Mercredi 01 Mai 2024
Lettre ouverte
Samedi, 12 Octobre 2013

Quand la Coordination s’adresse aux antis et à M. Garrigues…

AVANT LES FESTIVALS DE MANDUEL, BEAUCAIRE, RODILHAN ET VAUVERT, LETTRE OUVERTE AUX ANTIS CORRIDA ET EN PARTICULIER À M. JEAN-PIERRE GARRIGUES, DU CRAC EUROPE…

Après RODILHAN et ALÈS, vous avez franchi, cet été, à RION-DES-LANDES, un palier supplémentaire dans votre violence aveugle et dangereuse. Les aficionados que nous sommes ne peuvent rester muets devant ce déferlement de haine car, cette fois-ci, ce ne sont pas des aficionados désemparés et énervés que vous avez provoqués, mais des gendarmes, professionnels du maintien de l’ordre. Bien entendu vous justifiez la mise en danger de vos propres militants en utilisant l’argumentaire, malheureusement bien rodé, du terroriste victime de sa propre bombe, ou du pompier pyromane : les fanatiques ont, de tous temps, justifié leurs exactions par l’intérêt supérieur d’une « bonne cause ».

Dans son édition du 28 août 2013, le journal Midi Libre nous explique que vous en appelez, pour expliquer votre comportement inacceptable, au concept de désobéissance civile ; en oubliant, évidemment, que celui-ci ne peut être invoqué que dans un état non démocratique où les droits élémentaires des hommes ne sont pas respectés.

S’il vous plaît, Monsieur GARRIGUES, n’insultez pas, avec des évocations pareilles, la mémoire de GANDHI, ou celle de Martin Luther KING, tous deux pacifistes avérés.

Dans la réponse qu'il a faite à votre mouvement le 27 septembre dernier, le Député et Président du Conseil Général des Landes, Monsieur Henri EMMANUELLI, s'inquiète, à juste titre, de votre conception de la démocratie. Comme lui, nous pensons que, dans la période actuelle, nos concitoyens ont certainement mieux à faire de notre pays que de se diviser sur une question dont on connaît, à l’avance, les points de vue inconciliables.

Depuis quand doit-on mettre aux voix un fait culturel ? Nous avons, quant à nous, la faiblesse de penser que c’est l’honneur de notre République de protéger les cultures minoritaires. La démocratie n’est pas là pour étouffer les différences (politiques, religieuses, philosophiques ou culturelles), mais au contraire, pour permettre qu’elles cohabitent pacifiquement.

Au cours d'un mois d'octobre où divers spectacles taurins se dérouleront à MANDUEL, BEAUCAIRE, RODILHAN, VAUVERT... (communes que vous harcelez régulièrement), les aficionados tiennent à rappeler qu'ils n’obligent personne à aller aux arènes, ne contraignent pas ceux qui n’ont pas les mêmes valeurs qu’eux, ne veulent pas décider pour tout le monde du rapport de l’homme et de l’animal. Par contre, ils n’accepteront jamais que quiconque décide à leur place de ce qui est bon ou mauvais pour eux. Souvenez vous, Monsieur GARRIGUES, que des Cathares aux Huguenots, de MISTRAL à Gaston DOUMERGUE, les peuples du Midi (les traditions taurines sont identitaires des régions du Sud) ne se sont jamais laissés dicter leur conscience par qui que ce soit.

Avec PASCAL, nous faisons le pari de votre intelligence, en espérant que votre raison saura prendre le pas sur votre passion, avant que vos provocations incessantes n’aient conduit à l’irréversible. Dans un moment de lucidité, relisez les saines pensées de ce philosophe qui vous apprendra que « l’homme n’est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l’ange, fait la bête ».

Les 28 Clubs de la Coordination des Clubs Taurins de Nîmes et du Gard

(NDLR : Qu’ajouter de plus ? Rien...)