Samedi 27 Juillet 2024
PATRICE
Vendredi, 07 Juin 2024
cay07ph
 
Un guiño a Cayetana… (1)
 
Belle, elle ne l’avait jamais été.
 
Mais elle était aimablement jolie avant que son premier mariage, six maternités et, au fil des années, les avanies du temps et de la chirurgie esthétique, aient fait que Cayatena ne ressemblait qu’à elle-même. Et c’est de cette Cayetana au palco real de la Maestranza dont on se rappelle et qu’un jour bien lointain, je l’avais croisée dans un des rades en bois qui fleurissent dans les couloirs de la Maestranza quand elle buvait une canette de «Mahou» au goulot.
 
Cayetana s’appelait María del Rosario- Cayetana-Paloma- Alfonsa- Victoria- Eugenia- Fernanda- Teresa- Francisca de Paula Lourdes-Antonia- Josefa- Fausta- Rita- Castor- Dorotea- Santa Esperanza Stuart-Fitz-James y Falco de Silva y Gurtubay.
 
C’était  la 18e duchesse d’Alba de Tormes, 11e duchesse de Berwick, 11e duchesse de Liria et Xerica, 17e duchesse de Huescar, 4e duchesse de Arjona, 17e duchesse de Hijar, 12e duchesse de Almazán, 10e duchesse de Montoro, 14e comtesse-duchesse d’Olivares, marquise del Carpio, de Coria, d’Eliche, de la Mota, de San Leonardo, d’Almanara, de Castaneda, de Sarria, de Tarazona, de Villanueva del Rio, de Villanueva del Fresno, de Barcarrota et de la Algaba, de San Vicente del Barco, d’Orani, de Mirallo, de Valdunquillo, marquise de Moya et d’Osera (deux titres hérités de l’Impératrice Eugénie), 14e comtesse de Lemos, de Lerin, connétable de Navarre, comtesse de Monterrey, de Osorno, de Miranda del Castanar, d’Andrade, d’Ayala, de Fuentes de Valdepero, de Gelves, de Villalba, de San Esteban de Gormaz, de Fuentiduena, de Casarrubios del Monte, de Palma del Río, de Galva et de Ciruela, de Santa Cruz de la Sierra, de Ribadeo, de Modica, de Guimera, vicomtesse de La Calzada, le tout agrémenté de 16 grandesses d’Espagne de première classe.
 
Elle était la fille de Jacobo, 17e duc d’Alba de Tormes, et de María del Rosario de Silva y Gurtubay, marquise de San Vicente del Barco, des ducs de Aliaga.
 
Et toute sa vie, par sa position sociale en Europe, son immense fortune, grâce à son tempérament exceptionnellement anticonformiste et rebelle à toute contrainte, à sa forte personnalité, elle aura réussi à se maintenir à la une des médias de son pays, à demeurer l’excentrique figure de proue de la haute aristocratie espagnole aux côtés de la duchesse de Medina Sidonia, la “duchesse rouge” ou de la duchesse de Medinacelli.
 
Elle était presque aussi populaire en Espagne que les membres de la Maison royale à la grande époque de la restauration de la Couronne. Et plus connue que la plupart des figures politiques depuis l’avènement de la démocratie.
 
Les journaux écrivent sans sourciller dans leurs colonnes que la duchesse d’Albe était la personne la plus titrée au monde après la reine de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord. 
 
Ils écrivent aussi que la duchesse d’Albe aurait eu le sang plus bleu que personne au monde. Une idiotie, “una tontería”, rétorquait Cayetana que ces surenchères ridicules agaçaient.
 
Dans son pays, l’Espagne, où de tous temps on a prisé les déferlantes de titres ronflants, où Charles Quint déversait sur les traités la multitude de ses titres impériaux et royaux quand François 1er, en réponse, avait la suprême élégance de n’user simplement que de son titre de roi de France, en Espagne, et dans toute l’Europe, la duchesse d’Albe était effectivement la personne la plus titrée de tous les membres de la haute noblesse.
 
Née à Madrid au palais de Liria, le 28 mars 1926, là où son arrière-grand-tante, l’impératrice Eugénie, s’était éteinte six ans plus tôt, Cayetana est orpheline à huit ans d’une mère morte de tuberculose qu’elle n’aura quasiment pas connue par peur de la contagion. Elle aura pour parrain le roi Alphonse XIII et pour marraine la reine Victoria-Eugénie dont elle portera les prénoms.
 
Cette année-là, Cayetano Ordóñez, « El Niño de la Palma » (1904/1961) terminait la temporada leader de l’escalafón avec 78 corridas toréées.
 
Son père, le duc d’Albe, décidant de suivre Alphonse XIII en exil, elle se retrouve enfant à Paris, regagne l’Espagne pour sa première communion, fuit la guerre civile, pour résider dès 1936 à Londres où le duc d’Albe a été nommé ambassadeur par le régime franquiste.
 
Elle y passera le temps de la guerre, sous les bombes, non loin de ses lointaines cousines Churchill… avant d’épouser en grande pompe, au cours de fêtes d’un luxe inouï le fils des ducs de Sotomayor, Luis Martínez de Irujo y Artazcoz le 12 octobre 1947, à Séville.
 
« Tras la ceremonia, a la que acudieron 3.000 personas, la familia, amigos y personalidades fueron hasta el Palacio de Dueñas disfrutaron de un banquete ofrecido por Perico Chicote en unos salones presididos por grandes obras de arte donde podían verse a algunos de los antepasados de los anfitriones: Eugenia de Montijo, obra de Odiel o la duquesa de Montor captada por Zuloaga. Tal como recoge el ABC de la época, la joven también pidió que se sirvieran mil comidas entre los pobres de Sevilla y su padre pagó 5.000 pesetas a todas las parejas que ese mismo día se casaron en la capital andaluza. Ese fue el motivo de que a Cayetana siempre le doliera que parte de la prensa (la extranjera, la española estaba bien controlada) hablara de "la boda más cara del mundo" no precisamente en un tono elogioso ».
 
« Islero» avait tué «Manolete» un mois et 16 jours avant.
 
A suivre…
 
Patrice Quiot