Vendredi 03 Mai 2024
Normal
Jeudi, 10 Avril 2014

Pourquoi applaudir ce qui est normal ?

 Je ne résiste pas aujourd’hui au plaisir de vous faire part d’un texte trouvé sur un blog espagnol qui reflète parfaitement ce que je pense…

« Je suis maintenant assis sur mon siège et rompu à mille voyages, au bord du couloir car je préfère être dérangé par les hôtesses quand elles passent avec leur chariot, plutôt que de demander à mon voisin de gauche la permission d’aller aux toilettes ! Ma ceinture bouclée, mon siège non incliné, la tablette relevée et le blouson sur le porte-bagages supérieur. Je maitrise toutes les consignes à suivre en cas de problèmes et à la force de voyager, je regarde d’un œil distrait les gestes de la souriante hôtesse qui nous indique les sorties de secours, comme si elle croyait qu’en cas d’accident, certains d’entre nous pourraient être sauvés !

Et cet ensemble de ferraille et de plastique décolle, contrairement à ce que les lois de la physique indiquent, et une fois de plus, rompu par de nombreux trajets, je m’endors sans même prêter attention aux airs effrayés de ceux qui sont autour.

Au terme d’un trajet ennuyeux, vient le moment d’atterrir. Quelques familles se prennent la main, deux enfants pleurent parce qu’il leur faut toujours pleurer, et les hôtesses, règlementairement assises sur leur siège, devisent sur les bienfaits du vernis à ongle vert présenté à la télé. Le machin, contrairement à ce que mes lois de la physique m’indiquent, se pose sur la piste et de nombreux passagers applaudissent tandis que deux autres enfants pleurent car il faut toujours qu’ils pleurent. Et une nouvelle fois, discipliné, je pense à la même chose : pourquoi applaudissent-ils alors qu’il est tout à fait normal d’atterrir ?

Car dans cette vie, au moins pour Jesulín de Ubrique et moi, tout est pareil que le toro. Nous, qui en avons marre de prendre l’avion, trouvons ça normal de ne pas applaudir quand meurt un toro manso, quand le torero n’a pas été à la hauteur ou quand les deux circonstances sont réunies, et en désaccord avec ça, on regarde avec une vaniteuse indifférence ceux qui applaudissent celui qui est au centre du ruedo, sans nous rendre compte que ce qui est normal pour nous, est extraordinaire pour eux, et pire encore, nous oublions aussi un petit détail, ils sont les plus nombreux !!! »