Flor de Jara, décasté, Javier Cortés salut.

Pedraza de Yeltes bon toro, Thomas Dufau, salut.

23 rencontres avec la cavalerie Bonijol.

Salut de Marco Leal à la seconde et grande ovation à Antonio Morena.

Prix au meilleur toro : Los Maños

Meilleure brega : Antonio Molina

Meilleur tercio de piques : Gabin Rehabi

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¾ d’arènes. Très bonne initiative du Club Taurin Vicois qui a limité au matador et un peón de brega la présence des toreros en piste lors des tercios de piques.

La traditionnelle corrida concours vicoise a été ouverte par un exemplaire de Manuel Quintas (encaste Jijón). Il prend quatre piques sans vraiment s’employer. Très vite, il se cale en querencia près des tablas. Charge réduite, mansedumbre, il n’y a pas de faena à envisager. Le revenant Luis Miguel Encabo abrège rapidement en descabellant à toro vif après trois tentatives infructueuses de mettre une épée. Le toro est sifflé à l’arrastre.

Très dans le type de l’encaste Buendía, le toro de Los Maños met la tête dans la cape et va livrer face au cheval une pelea qui marquera l’histoire vicoise. Bien mis en suerte par Javier Cortés, il va aller cinq fois au cheval en partant de loin. Bien piqué par Gabin Rehabi, le toro va se grandir sous le fer, restant collé de longues minutes arcbouté contre le peto. Grand enthousiasme sur les gradins et la musique joue pour la dernière rencontre donnée avec la pique de tienta, grosse ovation pour le piquero. Juste un petit regret, puisqu’il en faut, c’est que le toro ne soit jamais fixé lors des mises en suerte. Brave au cheval, le toro sera noble à la muleta. Cortés réalise de très bonnes séries à droite dans lesquelles le Santa Coloma s’investit. A gauche, c’est plus compliqué, le toro passe moins bien. Retour à droite, mais le toro s’éteint. Brusquement, il part vers les tablas. Sans cette fin probablement due au fait que le bicho s’est beaucoup employé sous le fer et un manque de poder de torero qui recule sur les naturelles, nous aurions assisté au premier indulto vicois. Cortés tue mal après une tentative de recibir approximative et doit se contenter d’une vuelta très chaleureuse qu’il partage avec le piquero.

Sort en troisième un joli exemplaire de Hoyo de la Gitana. Il faudra le métier de Nicolas Bertoli pour compenser les erreurs de mise en suerte et faire venir le toro. Celui-ci vient avec force et violence et fait chuter le groupe équestre à la seconde rencontre et le cavalier à la quatrième. Après un bon tercio de banderilles à charge de Rafael Viotti, Thomas Dufau ne pèsera pas assez sur un toro manso con casta qu’il tuera d’une bonne estocade entière.

Le quatrième, de Martínez Pedrés, est bien dans le type Aldeanueva. Il prend quatre piques sans pousser et brillera surtout par une noblesse fade au derniers tiers. La faena d’Encabo est appliquée, mais manque de transmission.

Le cinquième est un Flor de Jara nouvelle mouture. Noir, haut, loin du style Bucaré, il n’en avait ni la bravoure, ni la noblesse. Insipide au cheval et à la muleta, il ne laissera pas de souvenirs, ni à Javier Cortès, ni aux aficionados présents, si ce n’est deux extraordinaires paires de banderilles d’Antonio Molina qui saluera sous une ovation de gala accompagnée par les Armagnac d’Eauze. .

En dernier lieu sort un joli toro de Pedraza de Yeltes. Légèrement boiteux, il sera protesté à son entrée en piste. Il se reprendra rapidement. Il pousse avec force lors de la première rencontre avec le cheval. Il faudra tout le métier de Curro Sánchez pour compenser une lidia et des mises en suerte inadaptées et montrer que le toro a une réelle bravoure. Le piquero sera très applaudi à sa sortie. A la muleta, le bicho en vrai Pedraza, est très noble. Thomas Dufau, sans démériter, ne saura pas exploiter toutes les possibilités offertes. Il conclura toutefois sa faena par une très belle estocade.

Trois heures pour cette corrida concours dont on retiendra trois tercios de piques, le plus brillant et émotionnant avec le Los Maños et Gabin Rehabi, le plus violent et technique avec le Hoyo de la Gitana et Nicolas Bertoli et le plus appliqué avec Curro Sánchez et son Pedraza de Yeltes et un grand toro de Los Maños. On aurait pu crier enfin « Ici c’est Vic » !

Après-midi : troisième corrida de Féria. Six toros de Valdellán (+ un sobrero du même fer en remplacement du sixième) pour :

Domingo López Chaves : une oreille, silence, Juan Carlos Vengeas : silence, vuelta contestée, et César Valencia : silence, blessure.

¾ d’arènes. Tout aurait du s’arrêter au bon premier toro, bien mis en suerte et toréé à son avantage par un López Chaves plus posé « qu’autrefois ». Le torero de Ledesma a aussi réalisé une opération de marketing en montrant qu’il pouvait être un chef de lidia investi et efficace, à bons organisateurs salut… !

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Les deux suivants sont devenus invalides en perdant un sabot, maladie vicoise dont la raison est peut être dans le réaménagement des corrals et les conditions météorologiques de ces dernières semaines.

Les deux suivants, manquant de force, n’ont pas permis grand-chose. Venegas a toréé sur le voyage et le pico, le noblote cinquième. Il s’est contenté d’une vraie série en fin de faena et d’une estocade efficace pour s’attirer les faveurs d’un public qui commençait à s’ennuyer.

En sobrero est sorti un toro manso con casta piqué avec efficacité par Alberto Sandoval avec l’aide de López Chaves.

Le toro va déborder un César Valencia encore trop vert et le blesser sérieusement. Il a reçu une cornada de trois trajectoires dans le jarret de la jambe droite et en plus, il a été victime d'un pneumothorax après avoir été pris par le sixième toro de Valdellán. Le docteur Claude Giraud a donné des premiers soins au Vénézuélien qui a été transporté à l'hôpital d'Eauze. Les blessures sont d'une profondeur de 10 centimètres chacune. On craint des complications…

(TR - Corridasi)