Mercredi 08 Mai 2024
PATRICE
Mardi, 19 Décembre 2023
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Feria de Pentecôte 1994… Ou la compulsion de répétition… (1)
 
Le report de la corrida de Zalduendo du samedi 21 mai à une matinée de la deuxième décade du mois de septembre 1994 à l’occasion de la Feria des Vendanges a été le déclencheur de ma réflexion sur le phénomène de répétition et m’a incité à passer la Pentecôte nîmoise au crible d’une lecture avec pour plus petit dénominateur commun le chiffre 2.
 
L’affiche de la Feria 1994 signée par Luis Francisco Esplá annonçait déjà si l’on peut dire, la couleur :
 
Deux alguaziles, deux toreros, deux picadores tournant sur un manège, reproduisant ainsi une répétition de séquences identiques qui reviendraient par intervalles pour mieux s’inscrire dans notre imaginaire.
 
Comme par hasard et toujours dans le domaine graphique, la Feria’Art exposait les deux cents toiles de deux cents peintres avec un prix de 20.000 frs au vainqueur.
 
En ce qui concerne son organisation, cette Féria de Pentecôte 1994, la deuxième sans Casas, était mise en scène par le couple R. Piles/A.Layalle, courroie de transmission de la paire J.Bousquet/JL.Ollivier.
 
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Médiatiquement, cette même Féria a également fonctionné sous le signe du deux :
 
Que ce soit dans la littérature avec «Toros» de Jacques Durand et Luis-Francisco Esplá, avec « Oro-Plata » de Lacouture/Zumbiehl ou dans la presse quotidienne avec la double page quotidienne dans laquelle on retrouvait Jean-Louis Lopez et Dominique Azéma, ou à la radio qui sur le canal 90.2FM «Radio France Nîmes» nous délectait des voix d’Yves Layalle et de Paul Coulomb.
 
Economiquement, la Féria 1994 a produit vingt-deux toreros et un chiffre d’affaire de vingt MF, tandis que géographiquement, du moins pour moi, ce redoublement s’est inscrit en deux lieux «Le Cigalou» et « La Vistrenque» où, en deux occasions, Gérard Sanchez «Sancho », magnifique parangon de la répétition, fut à deux doigts de se faire embarquer par deux encierros de CRS pour débordement langagier à leur encontre du style «Vous prendrez bien quelque chose mesdemoiselles»…
 
Tauromachiquement, la récurrence du chiffre deux prit également en cette Pentecôte 1994 une dimension plus troublante encore.
 
Ainsi :
 
Le jeudi, Esplá, Denis Loré et Jesulín toréaient des Victorinos ; le deuxième toro de la tarde fut le plus suave, le second d’Esplá le moins commode, ce qui n’empêcha pas l’Alicantin de poser deux paires por dentro et de donner de bonnes séries des deux côtés.
 
Quant à Jesulín, ce jour-là, il se trompa deux fois dans le choix qu’il fit pour faire piquer ses adversaires.
 
Et le lendemain dans «Midi Libre», Jean-Louis Lopez parlait de « corrida-vérité » et de «spectacle-pureté».
 
On restait dans l’itératif.
 
A suivre…
 
Patrice Quiot