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Samedi, 07 Juillet 2012

C’est, en millions d’euros, l’estimation des retombées économiques des sanfermines…

Selon une étude publiée par mundotoro.com, située derrière Madrid et Séville, elle serait première si on tenait compte de la durée de chaque feria… Pas mal pour cette ville, éminemment taurine, certes, mais aussi festive, qui attire en ce moment des dizaines de milliers de visiteurs, avec tout ce que ça suppose en termes de rentrées d’argent frais. Une économie qui en période de crise trouve à l’occasion de ces sanfermines de quoi respirer un bon coup car Pamplona sans cette fête ne serait plus tout à fait Pamplona !

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Au même moment, le quotidien Midi Libre a publié une enquête de la CCI, Chambre de Commerce et d’Industrie, révélant que seulement 5% des commerçants interrogés se sont déclarés très satisfaits de la Feria de Nîmes, ce qui signifie que 95% ne le sont pas. Ben pardi…

Pourtant, quand on discute avec certains d’entre eux, ils vous déclarent que sans la feria, les ferias, ils n’auraient plus qu’à mettre la clé sous la porte, surtout dans le domaine de la restauration, hôtellerie et débits de boissons. Et comme pour Pamplona, ajoutez-y tout ce qui concerne l’alimentaire, les transports, les communications, l’animation, le secteur culturel et tutti quanti, ça concerne finalement pas mal de monde. Sans compter les ambulants…

Tiens, je viens d’ailleurs de faire une petite expérience. J’ai essayé par Internet de réserver une chambre pour la Feria des Vendanges, eh bien ce qu’on me propose, ce sont des hôtels pour les plus proches, à une vingtaine de kilomètres de Nîmes ! Déduction facile, coefficient de remplissage en ville : 100% ! Et même les cités voisines en profitent…

L’article en question rapporte beaucoup de chiffres parfois contradictoires, parfois hors sujet, comme prétendre que neuf régions de France ne sont pas concernées… La belle affaire. J’aurais même pensé qu’il y en avait plus ! Mais si l’on prend les choses à revers, ça signifierait qu’il y en a treize de concernées ! Et des gens, il en vient de partout, y compris de l’étranger.

Il est clair qu’actuellement les budgets sont très serrés, même si la crise n’est pas la même pour tout le monde. L’avantage de ce genre de fête populaire, c’est justement de permettre à des familles modestes de participer à moindre frais par des animations gratuites. Ici, on n’est pas à Cannes, on ne le sera jamais, et il ne faut pas faire l’amalgame entre la fête en elle-même et les corridas. Mais l’un ne va pas sans l’autre, et chacun fait selon ses goûts et ses moyens. C’est aussi une question de qualité des plateaux proposés, la meilleure preuve en étant l’attrait de cette prochaine Feria des Vendanges. D’ailleurs, ceux qui prétendent que les corridas attirent moins de monde en seront pour leurs frais...

Alors, quand je lis que le président de la CCI en déduit qu’il faudrait miser sur la romanité, sous-entendu plus que sur les toros, je pense qu’il s’agit d’une profonde méconnaissance de l’implantation taurine de sa ville, avec tout ce qu’elle peut justement générer comme retombées commerciales. Certes, la fête de la Romanité est une bonne idée, du moins tant qu’on ne la mettra pas en balance avec la Feria. Elle peut être complémentaire sur un autre week-end, comme cette année, mais ne pourra jamais la remplacer. Visiblement, on sent là, une fois de plus, la pression des anti-corridas, c’est bien dans l’air du temps hélas, mais à mon humble avis, à la lecture de cet article, je ne suis pas sûr que beaucoup de commerçants soient du même avis que leur représentant.

En outre, la Feria, où qu’elle soit, ne doit pas uniquement son existence à des motivations commerciales, mais plus largement, elle contribue à l’expression de nos traditions. Que ça ne plaise pas à tout le monde est une chose, mais on ne va tout de même pas renier notre Culture pour faire plaisir à quelques-uns, afin d’épancher leurs états d’âme et leur désir de vivre dans une société aseptisée qui rejetterait tout ce qui n’entre pas dans le moule de leur « bienpensance »…  Non, mais…