| NINO |
| Vendredi, 14 Juillet 2023 | |||
 Rencontre avec le novillero Nino Julián qui a connu une première partie de temporada ponctuée de belles promesses…
Nino a vingt ans. Et un avenir qui au vu de ses récents succès acquis dans cette première partie de saison, s’annonce prometteur. Ce jeudi, il a participé à Nîmes puis Saint-Gilles à deux présentations de cartels après être revenu d’Espagne en toute hâte, où il était aussi présent à Béjar pour la présentation des épreuves du certamen de novilladas de la province de Castilla y León. On le voit, son actualité est plutôt dense et encourageante. Avec disposition, charisme et humilité. Le point avec lui avant ses futurs challenges…
 « Je suis évidemment très heureux de ce qui m’arrive, mais je sais très bien que ça tient à peu de choses pour passer du devant de la scène aux enfers, comme on dit chez nous. Pour l’instant, j’ai la chance cette année d’avoir réalisé un bon début de saison, ce qui m’a permis d’ouvrir quelques portes.
 Je ne suis pas parti de rien puisque depuis mon apprentissage au CFT puis deux années passées à Salamanque qui m’ont apporté énormément dans le domaine de la maturité que j’ai acquise là-bas, les gens m’ont vu autrement en ce début de temporada. D’après les retours que je peux en avoir, ils ont apprécié ma manière de me comporter en piste et l’envie que je montre, y compris au second tercio. Après, tout se fait au jour le jour et je suis content aujourd’hui de réaliser une saison comme je la fais pour l’instant.
 A présent, c’est Patrick Varin qui s’occupe de moi, il m’a dit qu’il ne me lâcherait pas, on est tombé d’accord pour qu’il m’aide, m’assurant qu’il avait des visées concernant mon avenir. Bien entendu, il s’occupe toujours de Rafi et par exemple à Tarascon, il n’a pas pu être à mes côtés puisque le même jour, il était avec Rafi à Eauze. Mais Patrick étant très ami avec Maxime, il m’a dit qu’il lui faisait entièrement confiance et moi aussi bien sûr, ce qui fait que ce relais s’est très bien passé.
 Si on évoque mon début de saison en ce qui concerne les courses officielles, hors tentaderos ou fiestas camperas, la première a été Mauguio, puis Istres, Boujan et Tarascon... A Mauguio, je suis sorti très satisfait, même s’il y a encore quelques points à améliorer. Beaucoup de bonnes choses et d’envie, une novillada pour moi un peu particulière, dans une arène pleine avec de bonnes sensations liées au contexte. Un des meilleurs moments de ma saison a été lorsque le public nous a fait sortir au début pour saluer, l’ovation qu’il nous a réservée étant à nous mettre les frissons…
 Une novillada très intéressante où malheureusement l’épée m’a privé d’un triomphe, mais ça faisait partie de ce qu’avec Patrick on cherche à améliorer. D’un côté, il me pousse à rester comme je suis, avec pas mal d’entrega communiquée aux aficionados, mais il est clair que je dois travailler encore pas mal avec l’épée.
 A Istres, la novillada m’a apporté beaucoup car elle a correspondu à une nouvelle sortie en triomphe, avec du monde aux arènes, puis Boujan, encore une sortie positive avec une novillada intéressante de Valverde. Les gens m’attendaient peut-être un peu avec cet élevage réputé exigeant, mais en définitive j’ai relevé le défi et je me suis régalé devant une très bonne novillada, avec notamment deux oreilles coupées à mon premier adversaire.
 Enfin, il y a eu Tarascon avec une novillada intéressante de Malaga, j’ai touché un premier novillo qui m’a permis de bien m’exprimer et qui a donné beaucoup d’alegría à la tarde. L’autre m’a fait pas mal réfléchir, mais je pense qu’il va m’apporter mentalement, c’est le genre d’adversaire dont on a besoin pour avancer.
 Samedi prochain 29 juillet, je participerai à Arcos de Jalón (Soria) à la première épreuve de la phase finale du certamen de novilladas pour laquelle j’ai été le seul français à entrer dans le concours après une qualification chez Victorino Martín. Nous serons en définitive par groupe de deux, pour ne rester donc que trois, un par épreuve.
 De là, ils ajouteront le meilleur second, ce qui fait que nous nous retrouverons quatre pour disputer les demi-finales, puis évidemment deux pour la finale. C’est pour moi une épreuve très importante dans la mesure où elle pourrait me faire mieux connaitre en Espagne, d’autant plus qu’elle devrait être télévisée.
 Après Boujan, j’ai appris mon inclusion dans plusieurs cartels, dont Nîmes et Saint-Gilles. Je suis évidemment très satisfait du cartel de Nîmes, Lalo je le connais très bien, on a déjà toréé ensemble, c’est un bon compañero, donc pas de souci, le principal étant pour moi de réaliser le rêve de toréer à Nîmes pour une grande feria. C’est pour moi un honneur…
 Je suis très heureux aussi d’être entré à Saint-Gilles pour une novillada avec Solal. On se suit depuis le début de la saison et je suis bien entendu content de revenir dans cette arène où l’an dernier j’avais gagné le Bolsín. J’y retournerai avec la même envie que j’aurai à Nîmes…
 En ce qui concerne les contrats que je vais honorer cet été, il y a aussi la novillada concours de Millas, mon but n’étant pas forcément le nombre, mon intention étant surtout que l’on me remarque afin de pouvoir ouvrir d’autres portes la saison suivante, notamment dans le Sud-Ouest et l’Espagne.
 Forcément, avec Patrick, on réfléchit à l’avenir, cette saison compte beaucoup par rapport à la suivante. Pour cette année, notre plan était d’acquérir de l’expérience et que les gens apprennent à mieux me connaitre pour attaquer encore plus fort l’an prochain afin d’entrer dans plus de grandes ferias.
 Franchement, quand on s’engage dans cette profession, on a toujours l’alternative dans un coin de la tête, mais en ce qui me concerne, je compte effectuer une saison complète l’an prochain avant d’envisager par la suite, selon mon avancement, le passage à l’échelon supérieur. On n’est pas pressé, le principal étant que les choses sortent comme on le veut. Il ne faut pas aller trop vite…
 Au sujet de ma préparation, j’ai quelques tentaderos, notamment avec des ganaderos français lorsqu’ils ont du bétail, sinon mon plan ne change pas, je m’entraine tous les jours, où que ce soit. Je travaille tous les domaines, évidemment un peu plus là où j’ai encore des difficultés, comme l’épée. Avec Patrick, on cherche la clé et je pense que tout rentrera dans l’ordre.
Après, en saison, le rythme est différent, bien sûr qu’il faut s’entrainer, mais il faut aussi se ménager des temps de repos avant les efforts à fournir dans les ruedos. Sur le terrain, on est un bon petit groupe avec notamment Patrick, Rafi, Thomas Ubeda. Avec eux, tout va bien…»
 Alors si tout va bien, que demander de plus ? Des oreilles, bien sûr ! Mais ça, Nino nous a déjà prouvé que son niveau pouvait lui permettre bien des conquêtes, non ? Surtout si la feraille…
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