En revendiquant une encerrona à Bilbao, Iván Fandiño fait preuve d’un grand pundonor…

Des défis, pas mal de toreros en ont lancés, mais dans le cas d’Iván Fandiño, deux choses retiennent mon attention. La première, c’est qu’alors qu’il a passé des années à lutter pour gravir les échelons les uns après les autres, sa fulgurante ascension en cours de temporada 2011 ajoutée à celle tout aussi proportionnelle dans l’estime des aficionados, aurait peut-être pu le dispenser de revendiquer un tel challenge.

Avec David Mora, qui comme lui a mis pas mal de temps pour sortir du rang, ils feront partie des principales attractions de la temporada qui s’annonce et nul doute qu’on les verra à peu près dans toutes les ferias. C’est pour ça que la proposition de Fandiño prend des allures de panache, ce qui manque d’ailleurs pas mal au toreo contemporain.

Car sans vouloir vexer ou sous-estimer quiconque, la plupart des toreros parvenus à un certain niveau se contentent du circuit officiel, de feria en feria, avec les toros qu’ils imposent, et rares sont ceux qui acceptent d’affronter d’autres élevages, réputés plus coriaces, ou alors ils le font… quand ils ne peuvent plus faire autrement !

C’est bien la deuxième chose qui avec Fandiño a attiré mon attention, cette volonté de s’opposer à un bétail conséquent sur lequel, en théorie, il pourrait à présent faire l’impasse. Un geste, un vrai, à mettre à son crédit - un peu dans la lignée de celui du Cid contre six toros de Victorino dans cette même arène, pour ne prendre qu'un exemple -, avec l’espoir un peu fou que d’autres lui emboitent le pas…