Vendredi 29 Mars 2024
Tristán
Mercredi, 25 Avril 2012

Lors d’une faena, la musique peut être remarquable comme insupportable…

A la Maestranza de Séville, la banda qui est chargée de l’accompagnement des corridas fait partie de celles de très haut niveau. Avec en prime l’originalité de démarrer sur ordre de son chef, José Manuel Tristán, qui est le seul à juger de l’opportunité de sa participation. Lourde tâche s’il en est, qui ne va pas sans quelques couacs, comme samedi dernier, où il a jugé bon de faire jouer sa banda sur la dernière faena du Fundi, une décision mal ressentie par une partie de l’aficion au point que le Fundi fit arrêter les musiciens.

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C’est vrai que même comportant quelques muletazos estimables, la faena n’était pas d’un niveau exceptionnel et que dans ce  cas, il n’y avait franchement pas de quoi envoyer la musique. Pour se justifier, le maestro Tristán reconnut qu’effectivement la faena du maestro de Fuenlabrada n’était pas de celles à mériter ces quelques notes d’accompagnement, mais que par ce geste, il avait voulu rendre hommage à un torero qui allait quitter définitivement une Maestranza dans laquelle il s’était illustré, souvent avec des corridas de moindre douceur…

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Si l’on peut comprendre ce geste, il faut toutefois faire attention de ne pas trop dévaluer quelques chose qui ici doit rester exceptionnel, et j’ai d’ailleurs déjà eu l’occasion de faire allusion à de trop grandes largesses pour des faenas qui ne valaient pas tcet honneur… Cela dit, le maestro Tristán vint de confier, à propos de la polémique survenue après l’incident Fundi, que c’était pour lui la goutte d’eau qui venait de faire déborder le vase et qu’il songeait à déposer sa baguette. Simple coup de blues ou décision mûrie ? On ne sait pas trop bien, mais une chose est sûre, et on le voit bien avec la versatilité des réactions du public, il n’est jamais simple de prendre des décisions à chaud.

Outre cette histoire de boulette, l’occasion m’est donnée une nouvelle fois de souligner la qualité d’interprétation de cette formation. Un vrai enchantement, collant bien au cadre et à l’esprit, pour apporter encore plus de magie aux moments forts d’une faena. Alors quoi qu’il en soit, Enhorabuena, señor Tristán !