Jeudi 09 Mai 2024
DAX
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Adriano récompensé…
 
Feria Toros y Salsa. Un peu plus de deux tiers. Temps chaud. 6 toros de Pallarés, bien présentés, dans le type, à l’exception du sixième, trop haut, manquant de bravoure, avec de la classe et un bon rythme le troisième.
 
Fernando Robleño : palmas et silence.
 
Emilio de Justo : silence et silence.
 
Adriano : oreille et oreille, sortie a hombros.
 
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Ce triomphe, cette sortie a hombros, Adrien Salenc est allé la chercher. Il a cru en ce dernier toro pour qui personne n’aurait parié un copeck. Plus haut que les autres Pallarés, pas très beau et surtout, il ne baissait pas la tête. Adrien l’a toréé avec douceur à la cape et a réussi à intéresser le toro et le public, même si les charges étaient à mi-hauteur, à se l’enrouler autour de lui avec un toreo vibrant et à la fois intelligent. En plus, il s’est montré redoutable à l’estocade. Son estocade au premier fut encore meilleure, de très belle exécution. Par contre, ce toro montra plus de qualités, ce fut le seul de la tarde à charger avec noblesse avec un tempo lent dont Adrien profita par moments. Il y eut de très beaux muletazos, mais Adrien se laissa parfois emporter par sa fougue et la vitesse dénatura les passes. Mais comme la faena alla a más et fut conclue avec une superbe estocade, le matador fut récompensé d’une première oreille.
 
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Fernando Robleño, pas très gâté par le sorteo, aurait pu en couper une à son second. Les plus belles passes de l’après-midi furent les siennes, du côté droit, il n’y avait rien à faire du gauche, des passes empreintes de classicisme et d’un goût exquis. Son premier fut d’une fadeur totale et à l’épée Robleño eut bien du mal à l’achever.
 
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Emilio de Justo, qui avait été gravement blessé par un toro de Pallarés à Madrid en 2022 qui aurait pu briser sa carrière, fit preuve d’assurance face à son premier et lima toutes ses aspérités dès les premiers muletazos. Faena qui n’arriva cependant pas à décoller car le toro manquait de race, les plus beaux moments furent les passes de poitrine d’Emilio, avec le sceau de la maison : superbes. Le cinquième, le seul toro de quatre ans du lot, fut le pire, il n’avait pas une passe et le public demanda au matador d’abréger.
 
(Antonio Arévalo - Photos : Bruno Lasnier)
 
Matin : finale des novilladas sans picadors: titre et prix non décernés…
 
Soleil et premières chaleurs, petite entrée, une heure trente de spectacle. Quatre erales de Pedraza de Yeltes, tous dans les nuances marron, bien présentés, très mobiles, pour certains manquant d’alegría qui ne fut pas provoquée par les novilleros.
 
Javier Zulueta (rioja et or) : au deuxième, une entière, salut ; au dernier, deux pinchazos, trois descabellos, deux avis, silence.
 
Prix au meilleur novillero : non attribué.
 
Pour la première fois, ou depuis bien longtemps, le et les prix de la finale des novilladas sans picadors n’ont pas été attribués… Desierto comme on aurait dit pour une corrida concours. Pourtant les quatre erales de Pedraza de Yeltes permettaient une finale diversifiée et animée. Mais il faut croire que ni Martín Morilla, ni Javier Zulutea, n’ont manifesté la volonté de se comporter en combattant et d’aller à la conquête d’un trophée. Chaque fois, les deux, depuis le burladero ont attendu que le novillo vienne sur eux… fuyait-il qu’ils se gardaient bien de faire un pas pour le conserver dans la cape. Deux fonctionnaires de la tauromachie à l’heure où il faut se battre pour se construire une bonne place dans l’escalafón.
 
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Martín Morilla (école taurine d’Arles) a toujours toréé ses deux adversaires avec beaucoup de douceur sur la main droite, dessinant quelques beaux pechos de sortie sur la gauche. En outre, il lui arriva plusieurs fois d’être désarmé et de reculer très souvent entre deux naturelles. On ne retiendra à sa seconde sortie que trois ou quatre parfaites aidées par le haut.
 
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Le Sévillan Javier Zulueta parut témoigner par moment d’un peu plus d’entrega, mais il se réfugia très vite vers la prudence. Brindant chaque fois son combat au public, il signa de beaux et lents derechazos, réalisa d’excellents changements de mains, mais fut rapidement dépassé par son premier adversaire. Par la suite, face au dernier, on applaudit de belles séries de droite avec une muleta basse et lente. Certes il paraissait se hisser vers la victoire, construisant mieux ses naturelles, mais toujours aussi instable sur l’ensemble de la faena.
 
On peut penser que les erales de Pedraza de Yeltes méritaient des adversaires plus conquérants qui auraient su mettre toutes leurs qualités en avant.
 
(Jean-Michel Dussol - Photos Bertrand Caritey)