Jeudi 12 Septembre 2024
PATRICE
Mercredi, 04 Septembre 2024
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Polilla…
 
Il existe.
 
Depuis des millions d’années.
 
 
 
Vit.
 
Entre le crépuscule et l’aube.
 
 
 
A l’heure où les parfums.
Se dégagent un à un.
 
 
Des géraniums trop lourds.
Et des verveines froissées.
 
 
 
Quand brament.
 
Les mères terribles.
 
 
 
Translucide.
 
Il n’a pas de consistance.
 
 
 
Diaphane.
 
Il n’a pas de corps.
 
 
 
Et pas de guarismo.
 
Sur la paletilla.
 
 
 
Ethéré.
 
Il volette autour de la lumière.
 
 
 
Ni végétal, ni animal.
 
Il butine le vide.
 
 
 
Grappille l’absence.
 
Et écornifle la solitude.
 
 
 
Transparent.
 
Inconséquent.
 
 
 
Perdu.
 
Dans le campo de l’Univers.
 
 
 
Il est peu.
 
Presque rien.
 
 
 
Un bourdonnement.
 
D’humilité.
 
 
 
Une carence.
 
Du sens.
 
 
 
Un mystère.
 
De la vie.
 
 
 
Un desecho.
 
De l’évolution.
 
 
 
Son monde
 
Est celui de l’opalescence.
 
 
 
Su gente.
 
Ses semblables.
 
 
 
Il se nourrit.
 
Du nectar des fleurs fanées.
 
 
 
Et s’abreuve.
 
Du jus des fruits blets.
 
 
 
Gourmandise.
 
Pour les chauves-souris au poil de rat.
 
Il chante.
 
En ultrasons.
 
 
 
Ne connait ni la gloire.
 
Des vainqueurs.
 
 
 
Ni la disgrâce.
 
Des vaincus.
 
 
 
Et ne sait ni de l’amour.
 
Ni de la haine.
 
 
 
Le soleil.
 
Lui est ignoré.
 
 
 
Les olés des foules.
 
Lui sont étrangers.
 
 
 
Les cornes des toros.
 
Le méconnaissent.
 
 
 
Les motifs des capotes de paseo.
 
Aussi.
 
 
 
Et il se brûle les ailes.
 
Aux cierges des capillas.
 
 
 
A la frontière entre le sommeil et la veille.
Entre l’audible et l’inaudible.
 
 
 
Il va et vient.
 
Autour de la lampe.
 
 
 
S’agite.
 
Autour du mirage.
 
 
 
Comme un lutin espiègle.
 
Sans exigence.
 
 
 
Dans un ruedo.
 
De pacotille.
 
 
 
Quelquefois pris au piège.
 
De son enfermement dans l’arène de la chimère, il découvre l’humain.
 
 
 
En effleurant ma joue.
 
D’une caresse de fantôme.
 
 
 
Qui agace.
 
Ma futile suffisance.
 
 
 
Et quand pour m’en défaire, entre mes doigts.
 
J’écrase cette poudre de silence.
 
 
 
J’éprouve le sale sentiment.
 
D’avoir mal agi.
 
 
 
En l’ayant tué.
 
D’un empujonazo indigne.
 
 
 
Polilla il se nomme dans la langue de Cervantès.
 
Papillon de nuit dans celle de Ronsard…
 
 
Patrice Quiot