Mercredi 08 Mai 2024
PATRICE
Mardi, 19 Septembre 2023
pq19pk
« Toros por el  mundo entero » : Deux contes africains…
La vieille, le petit garçon et le taureau noir.
II y avait un petit garçon. Sa maman était morte. II fut élevé par une autre femme de son père ; elle était très méchante. Un jour, elle abandonna l’enfant en pleine brousse pour s’en débarrasser. Elle espérait qu’il serait mangé par les bêtes sauvages. Perdu, le petit errait çà et là. Il ne savait où aller.
Il rencontra une vieille femme qui lui dit : « Va au bord de l’étang que tu vois. Arrivé là, tu lui tourneras le dos. Puis, tu lances un appel. Quand tu entendras quelque chose qui s’ébranle derrière toi, ne te retourne pas ! »
L’enfant répondit : « Bien ! »
Il alla vers l’étang, il appela, il appela, il appela ! Il entendit derrière lui un grand bruit comme : Ri-di-di-, ri-di-di, ri-di-di ! Le sol trembla. Il eut peur et se retourna presque sans le vouloir.
Que vit-il ? Un immense troupeau de bêtes qui sortaient des eaux de l’étang. Elles sortaient à flots, mais ces flots s’arrêtèrent sous ses yeux.
Le dernier à essayer de sortir fut un taureau noir. Il le vit retomber dans l’eau. Le taureau ne sortit pas.
Les grands-mères terminent leur conte en ajoutant que si l’enfant ne s’était pas retourné, le taureau ne serait pas retombé.
Alors personne au monde n’aurait été privé de vaches.
Comment la vache fut donnée aux WoDaaBe.
Il y avait autrefois une jeune fille. C’était une arabe.
Elle habitait chez son père, un grand marabout.
Après avoir eu ses premières règles, elle s’en alla au bord d’un fleuve. Elle lava son pagne, le mit à sécher sur une branche et s’endormit.
Alors un Ange sortit des eaux et la mit enceinte.
Quand elle fut enceinte, son père s’en aperçut et commença à supplier et à supplier Dieu de lui montrer qui l’avait mise enceinte.
Or, un jour, passant près du fleuve, l’Ange des eaux se montra. Le père de la fille lui demanda la dot.
Et l’Ange lui donna alors une vache grise et un taureau noir, qu’il fit sortir des eaux : personne n’avait jamais vu de bêtes semblables avant ce jour-là.
La jeune fille mit au monde deux jumeaux, deux garçons. Le premier fut l’ancêtre des WoDaaBe, l’autre fut l’ancêtre des FulBe.
Les deux enfants, avec leur mère, commencèrent à suivre les deux bêtes, mais elles étaient très sauvages et s’enfuyaient loin des gens.
Chaque jour ils suivaient les vaches et chaque jour ils s’avançaient plus loin dans la brousse. Le soir, ils allumaient le feu et les bêtes étaient attirées par le feu. Alors elles se couchaient près du feu et elles passaient toute la nuit.
Et puis le lendemain, elles repartaient encore plus loin.
Datos 
Le conte africain se définit par ses traditions, la plupart du temps oralisées et transmises de la sorte. 
Une forme de « littérature orale » regroupant à la fois énigmes, formules divinatoires, maximes, dictons, louanges et enfin les plus connus, les proverbes, fables et contes.
Le conte traditionnel en Afrique utilise généralement de l'affabulation au second degré pour s'exprimer. Dans la majorité des cas, cet art de la parole est utilisé pour éveiller les consciences humaines. Rares sont les contes qui sont dits pour simplement plaire ou distraire.
Le plus remarquable des conteurs africains est le Sénégalais Birago Diop (1906/1989), qui a publié trois recueils : les Contes d'Amadou Koumba (1947), les Nouveaux Contes d'Amadou Koumba (1958), Contes et Lavanes (1963).
Patrice Quiot