Dimanche 05 Mai 2024
Salut l’Artiste…
Jeudi, 17 Mai 2012

Apparemment très désabusé, Domingo Navarro abandonne la profession…

J’avais déjà eu l’occasion dans une chronique d’évoquer le professionnalisme du banderillero valencian, souvent remarqué et ovationné pour ses qualités de lidiador comme de banderillero. Un peón sincère au service de matadors auprès desquels il s’est longtemps dévoué en représentant une sorte d’assurance vie, tant il donnait confiance en piste dans les moments les plus délicats…

Puis patatrac et grosse surprise, alors que la temporada est déjà avancée et à l’âge de seulement 39 ans, Domingo vient d’annoncer qu’il quittait la profession ! Une surprise qui vient surtout du motif invoqué, puisque si on aurait pu le comprendre pour des raisons liées à son état physique suite à des blessures, ce qui est hélas arrivé à d’autres, on a un peu plus de mal quand il évoque la perte de l’illusion !

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Eh oui, Domingo a tout simplement perdu la foi, et visiblement il s’en va déçu par une profession pour laquelle il a beaucoup donné. Il doit bien sûr avoir ses raisons pour en arriver là, pour quitter un monde dont la plupart de ses compañeros ont bien du mal à se passer l’heure de la retraite venue, une profession qui rend accroc, au point qu’on parle souvent du gusanillo, ce satané petit ver qui ronge ceux qui se sont engagés dans le monde des toros…

Une « figura » du toreo qui nous quitte trop tôt, à qui on va dire merci pour ce qu’il nous a donné à voir, pour son entrega et son courage, pour son humilité, avec le regret que ça s’arrête trop tôt, et aussi avec le sentiment que son départ est peut-être révélateur d’un certain malaise, et même d’un malaise certain, dans le paysage actuel de la tauromachie. Sans généraliser, bien entendu, et en tenant compte de motivations personnelles que lui seul connait. Suerte pour ta vie future, Maestro…
(Photo Juan Pelegrín – Las Ventas)