Léa en ambassadrice convaincante…

Devenu plutôt couche-tôt avec l’âge, je m’étais tout de même promis de faire un effort pour suivre jusqu’à son terme l’émission de Laurent Ruquier « On n’est pas couché » pour la seule raison que Léa Vicens figurait sur la liste des invités avec Olivier de Kersauson, la chanteuse Juliette, l’écrivain Antoine Compagnon et Rama Yade.

Une terna hétéroclite et comme souvent dans ce genre d’émission, une sorte de ping-pong d’un sujet à l’autre, avec des retours, ainsi que des interventions de Natacha Polony, Aymeric Caron et en « guest star » Nicolas Bedos.

Vous comprenez bien qu’il ne pouvait s’agir dans ces conditions d’une opportunité pour aller au fond des choses, et pour Léa, il y a avait le risque d’être sévèrement contrée, notamment par Caron. Sauf que d’emblée, le navigateur, à sa façon, s’est montré plutôt favorable, puis Juliette s’est mise à entonner une copla taurine avant de rappeler l’aspect culturel de la corrida, et même Natacha, ne pouvant pourtant d’être taxée d’aficionada, a elle aussi recadré le débat. Et là-dessus, la première intervention de Caron est tombée bien à plat… Au point que Ruquier a dégagé en touche en changeant de sujet… jusqu’au second tercio…

Si ça continue, je vais prendre du Guronsan pour tenir le coup, Ruquier se lançant dans de longues tirades et un débat avec Rama Yade venue vendre son bouquin qui s’étale sur son récent passé politique avec la petite cuisine qui va avec… dont je n’ai strictement rien à foutre ! Et le temps passe…

Intermède avec Nicolas Bedos qui n’a rien trouvé de mieux que de déclarer qu’il était plutôt pour la corrida… surtout si c’était le torero qui se faisait tuer !!! Indiscutablement, le niveau montait…

Moi qui n’ai pas le pied marin pour deux ronds, je ne sais pas pourquoi, mais je me suis pas mal reconnu dans certains propos de De Kersauson. J’ai aimé son discours, ses perceptions, et surtout, sa manière de dire les choses. Avec la palme pour sa courte mais féroce diatribe sur Facebook qui vaut son pesant de moutarde ! Mais aussi, bien sûr, pour sa position sur la corrida.

Arrive enfin le tour de Léa. Du charme, bien sûr, mais aussi une certaine force de conviction dans ses propos, face il faut bien le préciser à un Laurent Ruquier à mon avis objectif qui a précisé que s’il n’était pas vraiment fan, il ne voyait pas pourquoi on empêcherait ceux qui aiment ça de se rendre aux arènes ! Sans le savoir peut-être, il venait là de résumer en une phrase le fond du problème...

Puis ce fut au tour du principal contradicteur, Aymeric Caron. Visiblement gêné aux entournures par les propos de ses voisins, il a attaqué avec l’exception de la loi pour les zones de traditions, s’empêtrant ensuite sur la désertion de la corrida pour laquelle il a soi-disant des chiffres… qu’il a oublié de citer ! Auparavant, il a tenu à, souligner que deux tiers des Français n’étaient pas favorables, ce qui supposerait donc qu’un tiers l’est, ce qui représente tout de même 20 millions de personnes. On n’en demande pas tant ! D’autant plus que ce genre d’argument, basé sur des sondages toujours discutables, supposerait aussi qu’il faudrait bien faire la différence entre ceux qui n’aiment pas sur le fait de vouloir prohiber ou non… pour la bonne et simple raison que ce n’est pas parce que je n’aime pas les courses automobiles, le rap ou les betteraves qu’il faut les interdire !!!

Mais la perle, c'est d'affirmer que ceux qui combattent les toros seront plus tard des tortionnaires !!!  Celle-là, il fallait la sortir, et le bellâtre de service n'a pas hésité une seconde...  Poursuivant sur la souffrance animale, il s’est fait enfermer par Juliette qui elle, a eu au moins le sens de l’humour. La suite, avec un Caron qui essaie notamment d'esquisser les farpas et de faire passer l’idée que le toro n’est pas sauvage, genre chien chien à sa mémère, se faisant refouler dans ses dix-huit mètres par De Kersauson au sujet de la mort du toro…

Au final, même si comme d’habitude chacun campera sur ses positions, je trouve que pour beaucoup de raisons, Léa s’en est plutôt bien sortie. Télégénique au possible, il est vrai plutôt bien soutenue, elle a réalisé une faena d’importance qui sans pouvoir évaluer l’impact qu’elle aura eu sur les téléspectateurs, a au moins eu le mérite de montrer un autre visage que celui que décrivent souvent nos contradicteurs. Olé y enhorabuena, Léa !!! Et comme l’a dit Caron, voilà une excellente ambassadrice pour la cause taurine ! Si c’est lui qui le dit…

(Illustration : copie d'écran)