Vendredi 29 Mars 2024
Léa Vicens

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La belle aventure, depuis Nîmes en passant par l’Andalousie, avant de revenir… à Nîmes !!!

Le 14 juillet, Léa Vicens fera sa présentation en France, aux Saintes-Maries-de-la-Mer, et deux mois plus tard jour pour jour, elle prendra l’alternative à Nîmes, se faisant consacrer par celui qui a certainement le plus compté dans sa trajectoire, don Ángel Peralta, un grand maestro dans cette discipline.

Depuis la Marisma, elle s’est forgé une technique et des objectifs qui progressivement l’ont conduit à entrer dans les cartels, montant en puissance cette année où la Maestranza de Séville l’a accueillie lors de la dernière Feria d’Avril. Une première étape vers la reconnaissance et la consécration…

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Les débuts

Comment et à quel âge vous est venue l’envie d’être rejoneadora ?
Depuis ma plus jeune enfance j'assistais aux corridas sur les genoux de mon père à Nîmes. C'est à l'adolescence, du haut des amphithéâtres, que j'ai commencé à rêver... de très loin ! Plus tard, après mes études universitaires, je suis partie en Espagne pour essayer.

Qui vous a soutenu et comment en êtes-vous venue à vous retrouver chez les Peralta ?
Ma famille et mes amis (les vrais !) étaient présents. Grâce à la cavalerie Bonijol, à qui j'avais été présentée par Hervé Galtier, et avec qui j'ai réalisé quelques paséos d'alguacil,  j'ai pu  connaître des gens en Espagne et petit à petit, la famille Peralta.

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Quelles étaient au début vos activités chez eux ?

Depuis le début, et maintenant encore, je travaille pour eux pour dresser leurs chevaux. Ils savaient que mon intention était de toréer et m'ont prévenue de la quasi-impossibilité de la chose. Petit à petit j'ai commencé à acheter des poulains sauvages pour les rendre toreros.

A partir de quel moment vous êtes-vous sentie vraiment rejoneadora ?
Depuis mon début en public le 12 octobre 2010.

La formation

Qui dirige votre entrainement ?
Moi-même.

Quel est le contenu de votre entrainement au quotidien ?
En été, le matin: de 6h30 à 14h, 4 h de "travail" pour les Peralta, le reste pour mes jeunes poulains.  L'après-midi : de 17h-22h, entraînement de mes chevaux dressés. Avec les miens, j'alterne entre dressage, carretón, campo et vaches, mais tous sont montés tous les jours.

Quelles sont les principales difficultés à surmonter ?
Essayer de garder une progression constante et ascendante.

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Pensez-vous avoir encore une marge de progression ? Dans quels domaines ?
Bien sûr, j'aimerais renforcer mon écurie, je possède 14 chevaux, 10 prêts et 4 en préparation. Au niveau technique, je cherche toujours à être perfectionniste et à atteindre un grand niveau. Comme Torera, je m'inspire beaucoup de la gestuelle de certains matadors pour travailler "el Arte" !

Comment pouvez-vous définir votre style ?
Classique, toujours de face.

Avez-vous des modèles ?
J'admire énormément de rejoneadores, ceux de la cime évidemment, et ceux qui ont lutté.

La cuadra

Combien de chevaux avez-vous ? Quelles sont vos principales montures ?

Diluvio et Samurai de salida, Bético, Caramelo, Desafío, Gacela et Imperioso aux banderilles, Ardilla et Jazmín au dernier tercio, plus quelques poulains en cours de dressage.

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Le dressage est-il une des parties importantes de vos activités ?
Je considère que c'est fondamental. Je le pratique quotidiennement.

Comptez-vous étoffer encore plus votre cuadra ?
Oui, j'ai beaucoup d'espérances avec mes nouveaux chevaux. 

Le public

Comment avez-vous vécu vos premiers contacts avec le public ?
Très bien, j'avais fait auparavant beaucoup de représentations équestres en public. J'ai aussi un rôle important (carrousel, haute école en main) dans le spectacle des Peralta, qui se produit internationalement.

Quels ont été les meilleurs souvenirs de vos premières étapes ?

L'acquisition de « Gacela », mon premier cheval, qui est actuellement un des meilleurs de mon écurie. Les premières oreilles coupées, toutes les queues. La satisfaction de mes maestros lors de mes triomphes. Lorsqu'à trois reprises, des rejoneadores figuras ont voulu m'acheter mes chevaux (j'ai refusé, bien sûr !). Et aussi bien entendu, les félicitations sincères de professionnels reconnus, ainsi que toréer à la Real Maestranza de Séville !

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A combien de courses avez-vous déjà participé cette année ?
Déjà une dizaine.
 
Le nombre de courses est-il important pour vous ?
Oui, bien sûr, mais la quantité ne doit pas enlever la qualité. Cette année, mon apoderado et maestro don Ángel Peralta et moi avons  mis l'accent sur la catégorie des arènes ou j'irai toréer. 

L’éclosion

L’entrée à Séville a-t-elle constitué le principal tremplin de votre trajectoire ?
Ce fut un contrat très important qui m'a permis d'intégrer d'autres bons cartels.

Vos impressions sur cette course ?

Toutes positives !

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Avez-vous eu le sentiment d’avoir franchi ce jour-là une étape importante ?
Oui car elle a eu des répercussions professionnelles et médiatiques. 

La France

Que représente pour vous votre présentation en France le 14 juillet aux Saintes ?
C'est un nouveau palier dans ma carrière, dans une ville que j'aime, avec une forte identité culturelle. J'ai attendu d'être bien préparée avant de commencer en France...

Marie Sara est-elle votre interlocuteur de référence en France ?
C'est quelqu'un que j'admire et respecte beaucoup.

Dans quelles arènes françaises allez-vous vous produire ?
Aux Saintes-Maries 14 juillet, à Mont-de-Marsan le 19 puis Bayonne le 27. En août, Soustons le 8  et Dax le 18 août… avant Nîmes le 14 septembre…

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L’alternative

Etait-ce un  rêve que vous mijotiez depuis longtemps ?
Oui, c'est la récompense à énormément d'années de travail, d’efforts et de sacrifices.

Depuis quand y pensiez-vous ?
Pas très longtemps, chaque chose en son temps !

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Ce cartel est-il celui dont vous rêviez ?
C'est formidable, on peut dire que le rêve est en train de se réaliser !


L’ambiance

Comment êtes-vous accueillie dans le milieu professionnel ?
Très bien et avec beaucoup de respect car j'ai démontré qu'en partant de rien et à base de travail intense, j'étais arrivée à un niveau important dans ce milieu.

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Et par le public ?
En Espagne le public est exquis avec moi et me soutient énormément, ils attendent le succès et non la faute. En France,  je ne sais pas encore ! Ojala sea igual !!!

Sentez-vous une différence entre cavalières et cavaliers ?
Aucune.

La notoriété

Sentez-vous une différence de comportement envers vous depuis vos débuts ?
Oui, et c'est normal... Mais je ne suis pas rancunière envers ceux qui m'ignoraient, voire se moquaient il y a 8 ans… et qui maintenant me déballent le tapis rouge ! La race humaine est par définition jalouse et intéressée ! Par contre, je suis très reconnaissante envers les personnes qui m'ont soutenue et qui n'ont cessé de croire en moi depuis le début.

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Le fait d'être connue et reconnue vous fait-il penser que vous avez réussi ?
Oui, mais ce qui me laisse le penser davantage est le plaisir que j'éprouve en faisant un quiebro avec « Gacela », en laissant le toro se templer aux côtés de « Bético », en faisant un piton contraire avec « Desafio »... Ma véritable réussite, c'est d'avoir convaincu ces poulains sauvages de m'accompagner jusqu'ici. Pour ainsi dire, je ne me suis pas acheté le "pack rejoneador: camion -chevaux toreros- apoderado" !!!

Les projets

A part l’alternative, avez-vous d’autres projets pour 2013 ?
Toutes les dates importantes en France.

Allez-vous continuer chez les Peralta ou pensez-vous vous installer dans votre propre finca ?
Pour l'instant, l'achat d'une propriété n'est pas d'actualité, je reste au Rancho el Rocío.

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Cette finca d’où tout est parti et depuis laquelle, à force de travail, de volonté et de talent, elle est parvenue peu à peu à se faire une place dans la cour des grands. Qu’on lui souhaite, bien sûr, de fréquenter longtemps, tant son avenir semble prometteur. Enhorabuena y Suerte, Léa…