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PATRICE
Vendredi, 13 Octobre 2023
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Juanita (2)…
 
Une fois ces obstacles levés, Juanita se vit engagée par de nombreuses plazas.
 
Un hebdomadaire fit un reportage détaillé sur sa présentation à Barcelone, « en una faena en la que puso en el más espantoso de los ridículos a los novilleros. ».
 
Et «El Noticiero Universal»  écrivit :
 
« Juanita Cruz, guapa, esbelta, simpática, que sale, no con vestido de luces sino con vestido gris, de chaquetilla corta y falda y sombrero ancho, tiene una figura muy torera. Pero es que no solamente tiene muy torera la figura. Es que es torera toda ella. »
 
La légende de la photo de Juanita entrant a matar disait : « Cuántos toreros que presumen de machos debieran tomar nota de esta señorita ! ».
 
A Valencia, le journal « El Clarín » fit l’écho suivant  :
 
« Para fomentar el turismo podríamos decir que fue organizada la novillada de hoy domingo día 24 de este caluroso mes de junio, ya que en distintas localidades de la plaza veían se extranjeros. Iba a torear una mujer española y sin duda la leyenda de la liga y la navaja en ella los atrajo hacia el coso taurino. »
 
L'exemple de Juanita fut suivi et bientôt d'autres toreras apparurent.
 
 La revue « Estampa » du 14 juillet 1934 consacra sa couverture et un long reportage à une étudiante et à deux dactylos qui avaient décidé de tenter leur chance dans les arènes. 
 
Sous une photo de Juanita donnant un muletazo, « se pueden ver a estas chicas mientras las ayudaban a vestir de luces el día de la corrida. »
 
Jusqu'en 1935, Juanita toréa sin caballos.
 
Elle passa en piquée à Grenade le 5 mai 1935 et coupa les deux oreilles de son second.
 
Le 12/05/1935 le journal « La Libertad» nota qu'une fois de plus il était démontré que le courage n'est pas l’apanage de l'homme et publia la photo de son triomphe au centre de l’arène.
 
La chronique élogieuse du journal souligne :
 
« Quienes conozcan a Juanita Cruz, y aún más, quienes la hayan tratado, saben sobradamente que en ella preside una feminidad exquisita, una educación perfecta y una delicadeza casi incomprensible, precisamente por la índole de su profesión. Su presencia, su trato y gesto imponen el respeto debido a toda mujer si alguien fuera capaz de olvidarlo ante ella. »
 
En avril 1936, Juanita torée à Las Ventas, la plaza de Madrid récemment inaugurée, devenant ainsi la première femme à le faire. 
 
Devant une arène presque pleine, Juanita, très applaudie, fit excellente impression. 
 
Peu de temps après, elle torée à Valencia et le journal El Clarín du 25/04/1936 publie un article intitulé : ‘El corazón de una mujer ha invadido los ruedos españoles’ dans lequel la poésie essaye de se mêler à la chronique taurine :
 
« Es que, a Juanita de la Cruz, en los momentos de peligro, el gran peligro que corre, la vemos a través de su alma de mujer sutil, delicada, y nos la recuerda nuestra mente tal como la vemos en el teatro, en el café, llena de modestia, de simpatía y feminidad, cualidades que tanto la embellecen. »
 
Toréant très peu après le début de la guerre civile, Juanita partit en Amérique du Sud ; Pérou, Bolivie, Colombie et Mexique où elle poursuivit sa carrière et prit l'alternative le 17 mars 1940. 
 
Elle revint en Espagne en 1947, mais ne put continuer à pratiquer car le régime franquiste avait de nouveau imposé une interdiction aux femmes, mesure qui ne fut levée qu'en 1974.
 
A 57 ans, trop âgée pour revenir aux toros, Juanita tira sa révérence.
 
Elle meurt à Madrid en 1981.
 
Elle avait soixante-quatre ans.
 
Sources : Antonio García Jiménez/ Bibliothèque nationale d'Espagne/14/05/2021
 
Datos 
 
Juana Cruz de la Casa, plus connue sous le nom de Juanita Cruz, née à Madrid le 12 février 1917, morte le 18 mai 1981 à Madrid, est une torera espagnole.
 
Très jeune, elle fréquente le milieu taurin qui se retrouve souvent avenue de la Plaza de Toros, lieu où est située sa maison familiale, tout près de la Plaza de toros de Las Ventas. 
 
Vers 1931, âgée de quatorze ans, elle commence à toréer des becerros sur instigation de Rafael García.
 
L'accès du ruedo étant alors interdit aux femmes, Juanita se contente d'une « exhibition féminine » qui a un tel succès que le gouverneur lui accorde l'autorisation d'estoquer. 
 
Le 7 mai 1934, elle se présente en France à Marseille. Sa première novillada piquée a lieu le 5 mai 1935 à Grenade, c'est là qu'elle a porté pour la première fois l'habit de lumières aménagé avec une jupe pantalon. 
 
En 1936, en zone républicaine, elle participe à trois festivals au profit des blessés.
 
Elle quitte alors l'Espagne pour le Venezuela où elle débute le 20 décembre 1936. Elle parcourt avec succès toute l'Amérique latine : Pérou, Bolivie, Colombie. Au Mexique, elle est confrontée à la très vive opposition des syndicats taurins, et n'obtient que des autorisations ponctuelles. 
 
C'est pourtant là qu'elle prendra son alternative des mains de Heriberto García le 17 mars 1940 à Fresnillo (État de Zacatecas).
 
Juanita est la première femme qui est apparue dans des cartels masculins. Mais elle n'a pas pu prendre son alternative dans son pays en raison de ses positions politiques. 
 
En tant que républicaine, elle a été obligée de s'exiler en Amérique latine au moment de la Guerre Civile espagnole.
 
Elle est enterrée au Cimetière de la Almudena de Madrid sous un mausolée œuvre du sculpteur Luis Sanguino ; sur son épitaphe on peut lire : 
 
«A pesar del daño que me hicieron los responsables de la mediocridad del toreo en los años cuarenta-cincuenta, brindo por España !»
 
Patrice Quiot
 
 
PAUSE : 
 
DÉPLACEMENT À ISTRES POUR PRÉSENTATION EN NOVILLADA PIQUÉE DE MARCO PÉREZ LE 15/10.
 
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