Samedi 27 Avril 2024
PATRICE
Samedi, 17 Février 2024
pq17pq
 
Les filles de Nîmes…
 
Elles ont vieilli.
 
Mais sont toujours aussi belles.
 
Quand elles marchent dans la rue de loin on les connait.
 
Leur allure n’a pas de rides.
 
Leur élégance n’a pas de plis.
 
 
 
Elles n’ont pas besoin d’être ensemble.
 
Leur force vient de chacune.
 
Et chacune a une histoire.
 
Quelquefois dite, souvent secrète.
 
Jamais bannie.
 
 
 
Elles aiment rire.
 
Avec l’audace.
 
De celles qui savent.
 
Elles sont libres.
 
Coupantes comme le Mistral.
 
 
 
Elles exposent une naturelle gravité.
 
Lourde de mots tus.
 
Ecrasante d’interrogation.
 
Derrière le fard.
 
De la galéjade.
 
 
 
Elles sont impertinentes.
 
Elles sont excessives.
 
Elles peuvent être terriblement cruelles.
 
Elles ne connaissent des frontières.
 
Que celles du cœur.
 
 
 
Elles ont des sentiments
 
En pierres de garrigue.
 
Elles ont des émotions.
 
En crues du Vidourle.
 
Beaucoup ont les yeux noirs, quelques-unes ont les yeux clairs.
 
 
 
Elles sont paroles.
 
Elles sont musique.
 
Elles sont ombre.
 
Elles sont lumière.
 
Elles chantent une vérité.
 
 
 
Elles ont l’esprit.
 
Elles ont la grâce.
 
Elles ont la manière.
 
Et elles disent.
 
La force d’un peuple.
 
 
 
Elles aiment le soleil de las seis.
 
Elles aiment la pluie d’oreilles qui ouvre la Porte des Consuls.
 
Elles aiment la nuit des dérives.
 
Elles aiment le parfum des étoiles.
 
Et elles aiment qu’on les aime.
 
 
 
Lictrices en costume aux abeilles.
 
Dresseuses de tourterelles.
 
Impératrices des cigales.
 
Capitaines des libellules.
 
Maitresses des grillons.
 
 
 
Toreras de todos los lados.
 
Ce sont les filles de Nîmes.
 
 
Patrice Quiot