Quand un torero de l’ombre se retrouve en pleine lumière…

 Ce qui s’est passé le 1er janvier à Mérida (Mexique) n’est pas banal. Pour la corrida de rejón du Nouvel An, Germán Rodríguez, novillero colombien engagé comme sobresaliente, s’est taillé sa part de succès en exécutant pas moins de six quites !

Pour lui, sont descendus des gradins des cris de « Torero ! Torero ! » comme il n’avait pas dû sans doute en entendre beaucoup avant… Son heure de gloire !

Il faut dire que dans son rôle particulier, s’il a pu se mettre en évidence, il le doit à la mansuétude des rejoneadores, ce qui n’est pas vraiment courant. Car la fonction de sobresaliente est plutôt ingrate… Tu t’habilles et tu files vers la plus grande inconnue, sans savoir si tu vas faire seulement une passe ou si tu vas devoir t’appuyer plusieurs toros ! Tout ça en étant toujours attentif, vigilant, et généralement, en repartant avec un costume bien propre… sans avoir donné le moindre capotazo !

Il arrive toutefois qu’un maestro invite son sobresaliente à exécuter un quite, ce qu’il devra alors faire sans perte de temps, mais aussi en cuidant le toro qui la plupart du temps n’est pas le plus facile du lot… Un exercice pour lequel il faut se tenir prêt, avec lequel on doit essayer de briller sur quatre ou cinq passes, sans non plus se mettre trop en évidence. Question de mesure…

Reste qu’avec cette corrida du Nouvel An, Germán Rodríguez a au moins réussi une chose, faire parler de lui, ce qui va certainement lui donner mentalement des ailes pour obtenir ce qu’il a à présent en ligne de mire, l’alternative. Un vœu qui tombait à point ce 1er janvier, non ?