Mercredi 08 Mai 2024
PATRICE
Mardi, 10 Octobre 2023
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Mam’…
 
Il y avait Jean, Sonia, Martine, Henri, Stéphane.
 
Il y avait Lucien et Michel.
 
 
 
Et il y avait Mam’.
 
Leur mère.
 
 
 
Ils habitaient à la rue Dorée où se trouvait le cabinet du tonton Tan-Ham-Loc.
 
Qui exerçait la profession d’acupuncteur.
 
 
 
Comme le précisait la plaque en cuivre.
 
Sur la façade de l’Hôtel de l’Académie.
 
 
 
On entrait dans un monde.
 
De liberté, de pensée et de tolérance.
 
 
 
Délicatesse de sentiments et retenue de manières.
 
Pas d’excès, rien de superflu.
 
 
 
Les choses se faisaient lentement en douceur et bien.
 
Les mots importaient.
 
 
 
La porte de l’appartement.
 
Aurait pu être en feuilles de lianes.
 
 
 
Des pousses de soja murissaient dans des chiffons humides.
 
Et quand elle parlait de son pays natal, Mam’ disait «Chez nous».
 
 
 
Légèreté d’un accent autre.
 
Ténu et fragile comme un chant d’oiseau.
 
 
 
Peut-être celui que les entomologistes.
 
Nomment le Harle de Chine.
 
 
 
Des yeux qui regardaient loin et voyaient tout.
 
Et le dos vouté du travail d’une mère.
 
 
 
A deux pas des arènes et pas très loin du Mont Margarot.
 
En plein centre de Nîmes.
 
 
 
D’où il vient.
 
Un toreo mesuré comme une balance Gancheng.
 
 
 
Un toreo sobre.
 
Un toreo du fond des rêves d’enfance.
 
 
 
Un toreo parfait.
 
Sans redondance.
 
 
 
Sans vanité aucune.
 
L’épure de vingt passes.
 
 
 
Celles.
 
Du 1er mai 1977 à Madrid.
 
 
 
Curro Vásquez.
 
Et José Luis Parada revisited.
 
 
 
«Un nombre de pianista.
 
Y un temple de torero».
 
 
 
Des détails à exposer au Louvre.
 
Une poésie de ca trù sur le sable.
 
 
 
L’ascèse d’une vie torera.
 
Et de somptueux costumes.
 
 
 
Lucien Tien Orlewski.
 
«Chinito».
 
 
 
Matador de toros.
 
Le fils de Mam’.
 
Datos 
 
Lucien Orlewski dit « Chinito », né à Montpellier en 1953, est un torero français.
 
Sa première novillada sans picador a lieu le 19 juillet 1969 à Saint-Gilles (Gard), en compagnie d'Alain Montcouquiol et Simon Casas devant des novillos d'André Pourquier.
 
Il prend l'alternative le 4 mai 1978 à Palavas-les-Flots avec pour parrain Curro Romero et pour témoin Curro Vázquez, devant des toros d’Antonio Pérez de San Fernando.
 
Il la confirme à Madrid le 8 août 1982.
 
Il s'est retiré des arènes en 1984.
 
Bibliographie : 
 
"Chinito de Francia" de Daniel Saint-Lary, éditions Atelier Baie, 2011.
 
Patrice Quiot