Mercredi 08 Mai 2024
S’ENGAGER
Mercredi, 20 Septembre 2023
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La belle histoire d’Elie Rodet Vidal, ami du matador El Rafi, qui a réussi à remuer des professeurs parisiens…
 
Si Elie vit à Paris, il a de fortes attaches dans notre région, et plus particulièrement à Nîmes. Fils de la réalisatrice Fany Vidal et petit-fils de Sophie et Jean-Pierre, plus connu de son vivant sous le sobriquet du « Poète », il a été imprégné tout jeune de l’ambiance des ferias et des toros.
 
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Pour lui, le lien avec sa passion se décline par la photographie et le samedi matin de la feria des Vendanges, j’ai été convié à une réception dans le superbe appartement qui appartenait à ses grands-parents dans lequel étaient exposées quelques-unes de ses photos. L’occasion pour moi de faire sa connaissance, ce qui m’a donné l’envie, avant son retour vers Paris, d’en savoir un peu plus. Et vous allez voir que l’histoire n’est pas banale…
 
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« Elie a voulu faire un bac photo et il faut savoir que quand il était plus jeune, il suivait les cours du CFT pendant les vacances. C’est là où il a connu Rafi, Solal, Nino, Virgile, Tomás... C’était l’époque où ceux-là étaient ensemble et forcément, ça crée des liens. Elie vient d’avoir dix-huit ans et j’avais envie de célébrer son anniversaire ici, dans cet appartement tant chargé d’histoire taurine. J’ai contacté la peña de Rafi pour lui proposer de faire leur réception ici lors de la feria des Vendanges et mon fils a accroché quelques photos. C’était une bonne occasion de présenter son travail et une transition avec mes parents qu’il n’a pas connus, certes, mais Patrick est un enfant de la maison, j’avais donc envie d’ouvrir cet appartement comme il vivait avant… » a précisé Fany.
 
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« Pour mon bac, je devais présenter un sujet sur le thème « S’engager », avec un dossier comprenant quelques photos et des textes, mais ça consistait surtout en un grand oral d’une vingtaine de minutes. Comme je vivais à Paris, j’ai choisi de m’engager pour défendre la corrida et non pas l’interdire ! Mais quand j’ai présenté mon projet, mes profs m’ont dit qu’ils n’étaient pas d’accord, qu’il fallait que je me l’enlève de la tête car à Paris, ce n’est pas simple. 
 
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Mais j’ai insisté et finalement, ils ont accepté, mais en me prévenant que le jury allait me saquer pour mon bac ! J’étais très déterminé à aller au bout, quitte à avoir une mauvaise note, car je voulais à tout prix porter ce projet. D’ailleurs, ça tombait plutôt bien par rapport à son intitulé. S’engager… j’y étais en plein dedans, non ?
 
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A partir de là, j’ai réalisé mon sujet sur Rafi, je l’ai suivi un peu partout lors de corridas puis lors des manifestations, à cheval entre le Sud et Paris. J’ai fait beaucoup de photos, j’ai suivi Rafi lors de ses interventions radio et télé, et j’ai rendu mon sujet, défendre la corrida en suivant un torero. Mon oral devait durer vingt minutes et en définitive, il en a duré… quarante-cinq ! A la fin, ils auraient aimé que je continue, mais ils m’ont dit que ce n’était pas possible car d’autres candidats attendaient leur tour… Résultat, j’ai eu la meilleure note, 100/100 !!! Je ne le faisais pas pour la note, mais pour mon projet. Cela dit, j’étais ravi, surtout compte tenu du contexte. D’ailleurs, j’ai appris qu’un de mes profs avait ses parents demeurant à Nîmes qui aimeraient voir mes photos ! Mon projet se termine de la meilleure des façons car en fait, qu’ils soient pour ou pas, beaucoup étaient intéressés pour en prendre connaissance. D’autant plus que les médias ont pu constater que Rafi ne véhiculait pas l’image d’un tortionnaire, mais de quelqu’un de posé, d’aimable, d’intelligent. 
 
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Après ce point de départ et le résultat obtenu, il est clair que je ne compte pas m’arrêter à ça et que je tiens à continuer avec Rafi, bien sûr, mais pas que. Cet hiver, je devrais partir en Espagne avec lui et j’aimerais aller très loin dans le cadre des coulisses de la corrida. En étendant le panel à d’autres toreros, tels que Solalito, Nino…
 
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Ce qui m’intéresse avant tout au travers de mes photos, c’est cet aspect de défense de la tauromachie. A Paris, au lycée, certains amis me le reprochaient, ils ne comprenaient pas pourquoi je m’intéressais à ça, mais le regard a évolué. Je leur ai expliqué, c’est vrai qu’il faut passer beaucoup de temps, mais peu à peu, on s’aperçoit que leur perception et leur comportement changent. Il y en a même un qui à présent compte aller voir des corridas ! »
 
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Le temps de cet entretien, j’ai pu mesurer la force des convictions d’Elie, certes imprégné de tauromachie depuis le berceau, mais qui fait partie de ces jeunes, et ils ne sont pas forcément légion, qui outre leur intérêt pour les toros, ressentent le besoin de participer à la transmission. 
 
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On va donc lui souhaiter bonne chance pour la suite de ses études et ses nouveaux projets. L’art taurin a besoin de créateurs comme de défenseurs. Elie allie les deux, raison de plus pour croire en son étoile. Suerte !!!