Vendredi 19 Avril 2024
Séville, Béziers, Madrid, Cœur de Pirate, Procès…

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La dernière oreille de la Feria pour Rafaelillo...

Devant plus de trois quarts d’arène pour la clôture de l’édition 2016 de la « Feria de Abril » avec la traditionnelle miurada, c’est Rafaelillo (saluts et oreille) qui a été le plus en vue. Après avoir perdu un trophée à son premier à cause des aciers, il alla chercher une récompense au quatrième en allant accueillir son adversaire a portagayola avant de se battre comme un lion lors d’une faena brindée à Javier Castaño et de conclure par estocodón.

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Javier Castaño (saluts aux deux) a été invité à saluer à l’issue du paseo, certainement pour lui rendre hommage par rapport à la lutte qu’il a menée cet hiver contre le cancer… dont il est sorti vainqueur ! Sa première faena, bien qu’inégale, comprit de beaux mouvements gauchers, et avec le dangereux quinto, le Salmantino se lança à fond dans une bataille compromise, son opposant ne baissant jamais sa garde, conclue par espadazo.

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Manuel Escribano (saluts et silence) reçut à son tour son premier a portagayola avant de faire sonner la musique pour son excellent capoteo par véroniques. Bon tercio de piques avant l’incursion d’un espontaneo qui évita le pire de justesse. Par la suite, faena qui alla rapidement a menos, à l’image du toro. Avec l’ultime, Manolo étala toute sa décision, mais face à l’absence de charge de son opposant, le maestro de Gerena ne put réussir le desquite.

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(Photos : Maurice Berho)

BÉZIERS

Un petit millier de spectateurs, météo clémente. Six novillos de Blohorn inégaux de présentation, comportement et forces, intéressants la plupart.

Denis Loré (saluts) s’est distingué au capote et après deux rencontres, il brinda à l’assistance une faena bien conduite dans son entame, la suite s’avérant inégale mais intéressante sur les deux bords avant pinchazo puis demie.

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Jérémy Banti (saluts) a brillé sur les capotazos de réception et après deux piques puis un brindis au public, il distilla des muletazos élégants et ajustés sur les deux mains, le tout se diluant un peu sur la fin, notamment avec les aciers.

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Roman Pérez (oreille) se montra entreprenant et dynamique, tant au capote qu’avec la muleta. Face à un adversaire qui devint assez rapidement rajado, il ne lâcha pas prise et obtint la première récompense de la tarde après entière.

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Thomas Dufau (oreille) afficha lui aussi pas mal de décision, affichant de bonnes manières au capote, et après deux rencontres, il brinda à l’assemblée une faena démarrée au centre par deux cambios et poursuivie par plusieurs échanges harmonieux. Après s’être fait désarmer, le Landais se reprit bien, notamment à droite, et en termina d’un espadazo.

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Tomas Cerqueira (deux oreilles) prit un client aux forces limitées  qui fut cuidé au cheval sur deux rencontres avant une faena qui comprit plusieurs échanges méritoires, surtout à tribord, l’autre rive s’avérant moins accessible. Entière tombée.

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Cayetano Ortiz mit un terme à la séance en prenant un Blohorn piqué deux fois avant un brindis à Christian Coll, l’organisateur.

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Début par deux cambios au centre face à un opposant aux charges limitées qui finit par se coller. Le jeune maestro local se montra volontaire, mais ne put s’imposer, faute de matière première adéquate. Entière perpendiculaire après pinchazo puis descabello.

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En matinée, quatre novillos de Blohorn ont été combattus par quatre novilleros devant une petite chambrée. Le deuxième a été crédité de la vuelta posthume.

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Tibo Garcia (saluts) a débuté avec un novillo juste de forces. Excellent au capote, il construisit, après une rencontre préservée, un trasteo comprenant quelques mouvements méritoires, mais inégal d’intensité. Conclusion par entière au second envoi, puis descabello.

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Carlos Olsina (saluts) a bien démarré au capote et après l’épreuve de la pique, le Biterrois débuta sa faena en soignant le style avant que tout ne se dérègle à la suite d’un désarmé puis d’une voltereta. Conclusion par bajonazo puis pinchazo.   

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El Azabache (oreille) a aligné plusieurs capoazos décidés avant deux bonnes rencontres puis une entame de faena soignée sur les deux côtés, son trasteo se poursuivant par échanges inégaux mais volontaires. Entière tombée puis descabello.

Pierre Mailhan (saluts) s’est montré appliqué et décidé. Après deux piques, il se fit applaudir avec les palos puis construisit une faena aux contours irréguliers conclue par bajonazo puis pinchazo.

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Les quatre novilleros ont brindé au public. Le picador Gabin a assuré toutes les rencontres, piquant tous les novillos à la demande du ganadero, celui de Tibo avec une pique normale de novillada, les trois autres avec une pique de tienta.

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Bonne organisation. A l’issue du festival de l’après-midi, les participants ont remercié Christian Coll en piste. Ce dernier les a tous remerciés, ainsi que plus tard l’éleveur. Enhorabuena à tous…

MADRID

A Las Ventas, devant un quart d’arène et face à des novillos de Guadajira, Manolo Vanegas a salué à son premier et a fait une vuelta à l’autre. A noter que le Vénézuélien a été victime de deux volteretas, sans trop de dégâts apparents.

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Deux silences pour Amor Rodríguez et Curro Durán.

(Photo : Juan Pelegrín – Las Ventas)

CŒUR DE PIRATE

Dans une vie d’aficionado, il y a des moments qui restent à jamais gravés dans notre mémoire et dans ce domaine, Séville a été prodigue cette dernière semaine en triomphes particulièrement marquants, avec dans un ordre purement chronologique l’indulto d’un Victorino par Escribano et lors de la même course le faenón d’Ureña, le lío formé par Morante et enfin l’ouverture pour la première fois de la feria et dans la carrière de ce torero, de la Porte du Prince par Juan José Padilla.

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Trois événements d’importance dans une « Feria de Abril » qui jusque-là pouvait être qualifiée de médiocre, pour ne pas dire d’ennuyeuse la plupart du temps. Au point que ça en devenait inquiétant, mais les dieux du toreo ont fini par s’en mêler pour changer le cours des choses. Comme ce samedi avec Padilla, un Pirate soudainement visité qui a ouvert son cœur pour nous offrir, non sans prendre de risques, à l’image de ses deux réceptions a portagayola où il fallait en avoir deux comme des calebasses, deux trasteos conséquents, bien dans son corte, avec toujours cette envie de se surpasser et de casser la baraque.

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Compte tenu de tout ce qu’il a subi au cours de sa carrière qui n’a jamais été un long fleuve tranquille et des blessures qui sont allées avec, jusqu’à la plus sérieuse, on peut effectivement s’étonner et se demander ce qui pousse encore le Cyclone, qui fait figure de rescapé, voire de miraculé, à continuer d’aller se mettre devant les toros. N’étant pas dans les petits papiers, la réponse me parait pourtant se résumer en un mot, l’Aficion, traduite par ce besoin de toros qui règle sa vie, comme pour d’autres une partition, un stylo ou encore un ballon. C’est visiblement comme si une force intérieure le poussait à se surpasser et quelque part, j’ai toujours été admiratif devant autant de fougue, de don de soi, peut-être même de folie.

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Après, on est dans la relativité des choses, dans la subjectivité, dans la puissance, ou pas, d’une charge émotionnelle que chacun éprouve à sa manière. Et une chose est sûre, il serait totalement vain de vouloir comparer ces trois corridas, ou leurs protagonistes, qui sont d’ailleurs bien la preuve vivante de toute la diversité d’une palette où chacun peut trouver son bonheur selon ses propres ressentis. Car qu’y a-t-il de plus antinomique que le toreo de Morante et celui de Padilla ? Et pourtant… Avec l’éblouissante démonstration de l’artiste de La Puebla et les trois oreilles du Jerezano, tous les jurys de la terre taurine vont être bien emmerdés au moment de décerner le titre de triomphateur. D’un côté, comment ne pas l’attribuer à celui qui a fait chavirer la Maestranza au-delà de toutes les espérances, et de l’autre, comment le refuser au seul torero qui vient d’ouvrir la Porte du Prince ?

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En définitive, quel que soit le palmarès et au-delà des querelles de style et de ressenti, avec son Cœur de Pirate et le créneau qui est le sien, Juan José Padilla a incontestablement obtenu hier sa plus belle victoire face à l’adversité et la malasuerte. Avec au bout du tunnel, une émouvante sortie par la plus belle des portes, celle du Prince… qu’il est enfin devenu sur les bords du Guadalquivir !

(Photos : Maestranza)

PROCÈS

La Coordination des Clubs Taurins de Nîmes et du Gard a suivi avec beaucoup d'attention le procès de “Rodilhan 1” et prend acte du jugement rendu par le Tribunal Correctionnel de Nîmes le 14 avril dernier.

Ce jugement a permis de mettre en lumière la culpabilité des antis corrida du CRAC. Les 30 clubs taurins de la Coordination tiennent à faire part aux aficionados impliqués qu'ils peuvent compter sur leur total soutien présent et à venir, et remercient également les avocats, Maîtres PARA et DURAND, pour leur important travail sur cette affaire.

La Coordination reste mobilisée pour les procès suivants où les antis corrida encourent seuls des condamnations, et pour toute manifestation de défense et de promotion de nos cultures taurines.

(Communiqué)