Samedi 27 Avril 2024
JULI
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Pour El Juli, émouvante despedida d’une étape ayant duré un quart de siècle. Deux oreilles du troisième pour Luque…
 
No hay billetes. Clôture de la San Miguel. Six toros de Garcigrande et Domingo Hernández (2, 4 et 6) inégaux de forces, de bravoure et de comportement à la muleta, bref, manquant de race la plupart.
 
Suite au forfait de Morante de la Puebla, Sébastien Castella a occupé son poste, une substitution indiscutable après sa Porte du Prince de la veille…
 
Au chapitre des curiosités, les deux diestros espagnols, Juli et Luque, ont pris leur alternative en France, plus précisément à Nîmes !
 
Après le paseo, sympathique standing ovation pour El Juli, visiblement très ému.
 
El Juli (silence puis oreille) a ouvert la séance face à un toro terciado sortant seul des deux rencontres. Bon second tercio puis brindis à l’aficion mexicaine pour rappeler l’importance qu’il accorde au Mexique, un pays qu’il a bien connu à ses débuts. Venturoso se réserve d’emblée, cherchant les tablas et laissant le Madrilène sans option, Julián n’insistant pas, envoyant le manso ad patres d’une demie au deuxième envoi suivie d’un chapelet de descabellos. 
 
Réception a portagayola du cuarto, Salereso, bon quite par chicuelinas entre les deux puyazos, second tercio inégal relevé par une excellente paire de Fernando Sánchez précédant un ultime brindis du Juli à l’aficion de Séville. Et fait rare, la musique se mit à jouer « Suspiro de España »… avant le moindre muletazo !!! S’ensuivirent quelques échanges valeureux, le maestro de Velilla mettant toute sa détermination dans l’affrontement. Bref, il ne lâcha rien et conclut d’une entière d’effet immédiat. Ultime oreille sévillane chaleureusement fêtée lors d’une vuelta accompagnée par les cris de « Torero ! Torero »…
 
Sébastien Castella (saluts avec forte pétition puis silence) débuta avec Amador qu’il reçut à genoux et qui provoqua les premières clameurs. Bon placement au cheval, le toro ne s’employant guère, avant un second puyazo loupé après belle arrancada. Superbe quite par véroniques de Luque puis réplique variée de Sébastien, bien Rafael Viotti avec les palos, invité à saluer, ainsi que José Chacón pour la lidia. Brindis du Biterrois à Julián, entame suave puis suite templée sur la rive droite. Bonnes réponses du cornu sur série bien liée de la part d’un Castella visiblement en pleine confiance. On le serait à moins… Suite ajustée, musique arrêtée à sa demande, le bicho allant trop rapidement a menos, pour finir rajado. Entière qui tomba l’animal illico. 
 
Avec le quinto, Espumoso, Castella alla à son tour le recevoir à la porte des chiqueros, une portagayola réussie suivie de véroniques applaudies. Piques sans style puis Chacón très en vue avant un début suave de Sébastien. Temple et application pour une faena qui aurait mérité de la part de son opposant un peu plus de chispa afin de générer davantage d’émotion. Entière. 
 
Daniel Luque (deux oreilles et saluts) démarra avec Tirititero et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas perdu son temps ! En effet, il reçut en fin d’exercice deux appendices pour une prestation aboutie, bien dans l’esprit du lieu. Après qu’Iván García eut salué, la faena prit de contours intéressants, d’autant plus que sans être aidé par un bicho dont la bravoure n’était pas le fort, Daniel sut trouver les arguments techniques et artistiques pour proposer un trasteo cohérent. Et stylé. Entière tendida. 
 
Avec Fundero, Luque ne put esquisser le moindre capotazo. Ça partait bien ! Toro protesté, manso avéré, mais peu à peu, Daniel mit le paquet pour aller chercher la troisième oreille, celle de la Porte du Prince. Ensemble inégal mais comprenant quelques mouvements dans le corte maison. Avec le triomphe au bout de son épée, Luque a placé une entière d’effet rapide, mais tombée. Pétition de 50/50 non suivie d’effet. Cela étant, et compte tenu de ses récents déboires, il est clair que Daniel a un potentiel qui l’installe pour un bail chez les premiers de la classe.
 
A noter que les trois diestros sont repartis à pieds, tous étant applaudis, avec la palme évidemment à El Juli qui venait de conclure la fin d’une étape de vingt-cinq ans. Mais pour la coupure de la coleta, on repassera. Aussi, on ne sait pas s’il faut lui dire au revoir, adieu ou… à bientôt ! Car c’est bien Julián qui il a peu a évoqué la fin d’une étape. Chacun pourra l’interpréter comme il voudra…
 
 Photo : Mundotoro