Mercredi 08 Mai 2024
PATRICE
Jeudi, 19 Octobre 2023
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L’équation pascalienne…
 
« Lutte ! Rallume cette lumière qui s’est éteinte. »
 
(Dylan Thomas : 1914/1953).
 
Cette «Equation pascalienne» extraite de «LOCOS» (Feria des Vendanges 1996), gentil piratage de la revue «TOROS» et amical clin d’œil pour un affectueux hommage aux 20 ans d’alternative de Frédéric Pascal.
 
Avaient participé à ce fake canaille : Jacques Durand ; Bernard Salignon ; Nicole Lutchmaya ; Jean Rossi ; Serge Navel ; Rodolfo Arias ; Bernard Deliane ; Margaret Quevedo ; Eddie Pons, Laurence Delon y yo.
 
De l’ingénieur breton, Frédéric Pascal possède la logique du raisonnement, la rigueur d’analyse, le souci du détail. Du gamin méditerranéen, il a la rage sauvage, l’ironie mordante, l’immodération magnifique.
 
Une mathématique commerciale se serait délectée à rendre complémentaires de tels facteurs contradictoires ; cet assemblage aurait ainsi permis de laisser croire que pour le bien d’une économie, des contraires peuvent naturellement se réunir.
 
Une mathématique politique aurait également pris plaisir dans cette équation paradoxale en concluant que la réalité sociale se situe dans le ventre mou du consensus.
 
Mais la mathématique tauromachique relève d’un ordre dans lequel poser le problème ne veut pas dire le résoudre d’autant, qu’en ce qui concerne notre ami, de multiples excentriques viennent biaiser le raisonnement.
 
En effet, quand Frédéric torée, ses capotazos géométriques sentent vite le soufre ; quand il parle, ses mots calibrés allument aussitôt des incendies et quand il accuse ses analyses millimétrées claquent comme des drapeaux rouges.
 
Ce côté antagoniste de Frédéric fait peur :
 
Pour les caciques de l’aficion son intelligence sèche est la marque indélébile de l’hérésie ; pour les ayatollahs de la chose taurine, ses lunettes de myope le stigmate d’une punition divine ; pour la plupart de ses collègues, sa coupe de cheveux la preuve irréfragable d’un attouchement du malin.
 
En plus, étrange vibrion libre dont les cils vibratiles captent tout, le professionnel ingère, dissèque, réagit à la moindre information et, merveilleux franc-tireur ou permanent embusqué, il tire aussitôt à boulets rouges sur tout ce qui entrave le combat qu’il mène depuis trente ans.
 
Cette constante dans la démarche, cette rémanence de l’attitude pourraient être les bases de la solution de notre problème.
 
Mais, dès qu’on pense tenir le fil conducteur de la variable pascalienne, voilà soudain que la formule se complique. Car Frédéric sait aussi sourire à l’édenté, charmer le sans grâce, être élégant avec le cuistre, généreux avec le rance, courtois avec le vulgaire, affectueux avec le sans cœur et, bien entendu, détestable avec l’ami.
 
Aussi, pour ne pas m’y retrouver, pour faire perdre leurs papiers aux grands explicateurs et faire fracasser les catégoriques imbéciles, je compliquerai une arithmétique humaine unique en y ajoutant deux facteurs supplémentaires de distorsion : 
 
Un Pascal qui a fait un jour le paseo avec sa montre au poignet et ce même Frédéric qui, il y a bien longtemps, logea dans une sorte de poulailler, là-bas près du Puerto de Santa María.
 
locos19k
 
Datos
 
Frédéric Pascal, né à Nîmes le 26 mars 1948, est un matador français, fondateur du Syndicat des toreros français.
 
Il abandonne ses études d'ingénieur pour la tauromachie et s'entraîne au cours des ferias de village du Gard. Il finit par obtenir quelques contrats de novillero à une époque où le mundillo considérait qu'il fallait d'abord être espagnol pour être torero.
 
Sa première novillada piquée a lieu à Lunel le 26 octobre 1969 en compagnie de Nimeño I et de l'Andalou Tobalo Vargas. Le 26 mai 1972, il participe à un grand rassemblement de novilleros où se trouvent tous les jeunes français : Nimeño I, Jacky Brunet « Jaquito », Chinito, Nimeño II.
 
L'année suivante, le 9 septembre, il se présente à Vista Alegre en compagnie de José Ortega Cano devant du bétail de Tabernero de Vilvis.
 
Il prend l’alternative le 22 août 1976 à Nîmes, avec pour parrain Francisco Ruiz Miguel, et pour témoin Luis Francisco Esplá devant le taureau Economista de Juan Pedro Domecq. Sa prestation est assez bonne, mais comme tous les pionniers nîmois des années 1970, il a beaucoup de mal à faire une carrière de matador.
 
Plutôt que de quitter le ruedo, Pascal s'engage comme banderillero. Il fonde le Syndicat des toreros français qu'il a mis du temps à faire reconnaître. Il poursuit ainsi le travail de l'Association des toreros français fondée en 1971 par Simon Casas et Alain Montcouquiol.
 
En 2012, les jeunes matadors prennent la relève en créant, le 28 janvier, à Nîmes, l' Association des Matadors de Taureaux Français (AMTF), présidée par Lionel Rouff «Morenito de Nîmes», et qui a pour membres fondateurs Swan Soto, Charlie Laloë « El Lobo », Jean-Baptiste Jalabert, Marc Serrano, Sébastien Castella, Julien Lescarret, Julien Miletto, Mehdi Savalli, Jérémy Banti, Jonathan Veyrunes, Camille Juan, Román Pérez, Marco Leal, Thomas Joubert, Patrick Oliver et Thomas Dufau.
 
Patrice Quiot