Mercredi 08 Mai 2024
PATRICE
Mardi, 12 Décembre 2023
vovo12pk 
 
Lunel le 9 septembre 1951 : La course de la folie avec Vovo…
 
« Vovo annoncé à Lunel, ruée vers les bureaux de location, huit jours avant plus de places numérotées, et plus de gradins de très bonne heure, le jour du spectacle.
 
C’était le plein, le plein le plus complet.
 
Résultat, le gros public venu pour Vovo a vu quelques belles enfermées et un taureau sauteur.
 
Il est déçu.
 
Mais les aficionados qui connaissent les taureaux étaient venus, eux, pour voir la course, c’est-à-dire Vovo, mais aussi Caraque, Sangar, Calvissonnais, Furet, Juif (remplaçant Facteur), ceux-là ont dû être satisfaits.
 
La course, en effet, fut très bonne, supérieure même à certains moments, souffrant d’un manque certain de travail des raseteurs trop enclins à attendre que les attributs soient de 20 à 30 000 Frs.
 
Ceci dit, résumons la course, tous les taureaux étaient en excellente condition, d’une jolie présentation.
 
SANGAR, de Laurent, ouvrit le feu.
 
Ce parfait cocardier fit de très belles choses tant qu’il fut travaillé, surtout à la cocarde et aux glands.
 
CALVISSONNAIS, de Lafont, livra un très beau combat, il vint très fort sur tous les appels, d’où qu’ils soient.
 
COSAQUE, de Lafont, combat qui souleva l’enthousiasme et fit vibrer les spectateurs. Cosaque fut de loin le meilleur élément du spectacle
 
VOVO, d'Aubanel, a de la classe, est méchant, il est brave, il vient bien sur le raset, ses enfermées sont fort belles, il est un cocardier terriblement spectaculaire, le jour où il ne sautera plus !!!
 
De toutes façons, l’aficion aurait bien besoin de trois ou quatre Vovo, cette attraction remplit les arènes, le reste de sa course se résuma à sauter, sauter, resauter et faire le tour de la contre-piste, son gardian Allègre faisant courageusement circuler Vovo dans la contre-piste pour le ramener au plus vite en piste.
 
Il nous crédita de terribles enfermées, sur entre autres Morand, Falomir, Blanchet, Volle, Fidani, Héraud, des enfermées toutes plus belles les unes que les autres, ce public surement des profanes venus pour “voir” cette attraction peuvent prendre plaisir.
 
FURET, de Laurent, convenablement travaillé, fit une course gaie, brillante, plaisante même. Il fut fortement primé.
 
JUIF, de Lafont, était en forme, venait fort sur le raset, suivant l’homme, le peu qu’il fit il le fit bien. Il manqua nettement de travail lui aussi, nous aurions pu voir de fort belles choses, ce fut dommage.
 
Les raseteurs, nous citerons d’abord les " espoirs, ceux qui montent : 
Falomir, très bien, un jeune homme à suivre.
Cabanis à la classe certaine.
Sanchez très bien lui aussi.
Lanças malheureux et mal inspiré.
Puis les AS chevronnés qui ont pour nom : Vole, Fian, Morand, Ruiz, Blanchet, Arnaud, Simiand, Héraut, Génies, Ramage, Garic.
 
Ils travaillèrent tous mais sans excès, et souvent au ralenti malgré les primes et surprimes fort raisonnables, pour quelles raisons ? Essayons de le voir.
 
Depuis le début de la saison quand dans une course il y a Volvo, c’est des gros sous jetés sur les têtes des taureaux.
 
C’est des 20 000, 30 000 Frs annoncés sur chaque attribut. Résultat, le prix d’entrée est beaucoup plus élevé (200 Frs à Lunel.)
 
Autre résultat, attente des raseteurs, pas de travail tant que les gros sous ne sont pas tombés.
 
Nous disons cela, car c’est à notre avis, avec la répugnance qu’ils ont de passer les premiers quand les ficelles tiennent trop, l’explication du manque de travail qu’a connu le spectacle.
 
La présidence fut correcte sans plus.
 
Son rôle consistait surtout à annoncer de grosses primes. Elle le fit, pas assez d’après certains.
 
Alors, à ce train-là, à combien faudra t’il annoncer ?
 
Sonorisation déplorable ».
 
 
Article de Pescaluno pour la revue «Toros».
 
Sources : Bouvine et tradition.
 
Datos
 
«Vovo» (1943-1959) est un taureau cocardier, fils de «Provence», un étalon de la manade Raynaud et de la vache «Gyptis».
 
Élevé au sein de la manade Aubanel, Vovo est ensuite confié au manadier Paul Laurent.
 
Sa carrière se situe entre 1947 et 1954.
 
Le 2 avril 1952, dans les arènes de Nîmes, «Vovo» attira très exactement 18.548 spectateurs payants.
 
Vovo n’obtint jamais le Biòu d’Or qui fut crée en 1954 alors qu’il était déjà sur le déclin. Si la carrière de Vovo fut éblouissante, elle fut malheureusement écourtée à cause des nombreuses blessures qu’il dût subir du fait de sa bravoure, mais aussi sous l’effet des coups de crochet des raseteurs maladroits ou effrayés.
 
Il fit un dernier retour à Aimargues en 1958.
 
Sa statue se dresse devant l'entrée des arènes des Stes-Maries de-la-Mer depuis 2010.
 
Patrice Quiot