PATRICE |
Mardi, 03 Septembre 2024 | |||
L’aigle du 3 septembre…
« L’aigle, c’est le génie ! Oiseau de la tempête,
Qui des monts les plus hauts cherche le plus haut faîte ;
Dont le cri fier, du jour chante l’ardent réveil ;
Qui ne souille jamais sa serre dans la fange,
Et dont l’œil flamboyant incessamment échange
Des éclairs avec le soleil.»
(Victor Hugo, Odes et Ballades, 1822).
Aujourd’hui c’est le quatre septembre.
Le sentiment du temps, le goût des turbulences et des accidents.
Font peu de cas des fausses complications.
Les phrases sont des mensonges où se mêlent le vrai et le faux.
On ne raconte pas sa vie, on l’invente.
Hier de la fenêtre de mon bureau j’ai vu passer un aigle.
Le temps s’écoule sans faire de bruit.
Et passe le cycle des saisons.
Il y a deux cent cinquante-cinq ans et vingt jours naissait Bonaparte.
Il y a quarante et un ans et vingt jours mourrait notre père.
Une vie sans émotion est une vie perdue.
La beauté est quelque chose d'animal, le beau quelque chose de céleste.
La morale est une affaire de temps.
Toute phrase une devinette du monde.
Aujourd’hui c’est le 4 septembre.
« Le vol des guêpes d’or qui vibrait sans repos
S’est tu ; le pêne grince à la grille rouillée ;
La tonnelle grelotte et la terre est mouillée,
Et le linge blanc claque, éperdu, dans l’enclos ».
Hier de la fenêtre de mon bureau j’ai vu passer un aigle.
Qui serait assez insensé pour disparaître sans avoir fait au moins le tour de sa prison ?
Même seul.
On voyage toujours.
On voyage avec la terre.
L’avenir est vert.
Et les phrases égales.
Qui voudrait d’une vie ordinaire ?
Qui n’a jamais rêvé d’être un roman vivant ?
Aujourd’hui, c’est le 4 septembre.
Dans vingt et un jours j’aurai soixante-seize ans.
Et pendant plus de soixante années, j’ai aimé voir tuer des milliers de toros.
Dont le souvenir n’avive pas le remord.
Avec toujours cette envie d’aller au-delà du possible…
Patrice Quiot
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