Jeudi 18 Avril 2024
OSBORNE

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José Luis Osborne : Des toros au milieu d'un empire...

En prononçant le mot Osborne, les premières images qui remontent à la surface sont bien sûr les fameux « toros de la carretera », ceux que l'on voit de très loin, symboles d'une Espagne qui résiste tant bien que mal à une mutation discutable par certains aspects. En effet, de nos jours, s'il reste encore quelques toros, les autorités ont obtenu la suppression du nom sur les panneaux. Signe des temps...

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Osborne, c'est avant tout un empire dans la production des vins et liqueurs, mais aussi de jambons de bellota et autres produits dérivés, ainsi qu'une implication financière dans la restauration, avec notamment la chaîne Cinco Jotas.

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Mais il y a aussi les toros... Je me souviens de ceux que l'on voyait à l'époque au bord de la route qui va de Jerez au Puerto de Santa María, là où se trouve la bodega principale. Mais à présent, c'est à la finca « Puerto de Azabuche », à Castillo de Las Guardas, à deux pas des fameux Juan Pedro Domecq dont ils sont issus, que José Luis Osborne élève ses toros.

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Après les Conde de la Corte l'an dernier, Stéphane Fernandez Meca et la commission taurine ont arrêté justement leur choix sur les novillos de José Luis Osborne pur la prochaine novillada de Riscle. Un lot sérieux, avec du trapío, varié de robes, bien en phase avec la volonté de présenter et découvrir dans cette arène gersoise des élevages que l'on a peu l'habitude de voir...

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A l'issue de la visite, j'ai pu m'entretenir avec l'éleveur qui nous a présentés tous les produits de la maison pour une dégustation, ce qui n'est jamais désagréable. Et nous sommes revenus bien sûr sur ses toros...

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« Dans la famille Osborne, nous sommes impliqués dans les toros depuis des générations. Mon grand-père José Luis a créé la ganadería en 1952. Il avait acheté à mon oncle un lot de Juan Pedro Domecq puis plus tard, mon père, ganadero issu de la famille des Pérez-Tabernero, a repris le flambeau, puis mon tour est venu et nous avons séparé les affaires et les toros qui ont alors été transférés ici il y a environ vingt ans. Je suis fils unique et avec ma mère Rosario, nous tenons beaucoup à continuer l'élevage...

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A présent, c'est moi qui m'occupe de cette branche, d'autres membres de notre famille étant dans les affaires, que ce soit le négoce du vin, l'alimentaire ou la restauration. Les toros, c'est avant tout pour maintenir notre réputation, se divertir et passer de bons moments.

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En Espagne, avec beaucoup trop de directives, ils ont fini par nous faire enlever le nom de nos fameux toros, la raison est politique, mais tout le monde sait quand-même que ce sont des Osborne !

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En ce qui concerne la novillada pour Riscle, les novillos sont bien dans le type, avec de la tête, bas fins, ils sont issus de bonnes lignées et j'ai confiance, je crois qu'ils vont embestir. Nous avons peu de bétail et pour le peu que nous avons, nous essayons qu'ils sortent bien !

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Nous possédons environ cinq cents têtes de bétail et nous allons sortir trois novilladas, dont celle de Riscle, et autant de non piquées. C'est compliqué pour beaucoup de raisons, mais on maintient la ganadería pour nous faire plaisir, par aficion, sans vouloir produire à l'excès. On s'adapte aux lois du marché et ce n'est pas la peine de produire plus si on ne vend pas ! Actuellement, au vu de la situation, notre but est avant tout de maintenir cet élevage...

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Pour l'anecdote, notre toro le plus célèbre a été « Atrevido », lidié le 15 mai 1966 à Madrid. Je n'étais pas à la course, mais elle était retransmise à la télévision pour la première fois et je l'ai donc vue sur le petit écran. C'était un très bon toro, bravo et noble, qui descendait d'une excellente lignée... que nous continuons à exploiter ! Mais nous avons eu d'autres grands toros, comme à Pamplona en 1985 avec un toro de rabo pour Esplá, un toro pour José Tomás à Málaga, pour Morante aussi... »

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Voir la vidéo de la faena d'Antoñete avec "Atrevido" en cliquant ICI

L'avis de Stéphane Fernandez Meca

« A Riscle, on a la volonté de faire découvrir des élevages que l'on a un peu oubliés. Chez Osborne, c'est le fils qui a pris la suite de son père, il repart pratiquement de zéro, c'est comme quelque part une seconde présentation et c'est bien que ce soit nous qui lui donnions une deuxième opportunité !

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A titre personnel, je me souviens de la corrida d'Aignan en 2003 où j'avais coupé quatre oreilles, une corrida qui était sortie extraordinaire... »

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On va donc souhaiter que douze ans après, la novillada de Riscle soit du même tonneau ! Comme le bon vin... Suerte !!!