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Frères
Jeudi, 26 Décembre 2013

Un lien fraternel issu de la douleur…

On se souvient encore, bien sûr, de l’horrible blessure subie à Saragosse par Juan José Padilla et l’on a appris récemment celle du torero mexicain Juan Luis Silis à Pachuca, par beaucoup de points comparable à celle du Cyclone. Dans les deux cas, les médecins ont accompli des miracles, mais comme l’a vécu Padilla, Juan Luis  poursuit étape par étape sa récupération, en passant par les mêmes souffrances.

Toutefois, pour l’un comme pour l’autre, l’illusion a repris le dessus, et Silis trouve en Juan José le parfait miroir, le modèle, celui en qui il puise ses forces pour supporter la douleur et les épreuves successives. Récemment, il comptait même reprendre à la Monumental de Mexico, mais la raison l’a emporté sur la passion et Juan Luis a dû se résigner à déclarer forfait.

Le Cyclone de Jerez était lui bien présent, et il lui a brindé un toro, ce qui a valu une émouvante ovation aux deux protagonistes. Quelques semaines auparavant, juste avant de sortir de l’hôpital, le Mexicain avait reçu la visite de Padilla. Et quand Juan Luis lui a témoigné toute l’admiration qu’il avait pour lui, le Pirate lui répliqua tout simplement «  Patience ! »…

Cette patience dont il avait dû faire preuve au prix de je ne sais combien d’interventions chirurgicales avant de pouvoir récupérer et de retrouver le chemin des ruedos, cette même patience dont va devoir faire preuve Juan Luis, qui récemment, lors d’un tentadero, a saisi une muleta pour esquisser quelques gestes toreros et retrouver des sensations toreras. Et pour qui le combat continue.

Avec ces mots de Silis pour évoquer son ressenti : «  Le toro nous a fait frères ! »… Frères de détresse, de souffrances, mais aussi merveilleux exemples de courage. Et peut-être, un jour, aura-t-on droit à un mano a mano dans la Monumental ! Ce serait certainement le meilleur hommage, aussi vibrant que mérité, qui pourrait leur être réservé, non ?