Vendredi 29 Mars 2024
María, El Monteño, Bayonne, Finito, Rejón, Riobamba, Vovo, Bibliophiles…

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Retour sur la conférence de María Águila de Domecq à l’hôtel Imperator de Nîmes samedi dernier…

A l’invitation de la Peña Cayetano Rivera Ordóñez et de Serge Sanchez, directeur de l’hôtel, elle a développé pendant plus d’une heure, aux côtés de Mathieu Guillon "El Monteño" et devant une assistance très attentive, sa stratégie face à la peur chez les toreros. Une conférence qu'elle a dédié avec une forte émotion à son défunt mari, Juan Pedro Domecq...

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La peur… Pour peu qu’il soit courageux, le torero n’en reste pas moins un homme, et il est si désespérément humain qu’il est soumis à l’influence de la peur, de l’angoisse, de l’anxiété. Quand le torero se livre, il parle de la peur comme de quelque chose inhérente à son métier, qui lui pourrit la vie et lui détruit la cervelle… N’oublions pas que Sartre a dit : « Celui qui n’a pas peur est anormal » !

Luis Miguel Dominguín à Bilbao : « J’ai peur, j’ai peur jusqu’à me sentir mal, je suis arrivé à rêver d’une corrida désastreuse et puis je me suis réveillé d’un coup, j’ai respiré tranquillement en constatant que cette corrida n’avait pas encore eu lieu ! »…

« Tu ne peux pas savoir comment à cette époque j’avais peur tout le temps, peur de décevoir, peur d’être ridicule, peur d’être critiqué, par contre devant le toro, je sentais une odeur d’infirmerie. Je n’avais qu’une idée en tête, ne pas fuir, je regardais la corne et je pensais qu’elles allaient le transpercer, c’était horrible ! », disait Alain Montcouquiol en évoquant son frère.

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Les peurs sont plurielles, avec la sauvagerie du toro, ses cornes acérées, ses réactions imprévisibles, les aléas de la lidia, être à découvert, glisser, chuter, la blessure, la mort qui rôde et qu’on éloigne par tous les moyens dont on dispose pour ne pas qu’elle s’approche, l’échec, la malchance, la colère du public, l’impossibilité de briller, de ne pas pouvoir affirmer son talent face aux compagnons de cartel, la crainte de décevoir…

Tous les toreros n’éprouvent pas les mêmes effets de la peur et cette peur s’exprime à différents moments, dès leur réveil, résumée par les paroles de Belmonte : « Le jour où l’on torée, la barbe pousse davantage, c’est la peur !  Quelques heures avant la course, on a tellement peur que tout l’organisme est mu par des vibrations intenses, car stimulé par la peur, il travaille en marche forcée. Les pores de la peau se dilatent, on sue davantage, c’est la peur. Moi, je la connais bien, c’est une amie intime, et là, elle vient s’asseoir à côté de vous, sur le lit, et commence un dialogue improbable »…

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Après avoir évoqué en détails les manifestations de la peur dans les heures qui précèdent une course, avec des moments et des comportements variables selon les toreros, María a ensuite évoqué les outils qui permettent de travailler sur cette émotion puissante…

Pour étayer son propos, elle avait invité Mathieu Guillon « El Monteño » à venir décrire ses sensations, son comportement devant la peur, et plus généralement ses perspectives d’avenir dans la tauromachie…

La suite, touchant à l’aspect physiologique et psychologique du torero face à ces manifestations de peur, des manies de certains à la superstition d’autres, dont Rafael de Paula dont elle a dressé la  liste, puis aux stratégies mises en place pour essayer de la conjurer au mieux… ce sera peut-être l’occasion pour vous de la découvrir si un jour vous avez la chance que María passe près de chez vous pour donner une conférence… que je vous conseille bien entendu de ne pas manquer !

EL MONTEÑO

« Ma trajectoire de novillero a comporté des succès et des échecs et avec le recul, même en cas de succès, je n’étais pas pleinement heureux. Je ne vivais pas à fond ces moments car il y avait quelque chose qui me hantait, qui me gênait, qui était toujours présent. Des moments de peur !

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J’avais des contrats, je toréais, j’avais une certaine régularité  dans les engagements et avec des hauts et des bas, je suis arrivé jusqu’à l’alternative. Elle s’est passée avec l’échec que tout le monde sait, un échec cuisant, et le jour de mon alternative, il s’est passé beaucoup de choses, hormis le fait qu’un de mes toros soit rentré vivant. Ce jour-là, je pensais que je venais pour écrire une nouvelle page d’un livre, et il s’est finalement avéré que j’en ai fermé un !

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Après cet échec, j’avais deux options, soit j’arrêtais et je renonçais à mon rêve, à ma vie, à ma passion, soit je continuais à me battre. Après des semaines d’isolement, de réflexion, des semaines difficiles, très longues, j’ai pensé que malgré l’échec de mon alternative, j’avais encore des choses à dire et à faire et que j’allais me battre.

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Tout seul, face à mes doutes, face à mes peurs, ce n’était pas possible, je ne pourrais pas y arriver, j’avais besoin d’aide. C’est ce que je me suis dit il y a environ deux mois. Par le biais d’un ami qui avait ses coordonnées, j’ai appelé María, je savais qu’elle s’occupait de toreros et je lui ai demandé son aide. Je lui ai dit que j’étais dans une impasse, mais que j’avais vraiment envie d’y arriver. Je suis alors parti la rencontrer à Madrid, je n’avais rien à perdre, on a beaucoup parlé et ça a été, je pense, les jours les plus importants de ma vie. J’ai appris beaucoup de choses en très peu de temps, la première étant que je me disais que pour un torero, ce n’était pas normal d’avoir peur. Elle m’a alors dit que ce n’était pas parce j’étais torero que je ne devais pas avoir peur, mais que c’était parce que j’avais peur que j’étais torero ! Et ça change tout. Je n’avais jamais appréhendé les problèmes dans ce sens-là…

Elle m’a dit aussi : « Tu vois qui c’est, Manolete ?  Eh bien tu exerces la même profession que lui, tu fais partie de ce clan-là, tu fais partie de cette famille ! » Tout ça était bien beau, mais après, je me disais, et alors ? C’était déjà bien de pouvoir parler, d’être en paix avec son passé, ce n’est pas une chose facile, mais il fallait ensuite travailler sur les problèmes. On a parlé comme ça pendant plusieurs jours, je suis ensuite retourné chez moi et je me sentais torero !

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Elle m’a bien dit qu’à présent, ce serait à moi de me bouger les fesses ! On a commencé à mettre en place une stratégie et elle m’a dit encore qu’être torero, c’était aussi quelque part être un sportif de haut niveau, dans le sens où il fallait s’entrainer et avoir une hygiène de vie irréprochable. J’ai tenu compte de ses remarques et pour moi, c’est maintenant le début d’une nouvelle histoire. Je tiens à préciser que si je témoigne sur ce que j’ai vécu, je ne veux absolument pas qu’on me trouve des excuses sur ce qui s’est passé.

J’ai changé mon nom, j’ai pris un apodo, non pas pour faire oublier que j’ai fait rentrer un toro vivant le jour de mon alternative, car je veux que personne ne l’oublie, et surtout pas moi ! Maintenant, tout le travail reste à faire, je dois avoir une rigueur, une discipline, hors du commun, mais je ne suis plus seul, je suis accompagné par Marie, je ne dis pas que demain je vais être figura, je me sens torero, je suis torero, et l’année prochaine, si j’ai un contrat ou dix, je serai réellement prêt, au plus profond de moi-même. C’est sans prétention, c’est juste que l’approche par rapport à la peur que j’éprouvais était destructrice.

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Comment avoir la force de la surmonter ? Il y a une chose importante, c’est le plaisir de toréer, et ça aussi je l’avais perdu. L’échange entre le torero et le toro, c’est une relation d’amour qui parfois tourne mal, mais il  faut qu’il y ait du désir. Et si non seulement tu as peur, que tu as des doutes, et qu’en plus dans l’arène tu n’éprouves plus de plaisir, ça devient impossible.

Je vais vers des changements qui sont palpables, je me sens torero, je suis fier de la profession que j’exerce et j’ai tout simplement envie de toréer… »

BAYONNE

Pour tous les aficionados, revivez les images de la feria bayonnaise 2012. Vibrez sur les plus belles faenas de la saison avec les corridas du 28 juillet, du 4 et 5 août, et les corridas du 1er et 2 septembre.

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Avec Julien Lescarret, El Juli, Pablo Hermoso de Mendoza, Daniel Luque, Ivan Fandiño, Sergio Flores, Miguel Angel Perera, Juan Bautista, Leonardo Hernandez... Tous les plus grands matadors réunis pour plus de 2h30 d'images inédites ! A retrouver avec Agorila, 18€ frais de port inclus.

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Renseignements et commandes sur www.agorila.com

bay27yChapelle des arènes de Bayonne

FINITO

A présent apodéré par Simon Casas, Finito de Córdoba vient de démentir la rumeur d’une despedida pour 2013.

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Il évoque un malentendu et assure qu’à 41 ans, il compte bien encore toréer quelques années…

REJÓN

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RIOBAMBA

Grosse ambiance dans la plaza de toros de Riobamba (Equateur) pour l’alternative du diestro local José del Río, avec Guillermo Albán et El Fandi qui a triomphé.

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Avec Feria TV, voir la vidéo de cette corrida en cliquant ICI

VOVO

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BIBIOPHILES

VIème colloque de l'Union des Bibliophiles Taurins de France à l'auditorium de Fourques (30) - les 1er et 2 décembre 2012.

Samedi 1er décembre 2012 :

- 14h00 Accueil
- 14h30 Hommages à Hubert Yonnet et Marc Roumengou
- 15h30 Début des communications :
- Serge MILHE : Des toros à l'eau de rose
- Araceli GUILLAUME-ALONSO : Le chevalier, le taureau et le prince (entre Valence et Valladolid, la corrida spectacle renaît au siècle d'or)
- Jacques GARCIN : Les Toreros de l'ombre
- Jean-Paul RABANIT : 15 août 1923, Catastrophe de Fourques
20h30 Soirée-spectacle (entrée libre)
- Intermède Flamenco, compagnie Eva Luisa
- Fous de férias, textes d'Antoine MARTIN, lecture mise en scène par Damien ALIBERT et Gaëlle LEVEQUE
- Projection d'extraits de corridas

Dimanche 2 décembre 2012 :

15h00 : Début des communications

- Jean-Yves BAUCHU : La Féria de la Placette
- Marc THOREL : Adolfo, pourquoi tu tousses ? ou les bienfaits du tabac dans le petit monde taurin
- Jacques DALQUIER : D'une attribution erronée
- Albert PAYEN, Jean-Claude LASSALLE : Cartophilie et tauromachie
- Guy SUIRE : La tauromachie vue par le cinéma burlesque
17h30 : Discussion et clôture du colloque

Pendant toute la durée du colloque, vente de livres taurins avec entre autres la Boutique des Passionnés et exposition d'artistes peintres, sculpteurs, photographes : Tom GARCIA, ZARZAI, Michel SOLER, Laurent BONNE, MIJO....

Ne manquez pas ! le 3ème MARCHÉ DE NOËL DU LIVRE ET DU DVD PROVENCE-CAMARGUE à ARLES (salle Jean et Pons Dedieu) les 14,15 et 16 décembre organisé par la Boutique des Passionnés exposition-vente de livres et dvd sur le thème, 25 auteurs en dédicaces, rencontres, exposition, veillée lecture...

Pour mieux vous servir à l'occasion des fêtes de fin d'année, la Boutique des Passionnés sera ouverte tous les jours du 10 au 24 décembre de 9 heures à 19 heures. 14 rue Réattu – 13200 ARLES – 04 90 96 59 93 – Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.
www.passion-toros.com - http://lespassionnes.over-blog.com/