Mercredi 08 Mai 2024
PATRICE
Samedi, 04 Novembre 2023
beirut03pk
 
1er octobre 1961 : Toros en Beirut (2)…
 
« Une longue caravane de voitures luxueuses et spectaculaires avait suivi les toreros dans leur parcours triomphal dans les rues de la capitale le jour de leur arrivée. Les gens étaient à leurs balcons pour les accueillir. Julio Aparicio, Juan Bienvenida et Mondeño étaient en odeur de popularité. 
 
Leurs noms et portraits étaient affichés à tous les coins de cette stupéfiante ville.
 
La communication avait été faite en trois langues, arabe, anglais et français. Au Liban, mosaïque de races et de religions, on parle des toros avec la même passion que Nasser, pero al revés.
 
Il y eut une conférence de presse et une armée de reporters et photographes, infatigables dans leurs questions et dans leurs clichés, entourait les matadores, banderilleros et picadores. 
 
Je ne sais pour quelle raison, les picadores, tienen aquí más cartel que los banderilleros.
 
Ocurrió una cosa muy buena : Un journaliste ayant demandé à Aparicio si c’était vrai que les toros pouvaient tuer, Julio Aparicio qué es muy serio en la plaza y muy bromista en la calle, n'a pas hésité à montrer l'énorme cicatrice causée par la cornada reçue lors de la dernière feria de San Isidro.
 
Inutile de dire que ce fut un moment fort. Les quatre-vingt-onze journaux publiés quotidiennement à Beyrouth immortalisèrent la cuisse droite du Madrilène.
 
En fin d'après-midi, le président du Gouvernement libanais invita les ambassadeurs taurins à prendre un café dans sa résidence privée ; une exception au régime protocolaire du Premier ministre. Saeb Salam, un musulman cordial, a déclaré à ses invités qu'il était heureux qu’après des siècles, la corrida revienne à ses origines. 
 
Autre anecdote : Sachant que devaient se donner des corridas, un muchacho libanais avait écrit au Président du gouvernement pour lui demander de l’autoriser à descendre dans le ruedo et à toréer car son souhait était de mourir sous les cornes d'un toro.
 
Como contestación, Saeb Salam ha ordenado que le encarcele. En el Líbano, no quieren espontáneos.
 
Notre ambassadeur, Emilio García Gómez, a porté un toast au succès de la Fête Nationale.
 
Et si la première corrida laissa sans voix les soixante mille spectateurs, en la segunda la nueva afición ya le había tomado el pulso a la Fiesta ; aplaudía, silbaba, agitaba pañuelos y hacía "¡humm! a coro, rumor equivalente a una bronca en la plaza Monumental de Madrid. 
 
Cela veut dire que le public ne se trompe jamais dans ses sentiments ; le courage, principale vertu humaine, est admiré de la même manière à Beyrouth qu'à Quintanar de la Orden.
 
Les toreros ont monopolisé toute l'attention pendant leur séjour : Mondeño ne voulut pas retourner en Espagne sans visiter Jérusalem ! Aparicio traîna avec la fille d'un magnat du pétrole et Bienvenida passa des heures à écouter de la musique moderne.
 
Cada cual con sus aficiones…
 
En octobre 61, à Beyrouth, on ne parlait que de politique et de toros. 
 
Le journal «Oriente» écrivait : « Los toros no son tan salvajes ni carnívoros como creíamos ».
 
«La Lucha» : « En Beirut, han luchado tres españoles contra tres seis toros. El resultado ha sido la muerte de los toros, por supuesto ».
 
Et «Le Jour» : « La fiesta, grandemente aparatosa e impresionante, ha suspendido el aliento de los espectadores, sobre todo cuando los toreros desafiaban de rodillas a los toros enfurecidos. Los banderilleros han conquistado la admiración general».
 
Reportage de Santiago Córdoba adressé à ABC et publié le 3 octobre 1961…
 
Datos  
 
El 2 de julio de 1954 se celebra el primer espectáculo taurino en Beirut, Líbano. Fue una novillada que torearon Ramón Aran, El Exquisito y Salvador Ruiz. Hubo algunos otros festejos en esos años cincuenta y sesenta. Como la corrida del 23 de octubre de 1967 en la que rejoneó Amina Assís, rejoneadora colombiana, pero de padre jordano, que se había formado en México.
 
Patrice Quiot