Vendredi 19 Avril 2024
Sevilla
Mercredi, 22 Février 2012

Des cartels à l’image des Galeries Lafayette…

A savoir qu’on y trouve un peu de tout ! Et à leur énoncé officiel, on a vite fait, comme on s’en doutait un peu, d’osciller avec quelques cartels dits de luxe et d’autres de moindre tirón. Mais les toros, on le sait réservent parfois des surprises là où on les attend le moins, ainsi que leur lot de déceptions le jour où on espère un feu d’artifice. Alors…

Un panel terni par quelques absences de marque, à commencer par José Tomás, un temps annoncé, Enrique Ponce, par sa propre volonté, mais aussi El Juli, César Jiménez, Miguel Ángel Perera et Curro Díaz, pour d’autres raisons, diverses certes, mais en fin de compte, ça fait notamment quatre membres du G10 qui pourront aller cueillir des fraises dans les plaines de Huelva au mois d’avril. Ça tombe bien, il parait que cette année elles sont en avance…

A la lecture de l’affiche, on a l’impression de consulter un condensé de tous les problèmes actuels de la tauromachie, mais aussi de quelque chose qui a tendance à devenir la norme concernant une redistribution des cartes et relation de cause à effet, de certains glissements dans la hiérarchie de ceux qui sont censés détenir le pouvoir. D’ailleurs, plusieurs réactions ne se sont pas fait attendre, à commencer par celle d’Eduardo Canorea qui a appuyé sur le champignon, notamment à l’intention de ceux qui à l’intérieur du G10 lui ont posé le plus de problèmes, glissant au passage qu’il y aurait un peu de mou entre eux. Certains observateurs n’ont pas hésité à proclamer qu’il venait de déterrer la hache de guerre, et tout semble indiquer que l’on n’en est qu’au début, l’histoire des droits d’images étant toujours en suspens. Bonjour les polémiques à venir…

Reste qu’avec la crise, c’est surtout la novillada qui a fait les frais des restrictions, réduites de moitié, ainsi que la corrida du Corpus, et qu’annoncer une baisse de 7% sur les abonnements avec de tels cartels, n’est pas à même de soulever l’ivresse générale chez les aficionados. Sans Tomás, auquel l’empresa avait pourtant proposé une augmentation substantielle pour le décider après dix ans d’absence, sans Juli, qui a finalement boudé l’invitation, sans Perera à qui on n’a pas visiblement proposé grand-chose, tout comme à César Jiménez, sans Curro Díaz qu’on a voulu embaucher uniquement pour la corrida de Fuente Ymbro, portion congrue après sa saison dernière, sans Mendoza… mais avec des doublons, des triplettes, des « quadriplettes » à la clé, on ne peut pas dire que l’empresa se soit trop foulé la nénette pour attirer le chaland. Je parle évidemment pour ceux qui ont pour habitude de prendre l’abono complet où pour le même prix tous les jours, on te propose soit du Champagne, soit de l’Antésite !

A titre personnel, mais ce n’est que mon avis, j’aurais aimé un  peu plus de diversité, d’originalité, de créativité, une touche de folie, d’inattendu, tant du côté des toreros que des toros, où l’on tourne à peu près toujours autour des mêmes, absents de marque exceptés, évidemment. Mais justement, n’était-ce pas l’occasion d’ouvrir encore plus l’éventail, avec par exemple, Leandro, Robleño, Uceda, Abellán, Morenito de Aranda, Bautista, Sergio Aguilar, Saldívar ? Malgré ces réserves, pour être tout à fait juste, quelques vitrines sont tout de même bien alléchantes. Un peu comme aux Galeries Lafayette. Reste à choisir les bons rayons…