Dimanche 05 Mai 2024
CASTELNAU
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Novillada non piquée de Castelnau-Rivièr-Basse : Le Lartet sur le podium…
 
Dimanche 2 juillet. Plus de 2/3 d’arène. Novillada sans picador.
 
Novillos de Turquay, Astarac, Le Lartet, Malabat, Barcelo et La Suerte.
 
Clément Hargous : un avis et silence et saluts
 
Rafael Ponce de Leon : saluts après avis et saluts après avis.
 
Pablo Hernandez : une oreille et saluts.
 
Saluts du bnaderillero El Santo au troisième.
 
Le prix du meilleur novillo est allé au Lartet, combattu en troisième.
 
Celui du meilleur novillero à Pablo Hernandez.
 
Tel « le Petit Poucet », le village de Castelnau Rivière Basse, 625 habitants, à la pointe enclavée des Hautes-Pyrénées, coincé entre le Gers, Les Landes et les Pyrénées-Atlantiques trace son chemin taurin en semant chaque année des cailloux qui pèsent plus que les fameuses miettes de pain mangées par les oiseaux du conte de Perrault. Chaque année cette petite commune isolée de grandes agglomérations monte sa novillada sans picador, un spectacle difficile qui demande beaucoup d’efforts et d’huile de coude. C’est ici sans doute, dans cette ruralité profonde, que se joue le futur de la tauromachie, ici que se gagnera ou se perdra définitivement le combat pour son avenir. Il convient donc en préambule de se réjouir de cette nouvelle édition et de l’augmentation sensible de l’assistance.
 
Très bien présentés l’ensemble des novillos avec sans doute pour ce qui est le concours de beauté, la prime au sixième de la Suerte qui faisait sa présentation dans le Sud-Ouest avec Barcelo. Le Turquay était bien dans le type Santa Coloma, le Barcelo haut et impressionnant de trapío, applaudi à sa sortie comme le Malabat dans son genre si particulier. Au moral, le novillo du Lartet a largement dominé l’ensemble, par sa fougue, sa capacité à répéter et l’émotion qu’il a procurée. Il obtient un juste premier prix. Le Turquay avait de la classe, mais il a été gêné par sa faiblesse, il a terminé néanmoins à más.
 
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Clément Hargous a eu le redoutable privilège d’ouvrir les débats, il a été gêné par la faiblesse de son opposant de Turquay. La faena est néanmoins allée à más et il put obtenir de l’animal des séries finales cadencées ; deux pinchazos, une entière trasera. Il eut du mal avec le Malabat très coriace qui se défendait et ne rompit jamais. Désarmé à plusieurs reprises, la faena connut plus de bas que de hauts et se conclut par une entière basse. A noter qu’il a banderillé ses deux opposants. De la maturité chez le Bordelais, une certaine expérience mais aussi une certaine froideur qui ne lui permet pas de passer la rampe.
 
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Rafael Ponce de Leon, autre élève du Centre Français de Tauromachie de Nîmes, aborda l’Astarac avec décision en le passant par largas de rodillas. Il le toréa à la cape avec brio dans des suertes variées. L’animal distrait ne s’en laissait pas compter et s’engageait avec difficulté sous le leurre. Rafael mit le turbo, mais pris à plusieurs reprises, il subit ensuite une forte rouste heureusement sans conséquence et son ambition baissa d’un cran ; une demie tombée après un pinchazo. Le Barcelo avait plus de plumage que de ramage et tentait de fuir le combat en partant aux planches ; un pinchazo, une entière et plusieurs descabellos.
 
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Gagnant du jour, Pablo Hernandez, de l’école Adour Aficion, sut se montrer à la hauteur des qualités du novillo du Lartet et dessina à la muleta les meilleures séries du jour, des deux côtés. La caste de l’animal le déborda néanmoins à plusieurs reprises : il est encore très inexpérimenté, vert comme l’on dit. Qui pourrait lui reprocher cette jeunesse ? Il tua l’animal d’un tiers de lame au second essai et obtint la seule récompense de la soirée. Pour finir, le novillo de La Suerte avait de mauvaises intentions, lui coupant le terrain et montant sur lui, le mettant souvent en danger. Le jeune homme ne put se sortir du piège et abrégea d’une entière basse après de nombreux envois.
 
Le soleil tombait alors sur les vignes du Madiran et les feuilles des ormes qui protègent l’arène des ardeurs d’Apollon, agitées par une douce brise, semblaient nous murmurer dans leurs bruissements : à l’année prochaine. Cela pour ceux qui aiment notre campagne et ses villages et savent écouter les chants de la nature.
 
(Pierre Vidal  - Photos Nicolas Couffignal - Photo du haut : Jérôme Bonnet, du Lartet et Michel Raymond, président du club taurin de Castelnau.)