Mercredi 08 Mai 2024
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Samedi, 17 Juin 2023
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Histoires de toros : De Cnossos (Crète) à Turlock (Californie)… (3)
 
« Le 24 juillet 1904 est présenté dans les arènes de Saint-Sébastien le dernier combat de fauves (tigre contre taureau dans une cage).
 
Le 23 octobre 1920, dans une lettre adressée à la présidente de la S.P.A. de Toulon, le secrétaire d’Etat de Benoît XV, le Cardinal Gasparri, rappelle : « Que si [...] la barbarie humaine se retranche encore dans les combats de taureaux, il n’est pas douteux que l’Eglise continue à condamner hautement, ainsi qu’elle l’a fait par le passé, ces spectacles sanglants et honteux. C’est vous dire aussi combien elle encourage toutes les nobles âmes qui travaillent à effacer cette honte et approuve de grand cœur toutes les œuvres établies dans ce but et dirigeant leurs efforts à développer, dans nos pays civilisés, le sentiment de la pitié envers les animaux. » 
 
En 1928, le Portugal interdit formellement la mise à mort des taureaux. Cependant, une petite ville du sud-est, Barrancos, défie la loi en organisant tous les ans une corrida à l'espagnole avec mise à mort. Renonçant à sévir, le parlement approuve en 2002 un régime d'exception en faveur de cette localité au nom du respect de la tradition.
 
Par la loi du 24 avril 1951, la République française reconnaît la légitimité de la corrida dans les départements où il a pris force de coutume depuis plus de cinquante ans et où une tradition ininterrompue peut être invoquée. Le décret du 7 septembre 1959 précise que la tradition doit être locale et ininterrompue : 29 villes répondent à ce critère. En 2003, 67 villes proposent ce spectacle et 6 d'entre elles possèdent des écoles de corrida agréées par le Ministère de la Jeunesse et des Sports.
 
Les 3 et 4 octobre 1971, se déroulent, à Belgrade, les premières corridas dans un pays socialiste.
 
La Loi n° 76-629 du 10 juillet 1976 (article 9) reconnaît : « Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce. »
 
Le 15 octobre 1980, la Fondation Droit Animal, Ethique et Sciences (LFDA) déclare dans les locaux de l'UNESCO à Paris : "La tauromachie est l'art scélérat et vénal de torturer et de mettre à mort des animaux selon des règles, dans la légalité et en public. Elle exalte les plus bas instincts de l'homme, elle traumatise les enfants et les adultes sensibles, elle aggrave l'état des névropathes attirés par ce spectacle, elle dénature les rapports entre l'homme et l'animal, elle est une fête de la douleur et de la mort. En cela, la tauromachie constitue un défi majeur à la moralité, à l'éducation, à la science et à la culture."
 
En juillet 1981, Alberto Iniesta Jiménez, évêque auxiliaire de Madrid, déclare dans une lettre adressée à la revue Interviú : "... je ne peux pas me représenter le Seigneur à la corrida, passant un agréable moment tandis que les hommes mettent leur vie en danger, qu'on torture de pauvres animaux jusqu'à la mort (…) au milieu d'un public passionné, et collectivement sadique, bien qu'individuellement chacun soit, avant et après, une personne normale, avec de bons sentiments et parfois très chrétienne. Est-il possible que Dieu ait fait les animaux pour cela ? Pouvons-nous comme chrétiens – et même comme hommes civilisés – rester indifférent devant une fête qui dégrade tellement l'homme (…) parce que la souffrance qu'il cause est absolument gratuite et n'est justifiée ni par la faim, ni par la peur ou quelque autre raison ?"
 
Le 23 octobre 1982, Jean-Paul II déclare aux membres de l'Académie pontificale des sciences : "[...] ils (les animaux, ndlr) devraient être traités comme des créatures de Dieu destiné à servir le bien de l'homme, mais sans que l'homme abuse d'eux."
L'Encyclique « Sollicitudo Rei Socialis » du 30 décembre 1987 recommande de prendre davantage conscience que l'on ne peut impunément faire usage des diverses catégories d'êtres, vivants ou inanimés – animaux, plantes, éléments naturels – comme on le veut, en fonction de ses propres besoins économiques.
 
Par la loi du 30 avril 1991 sur la protection des animaux, le gouvernement autonome de l'archipel des Canaries (Espagne) interdit les combats de chiens, les combats de coqs et les corridas.
 
En 2000, un arrêt de la cour d'appel de Toulouse autorise la feria de Rieumes (Haute-Garonne).
 
Le 6 avril 2004, le Conseil Municipal de Barcelone (Catalogne-Espagne) se prononce en faveur de l’interdiction de la corrida. »
 
A suivre…
 
Patrice Quiot